Par Francis Paquin - N'étant plus en mesure de rivaliser avec les nouveaux joueurs qui ont envahi le monde de la Formule 1 au cours des dernières années, le groupe mené par le promoteur montréalais Normand Legault n'a eu d'autre choix que de tirer le rideau sur le Grand Prix du Canada.

Legault et ses partenaires ne sont tout simplement plus en mesure de rentabiliser la présentation à Montréal d'une épreuve du grand cirque selon les termes du contrat qui les liait à Bernie Ecclestone et au Formula One Management (FOM). Les deux clans ont tenté jusqu'à la dernière minute d'en venir à une nouvelle entente, mais Ecclestone a finalement décidé de mettre fin aux discussions et d'exclure du calendrier 2009 la course tenue au circuit Gilles-Villeneuve.

« Nous sommes à la fois déçus et surpris de la décision unilatérale de Bernie Ecclestone », a lancé d'entrée de jeu le vice-président marketing du Grand Prix du Canada Paul Wilson, mercredi après-midi lors d'un point de presse présenté dans un hôtel du centre-ville de Montréal. Wilson parlait au nom de Legault, qui était retenu en Europe.

« La structure de coûts n'était plus viable pour une entreprise privée », a ajouté Wilson, dont le groupe a toujours refusé de solliciter l'aide des différents paliers de gouvernements. « Bernie Ecclestone connaissait notre position depuis des années, mais il a quand même décidé à la fin de l'année 2006 d'exercer son option de cinq ans sur le contrat signé en 2002 malgré l'opposition de Normand Legault. »

Legault avait d'ailleurs indiqué dès 2006 à Ecclestone qu'il souhaitait négocier sur de nouvelles bases sans quoi il abandonnait l'organisation de l'épreuve. Et comme la liste d'aspirants à la présentation d'une course s'allonge d'années en années, le grand manitou de la F1 pouvait se permettre de retirer à Montréal son épreuve.

Il n'est pas dit que Lewis Hamilton, Felipe Massa et autres ne reviendront pas sur le circuit Gilles-Villeneuve un jour, mais si tel était le cas, la course ne serait pas organisée par Legault et son groupe.

« Montréal est un cas unique dans le monde », a précisé Wilson. « Partout ailleurs, ce sont les gouvernements qui organisent les épreuves. Le ministre Michael Fortier a d'ailleurs parlé à Ecclestone aujourd'hui. »

Par ailleurs, le ministre Fortier, le ministre du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation ainsi que du Tourisme québécois Raymond Bachand et le maire de Montréal Gérald Tremblay rencontreront la presse jeudi.