Quake Champions: retour aux sources, mais monétisation à revoir

(Source d'image:RDS)

vendredi, 17 août 2018. 10:45

Par Alexis le Marec - En PVP, j’ai parfois envie de revenir à quelque chose de basique, brutal et efficace! Je pense avoir trouvé mon saint Graal avec Quake Champions, et en plus il est gratuit.

Actuellement en développement, Quake Champions est désormais un free to play dans lequel on dépense son argent pour du cosmétique, enfin presque… et c’est là son principal problème. Commençons toutefois par les bonnes choses parce qu’il y en a plusieurs. D’abord graphiquement ce n’est pas laid, mais ce n’est pas beau comme un Destiny 2 non plus. On est dans quelque chose de plus basique, mais suffisamment bien réalisé pour être agréable à regarder.

La demande en puissance n’est pas des plus élevées, avec un i5 et une vénérable Radeon RX480X, on ne descend jamais en dessous de 60 FPS. Si vous jouez avec un écran 144Hz, votre carte graphique chauffera même encore moins qu’avec Overwatch, c’est dire.

Les Sensations de retour

Tout est donc ultra fluide, et la vitesse de déplacement est elle aussi enivrante et pousse à l’action. Arme en main on fonce avec une irrésistible envie de “fragger”. Les sensations sont là, et l’on retrouve même très rapidement ses repères. Le principe n’a pas changé, on démarre avec son arme de base entre le nailgun, le shotgun et le machinegun puis d’autres apparaissent, et l’on retrouve bien sûr la Sainte Trinité, que de bons souvenirs! Plusieurs personnages sont proposés, mais il faudra jouer pour les débloquer. Il en va de même pour les armes, surtout que les versions lourdes font plus de dégâts. Enfin, en se connectant quotidiennement, un coffre à butin est offert et contient des runes ou des skins que l’on pourra en plus revendre.

Bêta oblige, deux modes de jeu et puis c’est tout: Team Deathmatch et Duel. On regrette en duel l’absence de la carte Aerowalk qui aurait été un bon moyen de jouer sur la nostalgie. Ce n’est pas non plus le gros choix côté cartes, mais elles s’avèrent efficaces côté architecture des niveaux.

Plusieurs joueurs se sont plaints d’attentes de plusieurs minutes entre les parties, ce problème survient effectivement, mais selon les heures de la journée. On peut donc supposer un manque de joueurs plutôt que d’accuser les serveurs. Par contre, on peut rencontrer des tricheurs qui abusent de la visée automatique et du tir à travers les murs.

Monétisation, le point faible?

Si l’argent sert à magasiner du cosmétique ou débloquer des personnages verrouillés jusqu’à les obtenir en jouant, il n’en va pas de même pour une arme comme l’Éradicateur qui peut être également achetée. Même si elle est accessible en jouant le jeu, cela pose un problème d’équilibre dès le départ et flirte avec l’esprit du pay to win. Alors, non ce n’est pas l’arme la plus puissante de sa catégorie, du moins sur papier, mais sa trop grande puissance et le fait qu’elle puisse être achetée est un déséquilibre. De même, les personnages peuvent eux aussi être achetés, même si ceux de base et que l’on débloque rapidement sont suffisants. C’est quand même dommage.

L’autre problème que je vois pour ce jeu serait peut-être plus générationnel. Quake est un jeu des années 90 et 2000, une époque à l’esprit du temps bien plus brutal. Il en ressort un jeu à l’opposé de la pléthore de modes et de personnages d’Overwatch, sans la richesse des constructions et de la créativité laissée aux joueurs dans Fortnite, et bien sûr loin de la tension d’un PUBG. C’est autre chose, de complètement brutal et basique, mais avec d’excellentes sensations. Bref, quelque chose de très 90, début 2000. Cependant, Doom avec son solo hardcore, son ambiance gore et surtout une réalisation exemplaire a réussi à se renouveler en conservant ses bases.

De son côté, Quake va devoir attirer les joueurs en faisant plus d’efforts comme c’est du PVP, et devrait donc offrir plutôt un contenu basé sur la richesse des modes, des cartes, et enfin des skins. Vendre l’Éradicateur ou les personnages avec des statistiques différentes n’est pas le meilleur des présages non plus. Pourtant, il vaut quand même la peine de jouer parce que c’est finalement ultra basique et que ça fait du bien parfois de décrocher et de retomber dans quelque chose qui vous demande juste de vous soucier de la position de vos ennemis en général, dont les parties sont ultra vives et où on n’est pas obligé de jongler avec des guérisseurs et des tanks. On rentre avec son machinegun, on court à cent à l’heure pour arroser de plomb le premier adversaire que l’on voit et on passe au suivant! Simple et efficace!

Comme il est gratuit, je ne puis que vous encourager à l’essayer. Ne vous attendez pas au jeu du siècle, mais on a quand même Bethesda derrière ce qui augure un gros suivi. On peut s’attendre à voir des erreurs de monétisation comme actuellement. Il faudrait plus de modes de jeux et de cartes, mais c’est un jeu à essayer et sur lequel revenir de temps en temps voir son évolution. Et puis s’il devient incontournable, on aura déjà débloqué du stock!