Command & Conquer Rivals : diriger une armée du bout des doigts
eSports / Jeux vidéo lundi, 16 juil. 2018. 20:03 lundi, 16 juil. 2018. 20:03Par Sylvain A. Trottier - Si je vous dis « Ion Cannon » et « Tesla Coil », vous me suivez ? Et si j’ajoute « Kane » et « Tiberium » ? Ha ah, il y en a qui ont compris. Par contre, je vois que certains sont encore perdus ? Ha oui, je remarque que ce sont les plus jeunes d’entre vous. Bon, allez... Je vous le donne : Command & Conquer !
Pour ceux qui n’étaient pas là (ou du moins pas en mesure de jouer sur PC) à la fin des années 90, début 2000, le jeu Command & Conquer a sa place au panthéon des jeux RTS (real-time strategy, ou stratégie en temps réel) aux côtés de la série WarCraft et des Age of Empires (pour ne nommer que ceux-là). Décliné en de nombreux jeux, Command & Conquer a donné lieu à deux séries majeures : Tiberium (5 jeux, dont un jeu de tir) et Red Alert (4 jeux). Chacun ayant sa propre trame narrative. Tiberium porte sur l’affrontement entre le GDI, une force armée sous mandat de l’ONU, et le NOD, un groupe terroristo-fanatique high-tech (oui oui... et qui sont super cools en plus). De son côté, Red Alert est une sorte de délire uchronique où les Alliés affrontent directement l’URSS à cause d’une machine à remonter le temps inventée par Einstein.
Je ne vous cacherai pas que j’ai passé de nombreuses heures sur ces jeux. D’autant plus que les missions étaient entrecoupées de cinématiques tournées avec de réels acteurs... Pour le bien de la chronique, je suis allé en regarder quelques-unes sur youtube et je dois avouer que ce n’est pas aussi cool que dans mes souvenirs. Mais si on passe par-dessus les effets spéciaux désuets, on peut encore apprécier le plaisir des acteurs à ne pas se prendre au sérieux. D’ailleurs, parlant acteurs, on y retrouve plusieurs « célébrités » : James Earl Jones, Billy Dee Williams, Michael Ironside, George Takei, Tim Curry et même David Hasselhoff !!
C’est donc avec beaucoup de plaisir, mais aussi d’incertitude, que j’ai accueilli l’annonce, au dernier E3, d’un nouveau titre dans la série... surtout parce que le jeu est sur mobile. Malgré tout, je me suis tout de suite inscrit à la version pré-alpha et j’ai rapidement reçu une autorisation. Voici mon ressenti après une semaine à essayer un jeu qui sera peut-être très différent à son lancement officiel.
Amusant, mais décevant
D’entrée de jeu, on constate que ce nouveau titre s’inscrit dans la série Tiberium. En effet, les factions classiques sont disponibles : GDI ou NOD. Mais ce n’est pas tout à fait vrai. Pour pouvoir jouer le NOD, il faut atteindre le niveau 4. Les niveaux sont franchis en accumulant de l’expérience qui s'acquiert en remportant des batailles.
Les batailles, qui ne se jouent que contre d’autres joueurs en ligne, sont assez simples et relèvent plus de l’escarmouche que de la stratégie à grand déploiement : on se retrouve totalement dans un format jeu pour mobile. Les mécaniques sont très accessibles et les parties se jouent en moins de 5 minutes. Aucun mode campagne n’étant proposé, on peut déplorer l’absence de cinématiques fromagées (lire cheesy) jouées par des acteurs (ô tristesse).
Plus exactement, un combat est toujours au format 1 versus 1 sur une petite zone de jeu découpée en hexagones. À l’extrémité opposée se trouve la base adverse, qu’il faut détruire pour l’emporter. La meilleure façon d’y parvenir est de contrôler une majorité des trois plateformes centrales. Lorsqu’un joueur y arrive, il charge une ogive nucléaire, qui se lance automatiquement une fois sa jauge pleine. Et il faut deux ogives pour venir à bout de la base adverse, ce qui est beaucoup plus rapide que d’attaquer avec des unités.
Parlant d’unités, le joueur peut construire quatre bâtiments, chacun donnant accès à un type d’unité : infanterie, véhicules terrestres, unités aériennes auxquelles s’ajoutent des unités spéciales uniques à chaque faction. Par exemple, le NOD qui peut déployer des lance-flammes. De plus, chaque joueur choisit un commandant (quatre différents par faction) qui donne un pouvoir particulier, tel qu’installer une tourelle de combat ou déployer des unités à un endroit spécifique sur la carte.
Avant de se lancer dans une bataille, un joueur peut personnaliser son armée en améliorant ses troupes. Pour ce faire, il doit trouver des cartes qui se récoltent via des caisses, celles-ci pouvant être gagnées au changement de niveau ou achetées avec des gemmes. À noter qu’au moment du test, le jeu ne proposait aucune transaction monétaire. Donc, impossible de savoir quel est le coût d’une gemme.
En soi, le jeu tourne bien et l’interface est très simple à utiliser. Les combats sont dynamiques et amusants. On a tout de suite envie d’en refaire une, d’autant plus qu’il n’y a pas de limitation au nombre de parties qu’on peut enchainer. Par contre, on sent une nette différence entre les joueurs qui possèdent des unités améliorées et ceux qui n’en ont pas ce qui n’augure rien de bon lorsque les transactions monétaires seront possibles. En fait, la grosse déception du jeu est son titre. En effet, de Command & Conquer, on n’a que le nom et quelques visuels. Le jeu aurait pu s’appeler War & Win et il aurait été tout aussi bon, voire meilleur car il n’y aurait aucune attente particulière.
Verdict : Très bon
Points positifs
-Parties funs et rapides
-Envie de rejouer
-Très accessible
Points négatifs
-Déception quant à la license
-Impression que le jeu va être un pay-to-win
Fiche technique
- Titre du jeu: Command & Conquer Rivals
- Date de sortie: 21 juin 2018
- Éditeur (publisher): Electronic Arts
- Développeur: EA Redwood Studios
- Cote ESRB: E10+
- Plateformes: Android variable
- Joué sur: Android