D'un point de vue personnel, j'ai passé un très bon camp d'entraînement. J'ai réussi à passer à travers sans subir de blessure et sans devoir manquer de pratiques, ce qui est déjà une victoire en soi!

Je me retrouve au même niveau qu'à pareille date l'an dernier. Je suis en santé, en forme et prêt à jouer une saison complète comme maraudeur en plus d'apporter ma contribution sur les unités spéciales.

Le camp était très court cette année, seulement deux petites semaines. Pour une équipe qui a été reconstruite avec de nouveaux entraîneurs et de nouveaux joueurs, c'est certainement un désavantage, mais pour nous, pas du tout. Ici, ça fait deux ans que les mêmes entraîneurs et les mêmes joueurs sont ensemble. Ça, dans la Ligue canadienne, c'est généralement garant de succès.

La majorité des vétérans n'a pas joué le premier match préparatoire. Personnellement, j'ai joué seulement un quart dans le deuxième match, alors je n'ai pas eu beaucoup de temps de jeu encore, mais je pense que c'est correct. Avec l'expérience qu'on a sur notre équipe, avec la cohésion qu'on a bâtie avec les années, notre participation à ces matchs représente plus un risque que d'autre chose.

Chez les Alouettes, ces matchs servaient surtout à déterminer quels seront les joueurs de support cette année au sein de l'équipe. Le camp d'entraînement et les deux matchs pré-saison ont donc plus été utilisés dans cette optique.

En un an, le contexte a beaucoup changé au sein de notre équipe. À pareille date l'an dernier, on se présentait à St-Jean-sur-Richelieu quelques mois après avoir perdu en finale de la coupe Grey. Cette année, c'est finalement dans le rôle de champions en titre que nous sommes arrivés sur le campus de l'Université Bishop's pour amorcer notre préparation.

Je vous dirais toutefois que malgré la particularité des deux situations, je n'ai pas remarqué de changement dans l'atmosphère entourant l'équipe cette année et ça, je l'impute en grande partie à notre entraîneur Marc Trestman. L'an dernier, quand nous nous sommes réunis pour le camp d'entraînement, le coach avait insisté pour qu'on comprenne que la saison à venir n'était pas une question de vengeance. C'était une question de reconnaître notre potentiel et de reconnaître qu'on ne l'avait pas encore atteint. Ça a été notre état d'esprit pendant toute la saison. On savait que si on jouait à notre niveau, avec l'éthique de travail qu'on s'imposait et l'attitude qu'on affichait, aucune équipe ne nous arriverait à la cheville.

Cette année, on revient non seulement affamés pour aller chercher une deuxième coupe Grey, mais affamés pour répéter l'exploit d'atteindre ce niveau de performance, ce standard qu'on s'est établi. Je suis prêt à dire que les Alouettes ont connu un camp d'entraînement encore meilleur que l'an passé. Ça a été plus vite, mais très, très intense et on est vraiment prêts, je vous jure, à commencer la saison avec autant de faim et de désir que l'année dernière.

Des nouveaux qui peuvent faire le travail

Quand on va sauter sur le terrain du Mosaic Stadium pour commencer notre saison contre les Roughriders de la Saskatchewan, le 1er juillet, nos deux unités de partants seront peut-être composées de quatre ou cinq nouveaux joueurs, tout au plus. Ça donne une bonne idée du nombre de vétérans qu'on a dans l'équipe.

En défensive, deux postes ont dû être comblés, ceux laissés vacants par le départ de Davis Sanchez et Keron Williams. Sanchez devrait être remplacé par deux gars d'expérience en De'Audra Dix et Stanford Samuels. Ce dernier est dans la LCF depuis six ans, il a bien fait lors de ses passages à Edmonton et Winnipeg et Dix est un excellent jeune athlète, très rapide. C'est lui qui devrait être le partant au début de la saison.

Puis à l'intérieur de la ligne, le départ de Williams donnera la chance à Jermaine McElveen, qui a acquis pas mal d'expérience l'an dernier, Jeff Robertshaw, J.P. Bekasiak et au Canadien Pat MacDonald de se faire valoir. Je ne suis pas inquiet. Ça fait déjà deux, trois ans qu'ils sont en arrière, qu'ils sont entraînés, qu'ils comprennent le système, qu'ils regardent les plus vieux travailler. Ils sont prêts.

Dans le groupe de nouveaux, je suis content de voir qu'on compte aussi sur deux Québécois, Nickolas Morin-Soucy et Marc-Olivier Brouillette.

Même si Nickolas n'est techniquement pas une recrue, je le considère presque comme un nouveau dans l'équipe parce qu'en raison de la sérieuse blessure qu'il a subie l'an dernier, il fallait qu'il refasse ses preuves, qu'il montre de quel bois il se chauffait, comment il était rétabli. Il a relevé le défi haut la main, vraiment. Il est arrivé au camp en forme. Je sais que son genou le fatigue encore un peu, mais quand son numéro va être appelé, je sais qu'il va bien faire. En matchs pré-saison, il a réussi deux sacs du quart, c'est un gars qui a un moteur incroyable et qui peut contribuer sur les unités spéciales et qui a le désir de jouer après un an loin des terrains.

Pour ce qui est de Marc-Olivier, c'est un gars qui a été quart-arrière toute sa vie, probablement parce qu'il était le meilleur athlète partout où il est passé. Il arrive avec nous, on le convertit en secondeur et il fait bien dès la première semaine parce qu'il comprend tout. C'est un gars brillant, rapide, il a de bons pieds. Il va avoir un impact immédiat chez les Alouettes. On a déjà senti sa présence lors du dernier match préparatoire, il a donné des gros plaqués. On l'a essayé à la position de maraudeur et il a déjà commencé à décapiter du monde! Ça donne une idée du genre de joueur qu'on va avoir!

Vraiment, je suis très content pour ces deux Québécois. Même si ce sont des anciens de l'Université de Montréal et que j'ai le logo du Rouge & Or de l'Université Laval tatoué sur le cœur, je suis capable d'admettre que ce sont de très bons joueurs de football!

C'est aussi le fun de voir qu'il existe une bonne relève québécoise à un niveau aussi élevé. Mais ça fait longtemps que je le dis et je ne suis pas le seul à le dire : le football se porte très bien au Québec. Avec toutes les écoles qui ont des nouveaux programmes aujourd'hui, 27 équipes collégiales et des nombreuses autres au niveau secondaire, on parle de 27 000 jeunes qui pratiquent ce sport en province. C'est plaisant de voir cette progression et je crois qu'en réponse, les Alouettes doivent continuer à repêcher des Québécois.

Ça va barder à Regina!

La vie fait parfois bien les choses. Notre calendrier s'amorcera contre les mêmes adversaires que nous avons dû battre à notre tout dernier match l'an dernier, les Roughriders de la Saskatchewan.

Je vous assure que nous sommes descendus de notre nuage et prêts à affronter les rigueurs d'une nouvelle saison, mais je peux aussi vous garantir que les joueurs des Riders ont encore sur le cœur la défaite que nous leur avons infligée dans le match le plus important de la saison. Pas de doute, on sera accueillis avec une brique et un fanal à Regina, où tout le monde a l'impression qu'on leur a volé ce qu'il y a de plus précieux au football canadien.

Déjà que les partisans des Riders sont intenses et extrêmes, maintenant ils sont très fâchés contre nous. Ça va brasser, mais ça va être écoeurant! C'est le fun jouer là-bas justement pour cette raison. Les partisans sont toujours dedans et ça risque d'être encore pire, alors c'est un scénario parfait pour commencer la saison.

Et la beauté de la chose, c'est que peu importe le résultat du match, c'est quand même nous qui portons la bague de champions! Sauf qu'on est déjà sur une nouvelle mission et on veut partir 2010 sur une bonne note.

Regardez-nous bien aller!

*Propos recueillis par Nicolas Landry.