Desfois, j’ai l’air étrange ! Par exemple je peux être au parc avec ma fille Flavie, sembler un peu dans la lune et bouger mes mains. L’air de rien, je viens de faire un plongeon de haut vol ! Comment ? Dans ma tête !!! Dans cette courte vidéo, on voit différentes étapes, visualisation, simulation (c’est en fait de la visualisation en mouvement) et plongeon final.

 

Ce qui est pratique dans tout ça, c’est que ma tête est toujours avec moi, donc je peux plonger n’importe où, pas de besoin de piscine, de falaise, de mon maillot de bain, pas de besoin d’avoir fait mon échauffement, même pas de besoin d’avoir beaucoup de temps disponible. C’est la magie de la visualisation.

 

En plus, en visualisant je continue de prendre de l’expérience dans mon sport, sans ajouter d’impact à mon corps. Cet aspect est de plus en plus précieux à l’aube de ma quarantaine car le plongeon de haut vol est réellement un sport difficile physiquement étant donné la pression lors du freinage dans l’eau, qui seLysanne 1 fait sentir sur tous les muscles et articulations. Je dois bien planifier et utiliser mon nombre alloué de répétition de « vrais » plongeons, tandis qu’au niveau de ceux que je visualise, c’est une denrée inépuisable !

 

La visualisation fait partie intégrale de ma vie, souvent en faisant mon jogging, je pratique mes conférences, avant de m’endormir, j’imagine mon entrevue du lendemain; il m’arrive aussi de me voir en pleine santé alors que je me sens au début d’un rhume et sérieusement je vous le dis, ça fonctionne vraiment.

 

Oui mais c’est quoi exactement la visualisation? Comment la pratiquer ? Est-ce accessible à tout le monde ? Comment l’intégrer au quotidien? Quels sont les avantages ?

 

On va faire le tour de ces questions et proposer des conseils pour que vous puissiez vous aussi bénéficier des points forts de cette technique, car oui la visualisation est un outil primordial pour les sportifs de haut niveau, mais c’est également une façon d’arriver à atteindre nos objectifs autant au boulot que dans la vie de tous les jours et donc de se sentir plus accompli.

 

 

Ok c’est quoi la visualisation ?

 

Selon Passeport Santé : « La visualisation est cette capacité mentale que nous avons de nous représenter un objet, un son, une situation, une émotion ou une sensation. Selon son intensité, cette représentation peut déclencher plus ou moins les mêmes effets physiologiques que le ferait la réalité. »

 

Exactement, par exemple, pour moi la visualisation ça ressemble à quoi : je suis quelque part mais dans mon imagination je me transporte dans un autre lieu, le bord d’une falaise par exemple. Je prends soin de bien imaginer chaque détail : le vent sur ma peau, le son des vagues 23 mètres plus bas, celui des oiseaux dans les airs, la sensation de la roche sous mes pieds, la température un peu froide, mon maillot humide sur mon corps, tout ça, le plus précisément possible, comme si j’y étais. C’est donc un voyage gratuit, sans les inconvénients des longs vols et du décalage horaire !

 

Je vous le dis, simplement écrire ces lignes, je sens la nervosité monter en moi, tout comme celle que je vis lorsque je m’apprête à plonger. Je prends alors le contrôle, je me calme en m’imaginant la série de pensées que j’ai à ce moment pour garder mon esprit clair et donc optimiser ma concentration. Tout en continuant de « feeler » les circonstances, je profite de la vue, ça me donne un sentiment de gratitude, qui me calme, une fois apaisée, trois mots clefs, dans le cas du plongeon que je m’apprête à lancer je me dis « mains, corridor et squeeze » (je sais ça semble étrange, on y reviendra dans un prochain article !), suite à ces trois mots, une grande respiration, une dernière pensée : « t’es capable » puis je m’élance avec confiance.

 

Je vois mes mains passer devant moi, je prends mon carpé serré, je vois mes jambes, mon nez les touche, ensuite je repère l’eau, j’entends le vent de mon accélération, je sors de la rotation pour prendre la position allongée, tout en demeurant dans mon axe de rotation, je vois l’eau s’approcher, je joins mes mains ensemble, je prends la position flex avec mes pieds et j’engage tous les muscles de mon corps. J’arrive à sentir l’impact, et l’eau froide, même le coup sous mes pieds. Je sors la tête de l’eau, je prends mon souffle (et même si c’est dans ma tête, je deviens réellement essoufflée !!!), je me sens bien et fière. Voilà, je viens de faire un double avant avec un demi-tour, tout cela ne m’a pris que dix secondes et si je préfère me concentrer seulement sur la partie dans les airs, je peux vivre tout cela en trois secondes.

 

Vous devinez donc que je peux faire plusieurs répétitions en une minute, alors y accorder quinze minutes par jour, c’est un potentiel d’amélioration immense car rendu dans les airs pour vrai, tout est déjà rodé au quart de tour. Ma visualisation pour un plongeon, c’est comme ma générale avant la première lorsque je travaillais au Cirque du Soleil. C’est essentiel et ça permet que tout se passe bien au bon moment.

 

 

Comment pratiquer la visualisation ?

 

La visualisation c’est une technique et comme toute nouvelle chose, ce n’est pas facile du premier coup, cela demande une période d’adaptation, un effort et de la volonté, par contre en y investissant suffisamment d’énergie au début, rapidement vous deviendrez vraiment agiles avec cette méthode, puis ça se transformera en une habitude.

 

 

Voici 4 conseils pour devenir un pro

 

1-Se donner un objectif

 

Comme dans tout défi, avant de partir, il faut savoir où l’on va. Dans quel domaine souhaitez-vous vous améliorer ? Par exemple vous entamez un programme de musculation et vous souhaitez un gain musculaire. Votre visualisation pourra tourner autour de cela, ça pourra être divisé en sections :

  • Une section où vous vous voyez motivé et assidus pour vos entrainements et votre alimentation.
  • Une section où vous vous voyez bien respecter le programme et les progressions suggérés par votre entraineur.
  • Une section où vous imaginez votre nouveau physique, vos muscles plus apparents et plus forts.

 

2 - Se créer un bon contexte d’apprentissage

 

Lorsque vous avez montré à votre plus vieux à faire du vélo à deux roues pour la première fois, je suis pratiquement certaine que ce n’était pas une journée de tempête avec de forts vents, de la pluie puis dans une cote en montant, n’est-ce pas ? Avec des années d’expérience en vélo, on peut être prêt à affronter une situation extrême du genre puis arriver à conserver notre équilibre, mais pour les premiers essais ça prend un terrain plat et sécuritaire et des pneus bien gonflés. Même chose avec la visualisation, c’est une discipline qui nous demande une bonne capacité de concentration. Pour être en mesure de demeurer focus, ça nous prend du calme et des circonstances idéales.

 

Choisissez un environnement adéquat, pas de gens en action aux alentour, une pièce fermée, pas trop de bruits, puis demander à vos proches de ne pas vous déranger.

 

 

3 - Booker vous des cases horaires

 

Comme vous le savez, ce n’est pas avec un entrainement au gym par deux mois qu’on sera en mesure d’observer une progression. Comme n’importe quel apprentissage on doit prévoir une certaine rigueur dans le nombre d’entrainements. Ma plus jeune Flavie est en première année, au début de l’année scolairePhoto Lysanne 2 elle lisait quelques mots seulement, mais dès le début septembre son enseignante lui suggérait des lectures chaque soir, des petits livres adaptés et très intéressants, aujourd’hui Flavie lit 3 livres par soir et en raffole, par contre au début de l’automne ça l’inquiétait de devoir sortir un livre de son sac à dos. Elle a persévéré et la progression est venue d’elle-même. Afin d’être certain de s’accorder assez de temps de visualisation par semaine, l’idéal serait de prévoir quelques cases horaires fixes.

 

 

4 - Amener vos apprentissages dans de nouveaux contextes

 

Une fois que vous aurez constaté que ça vous demande de moins en moins d’efforts faire vos séances, essayer de les faire dans un contexte différent, comme en pliant votre brassée de lavage par exemple, graduellement vous verrez, vous deviendrez capable dans bien plus de situations que vous ne l’imaginerez. Vous pourrez aussi répéter le processus pour d’autres types d’objectifs.

 

 

Qu’est-ce que ça prend pour pouvoir visualiser ?

 

Un cerveau, on est donc tous en mesure de s’initier à cette méthode. Ensuite comme dans tout domaine, pour être en mesure de constater une amélioration, ça prend de l’investissement, mais honnêtement c’est quand même facile de s’y investir car avec seulement 3 x 15 minutes par semaine, vous avez un réel potentiel de devenir très à l’aise avec la méthode. Il y aura peut-être des embuches, comme dans toutes situations, on a qu’à les transformer en défis.

 

Lorsque je débutais en visualisation je me voyais constamment manquer mes plongeons, ma solution a été de regarder beaucoup de vidéos de d’autres plongeuses réussir, ensuite dans ma tête je revoyais ces vidéos de plongeuses avant de devenir assez à l’aise pour finalement me voir moi plonger.

 

Les avantages sont réellement nombreux, autant dans votre façon de vous percevoir vous-même, car vous gagnerez en confiance en vous à force de réussir virtuellement vos défis que dans la façon que les gens autour de vous vont vous percevoir, la visualisation ça s’apparente un peu à la méditation, ça améliore notre capacité à réagir au stress et donc à interagir avec notre entourage.

 

La visualisation a aussi la capacité de diminuer l’anxiété et améliorer le bien-être. C’est également un moment de relaxation, puis souvent on s’en permet trop peu, donc ça apporte un certain équilibre à notre vie.

 

Souvent le principal obstacle dans nos projets c’est nous-même, à force de visualiser, on devient notre principal allié.

 

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