Par Alban Quénoi - Alors que Montréal s’apprête à accueillir pour une nouvelle fois le Grand Prix du Canada de Formule 1 cette fin de semaine, c’est une toute autre compétition en parallèle qui a lieu ces deux derniers mois : la phase de qualification pour les F1 Esports Series 2018. Autrement dit, le pendant jeu vidéo de la discipline reine des sports mécaniques, disputé sur le jeu de Codemasters F1 2017.

 

Les écuries officielles entrent dans le circuit

 

La première saison l’an passé avait vu la victoire du jeune Britannique de 18 ans Brendon Leigh, en novembre dernier depuis les paddocks du Grand Prix de Yas Marina, à Abou Dabi. Cette deuxième année monte toutefois singulièrement en régime : les quarante meilleurs pilotes auront la chance de participer au Pro Draft à Silverstone le 9 juillet, où ils devront faire preuve de tout leur talent à travers des épreuves variées. L’enjeu? Être engagé en tant que représentant de l’une des neuf écuries officielles du championnat du monde de Formule 1, et prendre part à la compétition qui se tiendra en octobre et novembre, sur F1 2018. Chaque écurie devra y sélectionner au moins un pilote, à savoir : Mercedes AMG Petronas Motorsport, Red Bull Racing, Hype Energy eForce India, Williams F1 Esports Team, Renault Sport Team Vitality, Haas F1 Esports Team, McLaren, Toro Rosso et Alfa Romeo Sauber F1 Team. Seule la Scuderia Ferrari a décliné sa participation à la compétition. Le championnat qui suivra mettra en jeu 200 000$ de récompense au total, et sera illustré à travers trois événements. Une association qui n’est pas sans rappeler celle faite entre les clubs de soccer et les joueurs de FIFA comme lors du lancement de la eMLS, ou encore la NBA 2K League.

 

Brendon Leigh, champion en titre

 

Les qualifications se sont déroulées en quatre étapes, sur les circuits de Shanghai, Baku, Barcelone et enfin Monaco, et comportaient plusieurs épreuves successives de mise en situation. L’épreuve finale était une course de 20 tours, diffusée en direct sur la chaîne Twitch de l’événement, et qualifiant les trois meilleurs classés sur chaque plateforme, à savoir PC, PS4 et Xbox One. Seul bémol du format adopté, les joueurs victimes de déconnexion, comme c’est arrivé à Fioroni “NicoFiore000” Nicolò, alors qu’il tenait bon en troisième position. Au final, on pourrait faire le parallèle avec une casse mécanique, partie inhérente de la course automobile. L’Italien pourra cependant s’aligner sur une ultime épreuve qualificative, le “Wildcard Qualifier”, qui enverra deux derniers pilotes rejoindre les 36 autres qualifiés pour Silverstone.

Tous les résultats sont disponibles sur le site officiel des F1 Esports Series.

 

Le Sim Racing, un sport électronique bien particulier

 

Le “Sim Racing” n’est probablement pas la discipline de sport électronique la plus populaire, mais elle connaît un intérêt croissant, comme le reste de l’industrie de l’esport. L’un des premiers événements majeurs était le “world fastest gamer” organisé par l’écurie MacLaren l’an dernier, où l’heureux élu Rudy van Buren a eu la chance d’être engagé pour un an en tant que pilote d’essai sur simulateur pour le célèbre constructeur.

Par la suite, c’est le pilote espagnol Fernando Alonso qui a pris l’aspiration avec l’organisation G2 Esports pour créer FA Racing G2, en partenariat avec Logitech.

 

 

Plus récemment, c’est l’ancien pilote français Jean Alesi, plus réputé pour sa sympathie que son palmarès en F1 (une unique victoire à Montréal en 95 pour 32 podiums en 13 saisons), qui a annoncé la fondation de la Jean Alesi eSports Academy. L’objectif est de dénicher les futurs talents de demain sur F1 2018, Forza Motorsport ou encore Project Cars 2, et les former pour les rôles de pilotes de simulateurs, pilotes d’essai, ou même titulaires dans de véritables écuries de sport automobile.

 

Et c’est là que les courses automobiles virtuelles revêtent un atout unique par rapport aux autres jeux compétitifs imitant un sport traditionnel, comme FIFA ou Madden. Les compétences requises et conditions sont rigoureusement similaires à la conduite réelle, en dehors bien entendu des risques inhérents, ainsi que des sensations d’accélération et de freinage, impliquant un effort physique intense pour les coureurs automobiles. Le talent développé par des amateurs sur simulateur prend une toute autre dimension, exploitable pour les écuries.

 

Le centre ICAR Mirabel ne s’y est d’ailleurs pas trompé, en s’associant avec la compagnie D-BOX spécialisée en postes de simulation pour son centre inauguré en juin 2017.

 

Le “Sim Racing” n’explosera certainement pas au niveau des plus grands titres esports, mais poursuit une piste qui lui est bien propre, et devrait faire du bruit à l’avenir. D’ici là, rendez-vous donc le 9 juillet pour assister au Pro Draft, et découvrir les futurs pilotes esports qui enfileront les combinaisons des écuries officielles en octobre.