S’il y a un sport qui est la base de toutes les activités sportives, c’est bien l’athlétisme. Par sa pratique accessible et inclusive, l’athlétisme est l’activité parfaite pour développer les habiletés motrices des jeunes. La solution parfaite pour lutter contre la sédentarité galopante qui fait des ravages chez nos enfants.

 

L’athlétisme est également le théâtre de performances inoubliables et de grandes émotions. Lors des Jeux olympiques, nous sommes nombreux à être rivés devant notre petit écran à regarder les luttes que se livrent les meilleurs au monde. Du jeune qui découvre le sport au médaillé olympique, chaque athlète vit une histoire exaltante avec sa discipline.

 

Au Québec, 200 000 personnes pratiquent l’athlétisme. À titre de coureur récréatif, je suis l’un de ceux-là. Depuis 1934, la Fédération québécoise d’athlétisme (FQA) a développé et encouragé avec succès la pratique de l’athlétisme au Québec en offrant aux athlètes une expérience enrichissante à tous les degrés de leur pratique : découverte, initiation, récréation, compétition et haut niveau.

 

Malheureusement, l’athlétisme est de moins en moins pratiqué dans nos écoles et la FQA souhaite freiner ce recul. De plus, elle veut œuvrer pour que nos meilleurs athlètes québécois regagnent leurs places comme leaders incontestés de l’athlétisme canadien. C’est la raison pour laquelle elle vient de lancer une campagne majeure de financement de cinq ans (2019-2024). L’objectif est d’amasser 1 million $ lors de cette période.

 

Marc DesjardinsLe directeur général de la FQA, Marc Desjardins, affirme que son organisation se porte bien et qu’elle est en croissance tant au niveau de son adhésion que de son budget. « Le conseil d’administration a dressé une liste de ce que nous voulions réaliser au cours des cinq à dix prochaines années et nous avons compris que nous aurions besoin d’argent supplémentaire pour réussir.  Bien sûr, la hausse de notre budget peut venir en partie des inscriptions de nos membres, mais pour atteindre nos objectifs ambitieux, pour soutenir des athlètes et des programmes, nous devions trouver une autre façon. Après un peu plus d’un an de réflexion, nous avons décidé d’aller de l’avant avec cette campagne puisque nous avons de réels besoins financiers. Nous avons ciblé deux grands axes : les programmes de développement des jeunes et du haut niveau », explique-t-il. 

 

Comme je l’écrivais plus tôt, l’athlétisme est de moins en moins présent à l’école. La FQA souhaite initier 80 000 jeunes de 12 ans et moins à ce sport chaque année. Plusieurs projets sont déjà sur la table. Par exemple, organiser une caravane provinciale pour démocratiser le sport et aller vers les jeunes dans leur milieu. La création d’un carnet de progression athlétique qui servira d’outil de suivi pour les participants est également une réalisation concrète. 

 

« Si nous développons des programmes intéressants, cela aidera à la rétention des jeunes qui aiment l’athlétisme. Pour cela nous devons réussir une meilleure détection du talent au secondaire. La Fédération a donc un rôle à jouer pour être plus en contact avec le sport scolaire de manière à offrir à ceux qui veulent continuer de pratiquer cette discipline la possibilité de le faire », ajoute monsieur Desjardins.

 

Des enfants pratiquant l'athlétisme.La Fédération québécoise d’athlétisme souhaite également rehausser la présence des athlètes québécois sur les équipes nationales pour qu’ils puissent participer à de grandes compétitions, comme les Jeux olympiques et les Championnats du monde d’athlétisme. Actuellement, entre 5 et 10% des athlètes canadiens sont des Québécois. La FQA aimerait s’approcher du poids démographie du Québec au sein de la population canadienne, soit 22%.

 

«  Nous avons déjà entrepris certaines actions. Par exemple, l’embauche de Félix-Antoine Lapointe comme entraîneur-chef de l’équipe du Québec et la mise en place d’un centre national d’entraînement à Québec depuis septembre 2018. Nous voulons maintenant développer plus de  projets pour l’équipe du Québec dans toutes les catégories d`âge et d’athlètes. Nous aimerions identifier nos meilleurs athlètes pour les impliquer dans une démarche de haut niveau et leur offrir davantage de soutien jusqu’à ce qu’ils soient pris en charge au niveau national. Nous voulons également travailler sur le perfectionnement des entraineurs à tous les niveaux et partout au Québec. »

 

Marc Desjardins estime que l’ajout de trois autres entraîneurs provinciaux à temps plein pour chaque groupe d’épreuves serait l’idéal. Félix-Antoine Lapointe, un entraîneur reconnu à l’échelle nationale, s’occupe déjà de la course d’endurance. Mais il y a un manque au niveau des sprints et haies, des sauts et des lancers.

 

En poste depuis cinq ans, le directeur de la FQA est fier de la croissance générale de son organisation et de l’athlétisme au Québec. Elle est passée d’un budget de 800 000 à 1,3 M$ et de 6 à 9 employés. La venue des Championnats canadiens à Montréal l’année dernière et la sélection olympique en juin prochain, des événements de haut calibre, constituent également de beaux accomplissements. 

 

Marc Desjardins est confiant de voir l’objectif d’un million de dollars être atteint. Déjà, 40% de cette somme est confirmée. « N’oublions jamais l’importance de l’athlétisme car la course, le saut et le lancer sont à la base d’à peu près tous les sports. Lorsque nous initions un jeune à l’athlétisme, nous le préparons à bien performer dans tous les sports. Par exemple, un jeune qui apprend à bien lancer à cinq ans deviendra peut-être un grand lanceur au baseball un jour. Lorsqu’on parle de littératie physique, l’athlétisme occupe le premier rang et le seul reconnu au niveau national », conclut-il.

 

Pour aider la Fédération québécoise d’athlétisme et parce que l’athlétisme est un sport avec un grand A.