Par Alban Quénoi - Le Lan ETS est certainement l’événement communautaire le plus important du milieu du jeu vidéo au Québec, et ce depuis plusieurs années. Nous avons donc voulu en profiter pour aller discuter avec plusieurs piliers des multiples communautés fondées autour de la passion du jeu vidéo, et ainsi rendre hommage à leur dévouement.

Alors, #ONJOUE?

Stéphanie Harvey est certainement un des visages les plus célèbres du panorama du jeu vidéo québécois. Joueuse professionnelle de Counter-Strike et multiple championne du monde, analyste, créatrice de contenu Twitch et Youtube, missharvey a un emploi du temps bien chargé. Malgré tout, elle a décidé de lancer une nouvelle initiative avec l’aide de plusieurs joueurs de haut niveau, regroupée sous le mot-clic #ONJOUE. Ce Lan ETS 2019 était donc l’occasion pour Stéphanie de prêcher la bonne parole afin de regrouper les joueurs CS:GO québécois et francophones au sein d’une nouvelle plateforme communautaire. Deux ligues FACEIT, un serveur Discord et un match d’exhibition plus tard, l’initiative est déjà une belle réussite.

Soutenir joueurs et parents

Mais pourquoi #ONJOUE d’ailleurs? Avec une scène aussi ancienne que celle de Counter-Strike, qui est probablement la franchise compétitive la plus ancienne avec Starcraft, on aurait tendance à penser qu’elle ait su s’établir solidement dans la durée. Le Québec a toujours eu des joueurs de talent, et pourtant son tissu amateur n’a jamais su s’enrouler autour d’une structure de façon durable. « Ça prend des gens motivés », explique Stéphanie, et donc prêts à investir du temps pour les autres. Le soutien à la scène amateur, aux joueurs débutants pour les aider à progresser, mais aussi aux parents des futurs "s1mple" de ce monde, autant d’enjeux et de défis à relever pour un foyer de communauté. Et sur un jeu qui atteindra bientôt les deux décennies, on peut comprendre la difficulté à garder debout une telle structure de manière durable.

CS:GO, enfant mal aimé de Valve

Un besoin d'aide et de structure, d'autant plus que le support de Valve envers sa scène compétitive se limite à peu de choses près au financement des bourses des fameux Major. CS:GO n'a plus de mise à jour régulière à travers les opérations, et seuls quelques patches de temps en temps font évoluer le jeu. Seul ajout important depuis bientôt deux ans, la pseudo-gratuité du jeu, ainsi qu'un mode battle royale à sa propre sauce. Mais ce dernier tient plus d'un mode de jeu alternatif que de la réelle tentative de percer dans la bataille que se livrent les Fortnite et PUBG de ce monde. Pour résumé, la politique de Valve est jugée comme clairement insuffisante pour la communauté. On peut y ajouter la gestion de la scène compétitive comme le calendrier des Major, toujours précédés par une longue pause qui ne place pas tout à fait les équipes dans les meilleures conditions de performances attendues pour de tel événements. Mais on fait la sourde oreille chez Gabe Newell. Cette absence de réel soutien par Valve n'est pas un cas isolé en esports. Certaines scènes s’en sortent bien mieux que d’autres à ce niveau-là. On pense notamment aux communautés de jeux de combat, particulièrement pour Super Smash Bros., dont nous vous reparlerons dans un article à venir très vite. Pour rejoindre le serveur Discord de la communauté #ONJOUE : https://discord.gg/pTzDYmS Ligue FACEIT : https://www.faceit.com/fr/inv/LL8y5ON