Matthieu pratique maintenant le CrossFit depuis 15 ans. 15 ans! C’est lors d’un entraînement de l’équipe canadienne de voile, dans laquelle il était membre, qu’un de ses entraîneurs lui a parlé du site web crossfit.com, et que probablement que le type d’entraînement prescrit l’intéresserait. “Mon premier WOD était Helen. J’ai plongé tout de suite dans le sport. Ça m’a sorti de la voile, et enlevé beaucoup de stress, car j’étais près de la “retraite”. Je me demandais j’allais faire quoi, si je n’était plus un athlète? Je me définissais avec ça.”, confie-t-il.

15 ans plus tard, la feuille de route est impressionnante: ouverture de son propre centre affilié, création d’un programme d’entraînement international (Force5), premier québécois à faire partie du prestigieux “CrossFit Seminar Staff”, premier québécois à être juge aux CrossFit Games. Son parcours athlétique est tout aussi phénoménal; 2018 aura été la seule année où Matthieu n’aura pas participé aux championnats régionaux, un des seuls athlètes au monde avec ce fait d’arme, passant d’ailleurs très près d’une qualification aux CrossFit Games en 2011… Battu par un certain Albert-Dominic Larouche.

… Et maintenant que les années compétitives sont passées?
“C’est l’éducation qui me motive. Quand Albert m’a battu aux régionaux, je lui ai dit sur le podium que mon but était de l’aider à remporter les CrossFit Games. C’est à partir de là que j’ai fondé Force5 - pour regrouper les athlètes ensemble dans un esprit d’entraide. D’ailleurs, je rénove présentement mon garage pour le transformer en un lieu d’apprentissage sur le CrossFit. Que ce soit sur la psychologie, la performance, le côté entrepreneurial de fonder un centre. J’aimerais que ça devienne un endroit où il est plaisant d’apprendre, échanger, avancer sur le sport et même y faire de la recherche. On a toutes les ressources nécessaires au Québec pour y arriver.”

L’ère des “Sanctionals”

Quelques jours après les jeux mondiaux 2018, le fondateur de CrossFit Inc, Greg Glassman, a surpris tout le monde en annonçant une réforme majeure du système de qualification pour ces jeux. Terminés, les 17 championnats régionaux. Bienvenue dans l’ère des “Sanctionals”, soit 16 évènements majeurs privés, parsemés partout dans le monde. Le CrossFit est en voie de connaître sa vraie éclosion mondiale, et on y assiste présentement avec ces changements.

“J’aime beaucoup cette nouvelle formule. Bien sûr, la première année sera une année transitoire, mais après, ça commencera à ressembler davantage à un sport international. Il y a environ 3 millions de personnes qui pratiquent le CrossFit actuellement. Il doit y avoir à peu près le même nombre de personnes qui pratiquent le hockey au Canada! C’était assuré qu’ils devaient faire des changements: en Chine, en France et au Brésil, on y ouvre entre 1 et 3 centres affiliés par semaine. On va doubler, voire tripler la pratique du sport assez rapidement”, analyse Matthieu.

Seul bémol à la “protection” de nos athlètes canadiens - aucun des 16 évènements sanctionés ne se tiendra au Canada pour les qualifications des jeux mondiaux 2019. Selon lui, notre pays est une force majeure dans le sport, et se doit d’en tenir au moins un; “On est habitués de voyager pour supporter les compétitions et faire notre place. Beaucoup de québécois participent déjà au French Throwdown, Wodapalooza, Granite Games, entre autres. On aura plus d’athlètes canadiens aux mondiaux avec cette nouvelle formule - plusieurs finiront dans le top 20 mondial au Open, et d’autres vont remporter les compétitions sanctionées - contrairement aux américains, par exemple. Ces exploits vont résonner chez CrossFit HQ, et on aura droit à notre évènement nous aussi.”

Le regard vers le futur

Pour quelqu’un qui a commencé à pratiquer le sport il y a si longtemps, il peut être vertigineux de penser que plusieurs millions de personnes sont maintenant adeptes de ce mode d’entraînement, et que la grosse éclosion est près d’arriver.

“La raison pour laquelle je suis tombé en amour avec le CrossFit il y a 15 ans n’est plus du tout valable, et est complètement contraire à ce que j’enseigne chaque weekend avec les niveaux 1 et 2. Avant, c’était “élitiste”. Aujourd’hui - et c’est pour le mieux - c’est ouvert à tous et accessible. C’est ouvert, et poli. On est dans une ère moderne.”

Depuis quelques années, la communauté CrossFit au Québec se compte chanceuse de compter un tel ambassadeur au quartier général de CrossFit. Les séminaires pour former les entraîneurs ont été traduits en français, et sont également donnés au Québec depuis l’arrivée de Matthieu dans les rangs des plus hauts gradés chez CrossFit Inc.

Sent-il un certain poids sur ses épaules, un certain rôle primordial à jouer - pour la francophonie et le Québec?
“Tous les changements qui ont eu lieu, ce sont les participants et la communautés qui les ont générés. Les gens chez CrossFit fonctionne sur les commentaires qui sont générés par la communauté. J’aurai beau avoir répété des centaines de fois qu’on devait opérer ces changements, ils ont attendu que les adeptes du sport se fassent entendre. J’ai peut-être facilité, oui, mais je ne suis aucunement responsable. Les dirigeants en Californie écoutent beaucoup plus ce qu’on leur dit que ce qu’on peut penser. C’est très spécial.” explique celui qui a récemment été promo dans le prestigieux poste de “flowmaster”, soit ceux qui dirigent les séminaires.

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CrossFit Laval
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