Par Alban Quénoi

La quatorzième édition du Sommet International du Jeu de Montréal avait lieu ce début de semaine, au Palais des Congrès. Cet événement orienté business et à la portée internationale réunissait une fois de plus des professionnels du secteur provenant des quatre coins du globe, y présentant les dernières technologies et projets de l’industrie. Et si le sport électronique est un univers bien à part au sein du jeu vidéo, il n’était pas en reste, à travers quelques présentations et exhibitions.

Ubisoft aux avant-postes

Seul jeu compétitif développé à Montréal, Rainbow Six: Siege fut l’objet d’une conférence sur sa deuxième année sur le marché, présentée par Noemi Rouleau. Si le public visé est bien évidemment les professionnels, la manière différente d’aborder la gestion d’un jeu compétitif taillé pour la durée fut instructive. L’opération Health menée il y a quelques mois afin d’assainir l’état du jeu fut mise de l’avant. Une mesure de transparence osée mais payante, le titre progressant constamment dans sa dernière année, Rainbow ayant pourtant été lourdement critiqué sur ses aspects techniques lors de son lancement à la toute fin 2015.

Fenêtre sur l’Orient

Changement de décor avec Dewi Tanner, responsable des opérations pour Cygames. Ce studio japonais, relativement méconnu par nos contrées, est l’un des leaders au pays du soleil levant avec son jeu de cartes compétitif, Shadowverse. Similaire à Hearthstone, ce jeu gratuit connait un franc succès depuis sa sortie durant l’été 2016. Fort de ses 14 millions de téléchargements, et un million de joueurs actifs quotidiens, il représente certainement l’un des rares titres pouvant clamer le statut d’esports tel qu’on peut le définir en Occident. En effet, outre la franchise Street Fighter sur laquelle les joueurs japonais règnent depuis longtemps, les talents sont inexistants sur les scènes des principaux esports tels que League of Legends ou CSGO. Cause principale, le faible bassin de joueurs sur PC, les Japonais lui préférant le jeu sur mobile ou console.

Un large aperçu de la stratégie de communication et surtout de stimulation de la communauté de joueurs fut présenté, avec notamment les Matsuri, fêtes populaires traditionnelles dont la formule est appliquée au jeu à travers des tournois et animations.

L’implication de l’audience mise de l’avant

Plusieurs autres présentations ont quant à elles exposé les divers outils désormais disponibles pour soutenir les communautés compétitives. Ainsi, les technologies de Genvid fournissent des outils d’intégration de fonctionnalités permettant l’interaction entre les salons de discussion des sites de diffusion en direct comme Twitch et les parties jouées par le diffuseur. L’objectif, impliquer au maximum une audience dans le contenu qu’elle regarde, allant de simple votes jusqu’à pouvoir réellement influer sur le cours du jeu.

Autre outil présenté, la plateforme Toornament représentée par Michael Daudignon continue de multiplier les nouvelles fonctionnalités, s’adaptant aux nouveaux formats compétitifs apportés par les jeux de types “Battle Royale” comme le fameux PLAYERUNKNOWN’S BATTLEGROUND ou encore Fortnite.

Les jeux québécois à l’honneur

Enfin, c’est une véritable scène de tournoi qui était présente sur le plancher des exposants, présentant deux titres actuellement en développement au Québec : Darwin Project, de Scavengers Studio, et Aftercharge, développé par Chainsawesome Games.

Darwin Project, qui avait marqué les esprits lors de sa présentation durant la conférence de Microsoft à l’E3 cet été, continue son développement main dans la main avec sa communauté. Le titre de type “battle royale” mais comprenant des éléments de survie apporte son lot d’innovations, et sa sortie ne devrait plus être bien loin.

De son côté, Aftercharge part sur des bases complètement différentes des titres habituels : opposant deux équipes de trois joueurs, ce jeu en vue à la première personne propose un système de jeu asymétrique, mêlant jeu de tir et infiltration, et ajoute une direction artistique contrastée et originale.

Deux titres à suivre avec attention, pour les amateurs d’expériences compétitives et originales.