Par Sylvain A. Trottier - Début 2000, j’avais environ 15 ans et je passais tout mon temps sur mon PC à jouer : Diablo, Starcraft et la série Myst pour n’en nommer que quelques-uns. De son côté, ma sœur, de 6 ans ma cadette, découvre, après une fin de semaine chez des amis, The Sims. Horreur! C’est le début de la plus sanglante bataille que nous ayons vécu, car l’enjeu était de taille : à chaque soir, qui aura le droit de jouer sur le PC familial!

 

Je n’ai pas choisi le nom, c’est purement du hasard (dans tous les cas, on aime la localisation québécoise)

 

Évidemment, en bon ado qui savait clairement faire la distinction entre ce qui est cool et pas cool, j’associais tout ce qui plaisait à ma sœur à des trucs de bébés. Ce qui inclut notamment Pokemon-tsé-la-copie-poche-de-Magic et Harry-Potter-lis-plutôt-le-Seigneur-des-Anneaux. Depuis, ma position a évolué sur le sujet, mais gardons ça pour ma prochaine chronique sur le dernier jeu mobile d’Harry Potter *alerte divulgâchage*.

 

Toujours est-il qu’à mon grand désespoir, je me suis trop souvent retrouvé à devoir céder l’ordinateur à ma sœur pour qu’elle s’amuse avec sa maison de poupées virtuelles. C’était donc avec un plaisir malin que je dénigrais son jeu. Au même moment, un de mes bons amis de l’époque avait lui aussi deux sœurs plus jeunes (vous imaginez l’horreur) qui jouaient aussi aux Sims. Cependant, de son côté, il avait essayé le jeu et m’en avait parlé en bien, me disant que c’était bien rigolo de maltraiter les petits personnages.

 

Une très grande personnalisation qui permet de modifier la silhouette des Sims

 

J’ai alors, un soir, en cachette, décidé de lancer une partie. Et, à ma grande surprise, j’ai eu un certain plaisir à jouer le jeu. Oui! Oui! Pas juste à leur enlever l’échelle alors qu’ils sont dans la piscine ou à les priver de toilette. En fait, j’étais grandement investi dans le bien-être de mes petits Sims; tenter de hausser leur niveau de vie, les aider améliorer leurs compétences, à se faire des amis, à accueillir des chats errants, à… NON! N’UTILISE PAS LE FOUR, TU NE SAIS PAS PLUS CUISINER QUE MOI! ...à voir la grande faucheuse venir chercher mon Sims qui a pris en feu à cause d’une pizza trop cuite.

 

Bref, j’y ai joué (un peu trop) et j’ai eu du plaisir. C’est donc la tête pleine de bons souvenirs que j’ai téléchargé la toute nouvelle itération, cette fois-ci sur mobile, titrée The Sims Mobile. Après ce long préambule; petit compte-rendu de mon expérience de jeu.

 

Mes Sims socialisent en parlant de jeux sur téléphone (méta!)

 

Immédiatement, le premier constat : visuellement très joli. On se retrouve plongé dans le même environnement graphique que les jeux précédents. Évidemment, c’est beaucoup plus lisse qu’il y a 16 ans; les Sims ne sont plus qu’un assemblage de gros polygones. Et, à la création, on se retrouve devant un outil très poussé pour un jeu mobile; les choix de tailles, traits, formes du visage, etc. sont vraiment bien développés. J’ai eu l’impression de me retrouver devant un rpg à la Bioware (c’est dire!).

 

Une fois le premier habitant créé, le jeu propose un tutoriel somme toute assez clair et qui fait bien le tour des bases. Et quelles sont-elles? En somme, on s’occupe de la vie de nos Sims; leur foyer, leur emploi, leurs loisirs, alouette. Quand tout se passe bien, on peut monter de niveaux et gagner expérience et argent qui permettent de débloquer des nouvelles options aux joueurs : nouveaux bâtiments, nouveaux vêtements, nouveaux éléments pour la maison... Au total, c’est d’un maximum de quatre Sims en simultané que vous aurez à gérer.

 

Ma Sims accomplit une des tâches dans son métier de chef

 

Parlant argent, il existe deux « monnaies » principales dans le jeu : les Simflouz et les SimCash. Si les premiers servent à acheter des objets, faire des activités, etc., et se récoltent facilement, les deuxièmes s’acquièrent beaucoup plus difficilement, mais servent à débloquer du contenu spécial ou à accélérer certaines phases. En bon jeu « gratuit », il est possible de payer pour avoir plus de SimCash, ce qui, vous vous en doutez, accélère évidemment la progression. Il est aussi possible de dépenser son vrai argent de la vraie vie pour acheter, par exemple, des packs d’objets exclusifs.

 

Là où ça devient plus compliqué, c’est qu’il existe d’autres monnaies plus spécifiques : des cupcakes, des gâteaux, des joyaux, des tickets… Bref, je m’y suis un peu perdu. En somme, ce sont des « monnaies » qui ne peuvent être utilisées que dans des cas précis et en récolter est très ardu; il faut faire des tâches précises. Par exemple, les joyaux servent à la boutique de vêtements d’Izzy où son propriétaire, un designer “très tendance” (lire habillé de la façon la plus flashy possible), propose des créations uniques. Cependant, on doit payer avant qu’il ne propose sa création que l’on peut garder ou tenter d’améliorer en payant à nouveau. Le tout étant généré de façon “aléatoire”. Considérant que la seule façon que j’ai trouvée pour gagner des joyaux est de payer en SimCash, on est pas très loin de la machine à sous… pour gagner des vêtements.

 

Un des très rares bugs que j’ai pu voir

 

Mais, si on ne veut pas payer ou simplement profiter du jeu, on peut accomplir des quêtes avec nos Sims. Et des quêtes, il y en a des tas ! Que ce soit des quêtes scénarisées comme devenir expert d’un métier ou des mini missions de collections d’objets ou encore des petites tâches journalières. Cependant, et c’est là, à mon avis, un des principaux points négatifs du jeu : toutes les actions des Sims demandent du temps ! C’est-à-dire que si votre Sim va travailler, il ne sera pas dispo pour plusieurs heures. Évidemment, on peut payer avec du SimCash pour accélérer le tout. Mais, heureusement, il est aussi possible de l’assister en cliquant sur des tâches liées à son travail (comme lui dire servir un café si elle est barista). Par contre, chaque clique va épuiser notre Sim qui perdra de l’énergie.

 

L’énergie est la seule jauge qui mesure les besoins du Sims. C’est probablement ici que se cache la plus grosse de déception du jeu pour ceux qui sont habitués aux autres versions des Sims. En somme, l’énergie a remplacé toutes les jauges de besoins traditionnelles; toilette, sommeil, faim, etc. (bye, bye, Maslow!). Et comment peut-on regagner de l’énergie? Trois façons simples; simplement attendre 2m30 pour regagner 1 d’énergie, utiliser des objets précis (comme le lit de base qui redonne 10 d’énergie en quelques secondes, mais nécessite d’attendre plus de 20h entre chaque utilisation), ou manger un cupcake. Et devinez avec quoi on récupère les cupcakes? Et oui, du SimCash !

 

Oui, manger un cupcake redonne de l’énergie, mais un cupcake ça coûte cher à SimVille

 

Pour finir, petite mention sur les fêtes. Lorsque vous le désirez, vous pouvez lancer une fête ou en joindre une avec vos Sims. Une fête permet notamment de rencontrer d’autres joueurs par un système de clavardage commun. L’idée est intéressante, mais je dois avouer qu’à part des “hey!” et autres marques de salutations, je n’ai eu que très peu d’interactions.

 

En somme, j’ai passé un moment agréable à jouer et à retrouver les Sims que je n’avais pas vus depuis de trop nombreuses années. En dehors de cette petite nostalgie, c’est principalement la diversité des quêtes qui m’a bien plu. Alors, essayez-le (c’est gratuit après tout!), mais gardez en tête que si vous voulez vraiment progresser sans payer, vous jouerez souvent, mais que pour quelques minutes à la fois, car vous devrez attendre que vos Sims soient disponibles.

 

Mes Sims qui se reposent sur le canapé sous une photo d’elles

 

Verdict :

Bon

 

Points forts 

-Très jolis graphismes

-Possibilités de personnalisation de maison

-Très grande quantité de quêtes

-Amusant d’accompagner ses Sims dans les tâches

 

Points négatifs

-Nécessite une connexion internet permanente pour y jouer 

-On s’y perd dans toutes les monnaies du jeu

-L’absence des traditionnelles jauges de besoins

-Va demander de la patience ou de l’argent

 

C’est plus festif dans la maison que dans le clavardage

 

Et pour la petite note de fin... The Sims, en 2002, soit 1 an après sa sortie, a détrôné le meilleur vendeur sur PC : Myst. Encore aujourd’hui, il est en 4e position, entre Diablo III et Starcraft.1

 

Du moins, c’est selon Wikipedia.