The Crew 2, The Crew XXL

(Source d'image:RDS)

mardi, 3 juil. 2018. 12:17

Par Alexis le Marec - On reprend la carte des États-Unis et on y ajoute la conduite de motos, d’avions et de bateaux! The Crew 2 se veut énorme, va-t-il satisfaire tous les amateurs de conduite ?

Bonne surprise à sa sortie, The Crew a su trouver son public pour perdurer. Pour cette suite, Ivory Tower a repris la carte des États-Unis, peaufiné le moteur, ajouté tout un tas d’épreuves et inclus bateaux, avions, et motos afin de diversifier encore le jeu.

Dès le début, l’impression que les développeurs livrent quelque chose de gros est bien là. Passé les premières ourses qui nous familiarisent avec le jeu et la conduite des divers véhicules, il est temps d’atteindre la catégorie supérieure en réputation pour voir nombre d’épreuves se présenter. Ah oui autant le préciser maintenant, pas d’histoire de frère abattu et de vengeance. Le changement est radical et on ne peut plus classique, mais efficace : vous êtes un nouveau pilote et devrez monter dans la hiérarchie pour devenir le meilleur.

Du gros contenu

Si vous rêviez d’un jeu dans lequel il est possible de passer des mois, The Crew 2 va vous combler de ce côté. Chaque catégorie de véhicule offre quatre types de courses, la quatrième étant cependant réservée aux catégories ultimes comme les supercars pour les voitures. En ville, dans les airs, hors des sentiers battus à moto ou en pick up, ou sur mer, impossible de compter le nombre d’épreuves tellement il y en a, on dira donc des dizaines et des dizaines.

Et si vous comptiez dominer tranquillement les courses, ce ne sera absolument pas le cas! Le jeu bataille fort pour que les adversaires vous collent tout au long des courses. Il va donc falloir retenir le tracé ou apprendre à bien anticiper, car la moindre erreur signifie se faire dépasser et se voir ravir la victoire.

En dehors des courses, on pourra se parcourir les États-Unis de long en large. La diversité visuelle est de mise et on reconnait aisément les différents styles naturels comme architecturaux propres à nos voisins du sud. À souligner, le système de changement de véhicule pratiquement à la volée est impressionnant, on le sélectionne et il est immédiatement chargé dans le jeu.

Une progression naturelle

Pour acheter de plus gros véhicules et participer aux épreuves prestigieuses, il va falloir gagner de l’argent et des follwers. Pour cela rien de plus simple : écumer les courses et finir en tête. Comme les catégories sont nombreuses, on en a pour tous les goûts et on progresse naturellement.

Côté modifications, le système mis en place force à jouer pour récupérer des pièces sous forme de loot à la fin des courses. Hors de question d’acheter donc des pièces de performance, elles sont remportées au hasard pour le véhicule que l’on conduit. Ça force à jouer certes, mais je n’aime pas personnellement ce type de système. On a l’impression de passer à côté de loot en conduisant un char juste pour telle épreuve en sachant que l’on n’y retouchera plus jamais. Mais en tout cas pour ceux qui comptent passer du temps dans ce jeu, ça fonctionne et l’on est assuré de tout looter au final, même si ce système entraine malheureusement des doublons.

Quelques épreuves pour débuter. Deux heures après, cette carte sera remplie d'épreuves

L’interaction en ligne avec les autres joueurs se limite aux courses, à parcourir les routes ensemble ou échanger des modifications visuelles. Impossible de partager ses réglages par exemple, de revendre des pièces lootées voir des véhicules. La création de défis ou de courses à partager est également proscrite. De ce côté,The Crew 2 reste profondément classique.

Une conduite encore trop arcade

Voilà le point qui risque de décevoir ceux qui rêvaient d’un système de conduite à la Forza Horizon, la conduite des voitures reste trop arcade. Il est possible d’influer sur le comportement des véhicules en jouant dans les options, mais rien n’y fait et c’est là son plus gros défaut. The Crew 2 va amener vers lui les joueurs de The Crew et quelques nouveaux venus. Par contre, ceux qui veulent quelque chose de fun en monde ouvert, mais avec une conduite plus réaliste vont plutôt attendre Forza Horizon 4 qui sort à la rentrée prochaine. Ici, on accélère à fond, et la maîtrise du frein à main est indispensable dès que se présente un virage. De plus, les commandes ne peuvent pas être changées, ce qui rend très difficile de conduire en manuelle. Comme le passage des vitesses est placé sur les touches R1 et L1, y accéder à la volée lorsqu’on gère l’accélération via les gâchettes est anti-ergonomique. Enfin, il manque une ligne au sol qui indiquerait le chemin à suivre. Je n’ai personnellement pas eu ce problème, mais l’ayant fait essayer à des amis, ceux-ci ont été gênés en pleine course de rue pour repérer du premier coup d’œil le bon chemin.

Il est possible de sortir des routes pour aller en forêt

La conduite des avions est par contre assez réussie, celle des bateaux également, même s’il faut bizarrement aux sticks le pousser vers l’arrière pour aller plus vite pour ce dernier.

Par contre, les épreuves de motos sont ratées et leur conduite bien trop alambiquée. Le moindre choc vous envoie dans le décor, tandis que les bosses permettant de sauter sont mal espacées, on retombe lourdement en étant presque immobilisé, se faisant alors passer devant par tout le monde.

Visuellement inégal

Commençons par le meilleur, la modélisation des véhicules est fidèle et de très haut niveau, le travail accompli tout simplement est énorme. Il n’en est malheureusement pas de même avec les bâtiments et autres décors. Sur PS4 Pro, mais surtout Xbox One X et PC, le jeu est plus joli, et offre sur ces deux dernières machines une distance d’affichage infinie. Par contre, il souffre de textures très simples sur les bâtiments, d’aliasing, tandis qu’on a vu plus fidèle en termes de rendu de la nature. Ce n’est pas laid quand même, mais cela renforce cette impression d’être dans un jeu, pas dans quelque chose de plus réaliste.

Des textures assez ternes sur les maisons

La fluidité n’est également pas beaucoup au rendez-vous excepté sur PC. Sur console, il faudra se contenter de 30 images par seconde, y compris sur PS4 Pro et Xbox One X. L’impression de vitesse est là, mais pour la fluidité, c’est sur PC que ça se passe.

Bien, mais…

Malgré les nombreux défauts que je lui trouve, j’aime bien The Crew 2. Les courses demeurent intéressantes, haletantes avec les concurrents qui ne cessent de nous talonner, sans compter que cette virée à travers les États-Unis aussi bien sur terre, que sur mer ou dans les airs apporte du changement et de la diversité au jeu. Manette en main, on aime à parcourir les épreuves et l’Amérique, et on a du plaisir. Par contre, sur Xbox One X et PC, la sortie à la rentrée prochaine de Forza Horizon 4 avec des graphismes plus réussis, une conduite plus réaliste, et du 60 images par seconde n’aide pas vraiment. Sur PS4 par contre, The Crew 2 gagne grandement en intérêt vu la concurrence inexistante. Cependant, il reste encore profondément un jeu d’arcade avec des chars lourds qui virent au moindre coup de frein à main.

Virée en campagne