Maghalie Rochette et David Gagnon sont à quelques jours de prendre part aux championnats du monde de cyclocross qui auront lieu le 30 janvier en Belgique. Avec l’aide de leurs précieux partenaires, ils rivalisent contre les meilleures femmes au monde et ce, même avec le tiers des ressources.

Depuis leur arrivée en sol Européen il y a quatre mois, ils ont surmonté plusieurs épreuves notamment une lourde chute où Maghalie s’est foulé la cheville, des difficultés à se loger en raison de la pandémie ce qui a occasionné un casse-tête au niveau de la logistique et ils ont dépensé 4000$ en tests de dépistage pour la COVID-19. Malgré tout, ils n’ont jamais perdu de vue leur mission et ils sont prêts pour la course la plus prestigieuse de la saison.Photo 1

 

Les multiples têtes de David

David est l’entraîneur, le mécano, le massothérapeute, le chauffeur, le cuisinier et il fait la logistique de tous les déplacements. Il explique que son but ultime est que Maghalie ait les meilleures conditions possibles pour qu’elle puisse performer. « Que ce soit monter le vélo pendant la nuit, faire un massage ou conduire six heures de temps pendant qu’elle dort, je suis toujours proactif et en mode solution. »

Pendant les compétitions, Maghalie doit changer de vélo plusieurs fois en raison de la boue qui s’accumule, ce qui peut alourdir la monture, bloquer les roues ou engorger la chaîne. Même s’ils ont trois vélos, David doit impérativement se précipiter pour le prochain changement. Le temps est compté et il n’a pas le droit à l’erreur.

« J’ai environ trois à quatre minutes pour laver le vélo. Je dois m’assurer que les roues tournent bien, que la pression des pneus est bonne, que les vitesses sont en ordre en plus de lubrifier la chaîne et les pédales. Si je ne fais pas ça dans les délais et que Maghalie a besoin d’un vélo, elle sera contrainte à l’abandon. »

 

La confiance aveugle de Maghalie

Le cyclocross est un sport excessivement exigeant et c’est un effort maximal. Habituellement, la vitesse moyenne d’une épreuve se situe entre 10 et 18 km/h pour une durée moyenne de 50 minutes. Lorsqu’elle est sur le parcours, Maghalie relate que l’aspect technique l’oblige à prendre des décisions Photo 3importantes et ce, rapidement.

« Pendant la course, j’ai les pulsations à 200, alors disons que je n’ai pas toujours la meilleure vision des choses! L’information que David me donne aux abords du parcours, fait toute la différence. S’il y a une coureuse devant ou derrière moi, il me dit elle est à combien de secondes. Il observe dans quelle section je gagne du temps et il m’indique si c’est mieux de courir ou de rester sur le vélo pour être plus efficace. Il me met en garde si une coureuse est moins habile dans les virages pour ne pas qu’elle me freine. Visiblement, si plusieurs filles vont plus vite dans une section, c’est qu’il y a une ligne plus rapide et David m’en fait part. J’ai une confiance aveugle en lui, je ne questionne pas et je fais ce qu’il me dit. »

 

Ensemble jusqu’au bout

Avec la chute qui est survenue à un bien mauvais moment, ils ont dû revoir leurs plans. Rebondir dans leur cas, c’est peu dire et Maghalie peut en témoigner.  

« Quand nos objectifs sont mis à mal, David et moi on parle beaucoup et on en vient à être capable d’en rire! Ça m’est arrivé d’exploser complètement en larmes et de vouloir abandonner, mais je suis reconnaissante et consciente de la chance que j’ai de pouvoir exceller dans ce sport avec David. Je n’aurais jamais été au bout de la saison si j’avais été seule. Notre philosophie est de prendre responsabilité de ce qui nous arrive. C’est comme ça qu’on progresse et maintenant, on sait qu’on peut passer à travers n’importe quoi. »

Pour les championnats du monde, Maghalie sera reposée et excitée de prendre le départ. Les trois vélos seront remontés à neuf par David.  Il est confiant Photo 2et sait exactement de quoi Maghalie est capable. « Je pourrai lire sur son visage le matin de la course si elle est dans une bonne journée ou non, mais peu importe ce qui arrivera, je sais qu’elle fera honneur à ce rigoureux travail qu’on a fait ensemble. »

D’ici là, je suis persuadée qu’ils se voient déjà en train de danser dans l’aéroport de Bruxelles comme ils l’ont raconté dans leur infolettre CX Fever

Voici une vidéo de leur périple en Europe. Il sera aussi possible de suivre la performance en direct de Maghalie aux championnats du monde.

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