TROIS-RIVIÈRES – Avant d’effectuer une mise à jour sur le conflit entre les joueurs et les dirigeants des équipes de la LCF, parlons un peu de football alors que Vernon Adams fils était absent de la pratique au camp d’entraînement des Alouettes de Montréal. 

Les Alouettes ont précisé que c’était déjà prévu que le quart-arrière passe un examen de tomodensitométrie (CT-Scan). 

« C’est simplement pour vérifier qu’il est à 100% », a mentionné l’entraîneur-chef Khari Jones qui prévoit compter sur lui, jeudi. 

« Il a été bon depuis le début du camp, ses pratiques se déroulent bien », a ajouté Jones même si Adams fils a manqué un peu d’aplomb dans le match intra-équipe organisé lundi au charmant Stade Diablos de Trois-Rivières. 

Au moins, Jones peut dormir sur ses deux oreilles car, cette année, il mise sur une meilleure profondeur à cette position névralgique. Le retour étonnant de Trevor Harris change la donne et l’ajout de Dominique Davis est rassurant. 

« C’est très significatif, tu n’as qu’à regarder ce qui se passe à cette position. Presque partout où je suis passé, plus d’un quart-arrière a eu à jouer et ça se rend malheureusement parfois à quatre ou même cinq », a convenu Jones.  

« D’avoir des gars qui peuvent accomplir le boulot, qui ont eu du succès et qui ont été en mesure de se relever de moments plus éprouvants, c’est énorme pour une organisation. On dispose de trois quarts qui remplissent ces critères. Rien ne remplace l’expérience dans ce sport », a enchaîné l’entraîneur. 

De manière honnête, Jones a reconnu qu’il n’avait pas prédit que Harris reviendrait dans l’uniforme montréalais en 2022. 

« Je suis agréablement surpris, mais je savais qu’il avait aimé son passage ici et l’ambiance dans le vestiaire. Quand il n’a pas signé de contrat trop rapidement ailleurs, je me disais que c’était une possibilité. » 

N’empêche qu’Adams fils conserve sa longueur d’avance pour le moment. Pourrait-il se passer quelque chose, d’ici le premier match du 9 juin, menant Jones à modifier sa décision ? 

« Je ne sais pas. On va seulement continuer d’évaluer la compétition et on veut le meilleur scénario pour notre équipe. Ce que j’aime, c’est qu’ils travaillent très bien ensemble, ils s’entraident. C’est l’équipe qui compte et voilà la mentalité que l’on veut », a répondu le dirigeant.  

Déjà quelques blessés, la prudence est de mise

Tant mieux donc si Adams fils n’est pas amoché car plusieurs joueurs doivent composer avec des blessures présentement. Ainsi, William Stanback et Jake Wieneke n’ont pas été en mesure de s’entraîner tout comme le premier choix du repêchage 2022 de la LCF, le secondeur Tyrell Richards. De plus, Greg Reid s’est blessé au genou droit en retombant au sol alors qu’il suivait le receveur Eugene Lewis de très près. 

« On pense qu’aucune blessure n’est trop sérieuse. Ce sont plutôt des joueurs amochés, ça arrive à ce moment de l’année. Ça pourrait affecter un peu nos plans pour les matchs préparatoires, on verra », a réagi Jones en laissant donc présager que certains athlètes de cette liste ne pourront pas affronter les Tiger-Cats, à Hamilton, samedi soir.  

Un autre partant, le garde à gauche Philippe Gagnon, était absent, mais il s’agissait d’un motif familial. 

Comme le disait Christophe Normand, « on a déjà vu pire » dans la LCF tôt dans un camp d’entraînement, mais ce sera à surveiller. D’ailleurs, Jones a interrompu la séance quelques secondes pour y aller de ce message. 

« Le quart-arrière a été frappé sur deux jeux, on ne veut pas que ça se reproduise. »

Plus tôt dans la journée, il avait aussi démontré son mécontentement à propos d’une répétition bâclée. « Pratiquez de la bonne manière ou ne pratiquez pas ! »

Mais, dans l’ensemble, la cohésion semblait être au rendez-vous. Des gradins, on a pu voir l’attaque s’éclater en complétant plusieurs jeux explosifs. Cela dit, Jones a tenu à ajouter ce bémol. 

« C’est un peu biaisé parce que les joueurs défensifs se rendent parfois au quart-arrière, mais ils ne peuvent pas le plaquer. Les jeux se poursuivent donc plus longtemps que d’habitude. On pourrait croire que l’offense domine outrageusement, mais on le sait, ça se voit sur les vidéos. Cela dit, je suis content du rendement de l’attaque. Plusieurs gars sont de retour, ça aide de ne pas partir de zéro. Ils vont paraître encore mieux cette année », a jugé Jones. 

Les prochains jours permettront de mieux mesurer cette donnée, mais l’insertion d’Anthony Calvillo dans le personnel d’entraîneurs devient un outil supplémentaire. 

« AC aide les quarts à travers chaque étape. Ça se voit dans les détails dont leurs lectures. Ça demeure un processus, mais je sais désormais qu’un autre entraîneur les talonne et ce n’est pas moi. C’est vraiment bien de l’avoir », a soutenu Jones avec le sourire. 

En attente du vote des joueurs 

Terminons avec le dossier de la convention collective. Le vote des joueurs, à ce que la LCF prétend être sa dernière offre, devrait être connu jeudi en fin de soirée. L’impression qui se dégage du camp d’entraînement, c’est que les dirigeants et les joueurs ont hâte que ce soit réglé. 

« J’essaie de ne pas m’en mêler et en espérant qu’on puisse jouer », a simplement lancé Jones. 

« Oh, je l’espère. On peut sentir que c’est une distraction. À vrai dire, on ne parle que de ça ... Est-ce qu’on va pratiquer demain ? Que se passera-t-il ? », a noté le demi défensif Rodney Randle. 

« C’est sûr que c’est plate et ça provoque beaucoup d’incertitude. Dans chaque négociation, il y a des pour et des contre. Chaque joueur a ses propres intérêts dans une convention collective donc c’est difficile pour notre comité qui négocie. On est encore dans une zone grise, mais j’ai vraiment l’impression que les deux côtés veulent que ça se règle rapidement », a déduit Christophe Normand. 

« Si ça ne se termine pas bientôt, les deux côtés vont commencer à subir de la pression. C’est comme ça quand ça se rend à pouvoir manquer des matchs et perdre de l’argent », a conclu le centre-arrière.