Le Parc National Serengeti, en Tanzanie, est un des plus grands berceaux de vie animale sur la planète. Que ce soit par des images de National Geographic ou circulant par les agences de voyage, qui n’a jamais rêvé de côtoyer lions et girafes sous un coucher de soleil à couper le souffle?

On ne vous apprendra toutefois rien en vous disant que le Serengeti, tout comme bien d’autres parcs nationaux africains, est exposé à plusieurs dangers - un de ceux-ci étant les braconniers, tuant illégalement les animaux pour satisfaire le marché noir assez lucratif.

 

En 2002, un philanthrope américain du nom de Paul Tudor Jones a décidé de mettre sur pied le Grumeti Fund, en reprenant une partie du territoire au nord-ouest du Serengeti. Le but: protéger la faune de la chasse illégale, en plus de la conservation optimale de l’écosystème pour les générations futures. Une mission colossale qui connait un succès certain, mais qui pouvait certes obtenir une bonne dose d’optimisation.

 

Mise en forme nécessaire

 

Afin de contrer le braconnage, les para-militaires engagés par le Grumeti Fund doivent marcher entre 10 et 20 miles par jour (16 à 32 kilomètres) avec de l’équipement, pour retirer les pièges et faire face aux menaces. Le pays étant en voie de développement, les gens posant ces pièges fabriqués avec des fils dentelés sont souvent à l’emploi de trafiquants plus riches - le seul moyen de créer un revenu pour assurer leur survie.


Leur supérieur, l’Anglais Wesley Gold, s’est alors rendu à l’évidence que ses troupes devaient accomplir toute cette distance quotidiennement… mais que la Kristinmajorité d’entre eux n’étaient même pas en mesure de compléter une pompe (“pushup”).
C’est alors que Wes débuta une préparation physique avec les moyens du bord: une connexion internet, et… Youtube.

Ainsi, “Wes” tomba sur les fondements du CrossFit, et décida d’appliquer ceux-ci à son équipe, au beau milieu de la savane africaine. En publicisant le tout sur les médias sociaux, les gestionnaires média de la maison-mère en Californie relayèrent ces images à couper le souffle des troupes para-militaires à l’entraînement.

 

CrossFit Faru

 

Il n’en fallait pas plus pour attirer l’attention d’une américaine expatriée en Tanzanie, Kristen Chandler Toth. Entraîneuse certifiée niveau 2 et ayant déjà travaillé à l’évangélisation du mode d’entraînement en Afrique, celle-ci a vu un potentiel énorme de raconter une belle histoire et améliorer la forme physique pour une belle cause.

“J’ai vécu au Congo et au Cameroun, ayant eu la chance d’enseigner le CrossFit à des expatriés américains. La première année, 5 personnes se sont inscrites au Open, puis 16. Ensuite, 5 d’entre-eux ont décidé d’aller passer leur formation d’entraîneur niveau 1. Mais ce projet (Grumeti) est de loin la meilleure chose que je n’ai jamais faite, étant un exemple de temps bien investi et l’application parfaite de la méthodologie.”, révèle-t-elle.

Les premières discussions en ligne entre Kristen et Wesley furent fructueuses, si bien que ce dernier s’est déplacé à Dar Es Salaam, pour s’entraîner avec Kristen et discuter de projets communs. Suite à cette rencontre ils décidèrent de lancer leur propre centre affilié à but non lucratif au début de l’année 2019; CrossFit Faru.

 

Le premier voyage à la réserve de Grumeti aura servi à mettre les bases de la mise en forme du groupe. Kristen s’occupe de la programmation quotidienne de celui-ci, et veille à leur progrès, chaque semaine.
“Wesley voyait d’un bon oeil qu’une femme - bien qu’elle soit plus petite que toutes ses troupes - puisse entraîner un tel groupe de para-militaires, dans un pays patriarcal comme la Tanzanie. Surtout qu’au départ, j’étais la plus forte dans tous les entraînements!” confie-t-elle en riant.

Voilà une excellente façon de repousser les préjugés ancrés dans cette communauté, tout en améliorant la productivité au travail!

À ce jour, tous les mouvements de base ont été inculqués à l’équipe. Bien entendu, très peu d’équipement ayant été mis à leur disposition, ils ont non seulement appris à bouger de la bonne façon pour une meilleure forme physique, mais également à utiliser ce qui est à leur disposition pour compléter leur entraînement.

“Nous serons bientôt dus pour tester à nouveau les bases de force et de capacité cardiovasculaire que j’ai installées. Mais j’ai confiance qu’il y aura une forte progression, ce sont de bons élèves. Les braconniers n’ont qu’à bien se tenir!”