Avez-vous déjà réalisé l’importance qu’a l’économie dans nos vies? On entend souvent ce mot, il est partout!

Que ce soit de la part de spécialistes nous vantant les mérites d’économiser notre argent pour la retraite, de fabricants automobiles mettant de l’avant l’économie de carburant de leurs bolides ou d’Hydro-Québec qui incite les consommateurs à des économies d’énergie en isolant mieux leurs maisons, on entend le mot économie sur toutes les tribunes.

L’économie est vraie également en course à pied. Primordiale, même si vous voulez courir efficacement.

Il peut être attirant de courir de plus en plus vite et d’améliorer son chrono sur une longue distance comme le demi-marathon ou le marathon, mais il est surtout important de bien dépenser son énergie à chaque foulée. Pour ce faire, il suffit d’utiliser profitablement l’énergie stockée dans votre corps au départ de l’épreuve. Il faut voir cela comme l’économie d’essence réalisée grâce à une voiture bien entretenue et bien conduite.

L’économie de course est un concept qui s’apprend et se développe de manière à puiser le moins possible dans le réservoir à essence du corps humain lors d’une épreuve.

Le premier conseil est de surveiller son poids. Je ne vous apprendrai rien en vous disant que chaque kilo supplémentaire que vous traînez augmente votre dépense énergétique. Allez courir un petit cinq kilomètres en portant un sac à dos lesté de dix livres de pommes de terre et vous réaliserez l’effort que cela entraîne. Imaginez alors sur un marathon! Il est entendu que chaque kilo en trop que vous pourriez éliminer en toute sécurité augmenterait de 1,5 % votre VO2max (consommation maximale d’oxygène). C’est majeur! Vous dépenserez ainsi moins d’énergie par kilomètre.

Ce conseil s’applique aux chaussures également! Il se vend présentement sur le marché des souliers de course qui ressemblent à des chars d’assaut tellement ils sont gros et lourds. Un coureur peut faire entre 800 et 900 foulées par kilomètre. Je ne suis pas l’école du minimalisme, mais de diminuer d’une centaine de grammes le poids des chaussures fait déjà une différence. Cela coïncide à une hausse de 0,5% à 1% du VO2max. Préconisez également des vêtements légers et portez une ceinture de ravitaillement seulement si c’est essentiel. Bref, ne traînez aucun poids superflu.

L’économie de course s’acquiert en s’entraînant en altitude et sur des tracés avec dénivelés. De nombreuses études le démontrent et ce n’est pas un hasard si les meilleurs coureurs de la planète tiennent la moitié de leurs camps préparatoires sur les hauts plateaux africains ou ailleurs en montagne avec du dénivelé. Une fois de retour sur le plat, ils deviennent naturellement plus économes.

Faire des exercices de renforcement musculaire améliore encore plus l’économie de course. Même le joggeur récréatif sait que la course à pied est un sport de contractions et de décontractions des muscles des jambes et des bras. Une poussée bien chorégraphiée au sol aide grandement à maintenir une vitesse régulière tout en consommant moins d’oxygène que des coureurs mal préparés.

Une attention encore plus grande doit être portée à la foulée puisque c’est là où un coureur malhabile perdra le plus d’énergie s’il se freine à chaque fois qu’il dépose un pied au sol ou s’il peine à se propulser correctement. Une mauvaise cadence des bras ou un torse mal positionné signifie aussi de l’énergie gaspillée.

Les meilleurs marathoniens de la planète font tous des sprints à l’entraînement. Eh oui! Même s’il peut sembler difficile d’imaginer ce que des sprints peuvent apporter à des coureurs de fond, il faut savoir qu’une série de très courtes courses explosives d’à peine une cinquantaine de mètres (ou d’une quinzaine de secondes) entrecoupées d’un retour au clame complet aident à obtenir une meilleure coordination des mouvements. Cela se traduit encore par des foulées plus économes et une dépense énergétique améliorée.

Votre corps ne possède malheureusement pas une réserve illimitée d’énergie. Il faut donc l’utiliser de la meilleure manière qui soit avec parcimonie. Même si vous faites très attention à votre alimentation pour faire le plein, cela ne sera plus un vrai avantage si vous la dispersez n’importe comment aux quatre vents. Soyez radins. En appliquant ces quelques règles, vous deviendrez assurément un coureur économe.

Bonne course!