Cody Fajardo n'a pas hésité à laisser de l'argent sur la table

« Bonjour Montréal, je vous aime. » Ce sont les premiers mots prononcés, en français, par Cody Fajardo lors de sa rencontre avec les médias à la suite de la signature de sa prolongation de contrat avec les Alouettes. Ces mots, il les a lancés avant même la première question des journalistes.

Le quart-arrière des moineaux, joueur par excellence du dernier match de la Coupe Grey, sera un Alouette jusqu'à la fin de la saison 2025. Le Californien s'était amené à Montréal à titre de joueur autonome après trois saisons avec les Roughriders de la Saskatchewan.

« Je serai ici encore au moins deux ans alors je devrai continuer de travailler mon français, a poursuivi Fajardo. Ce qu'on a commencé ici est extrêmement encourageant et je voulais en faire partie encore plus longtemps. Finir la saison en remportant le dernier match, c'est très excitant pour la saison morte et la suite des choses. »

Après une première saison régulière en dents de scie, Fajardo a pris son envol en éliminatoire, mais son amour et son dévouement pour l'équipe sont venus bien avant de connaitre les meilleurs moments de sa carrière.

« Le plan de Danny (Maciocia) et (Jason) Maas m'emballe et c'est pour ça que je voulais prolonger mon contrat. Les négociations ont été plus rapide que ce que j'ai vécu dans le passé. On avait une bonne base et on avait la même vision. »

De son propre aveu, Fajardo a laissé de l'argent sur la table lors de cette négociation, mais c'est une question qu'il ne s'est pas posé bien longtemps.

« Je voulais que l'équipe soit en mesure de garder plusieurs joueurs. J'ai déjà été dans les joueurs les mieux payés de la ligue, mais c'était difficile avec les joueurs autour de moi. J'ai appris de mes erreurs. Oui, tu veux avoir le salaire que tu mérites, mais tu veux aussi laisser de l'argent disponible pour les autres gars talentueux comme on a ici. On a des jeunes qui vont mériter cet argent. Je crois que c'est une question que chaque joueur doit se poser et assurément, c'est beaucoup plus plaisant de gagner le coupe Grey que d'être le joueur le mieux payé et ne pas faire les éliminatoires. »

Son souhait a rapidement été exaucé, les Alouettes ont annoncé la signature de Shawn Lemon, un pilier de l'excellente défensive montréalaise cette saison.

« C'est quoi quelques dollars par-là alors qu'on peut ramener un élément clé de notre défense. C'est nécessaire si on veut faire ce que nous avons en tête, de recommencer. On a une cible dans le dos maintenant. Les attentes seront plus élevées, mais on croit en nous et c'est pour ça que plusieurs joueurs reviennent et d'autres veulent revenir. »

C'est Maciocia qui s'est empressé de lui proposer cette année de contrat supplémentaire dans la foulée des célébrations qui ont suivi la conquête de la coupe Grey des Alouettes, la huitième de leur histoire, au cours de laquelle Fajardo a été élu le joueur par excellence de la rencontre. Maintenant, le no 7 des Alouettes veut convaincre les joueurs autonomes de rester, ou encore de s'amener à Montréal.

« Absolument. C'est de cette façon que ça fonctionne dans le monde du sport; pas seulement dans la LCF. Regardez ce que fait LeBron James dans la NBA. Je pense que quand les autres joueurs vous respectent suffisamment, ils veulent jouer à vos côtés. Je crois que j'ai été le premier à texter Shawn Lemon quand il a signé son nouveau contrat. J'ai parlé à (Darnell) Sankey hier (mercredi) soir. Je voulais prendre de ses nouvelles », a-t-il expliqué.

« Il y a aussi les gars qui cherchent à me joindre, que ce soit parce qu'ils apprécient les conseils que je peux leur donner ou pour jaser. Austin Mack et moi nous sommes parlé pendant près de 30 minutes il y a deux jours. Oui, on a parlé football, mais on a aussi parlé de la vie, de tout. Il faut entretenir ces relations afin que les gars se sentent désirés. Quand vous gagnez une coupe Grey, la relation entre les joueurs de cette équipe est beaucoup plus forte que si vous n'atteignez que la finale ou la demi-finale de l'Est. Je ne suis pas surpris que Danny ait dit que c'est la première fois de sa carrière qu'il entend que tout le monde veut revenir », a poursuivi Fajardo.

Dernier arrêt

Il y a un an donc, Fajardo contemplait la retraite et ses perspectives d'avenir au football lui semblaient minces. C'était jusqu'à ce que Maciocia ne lui propose un contrat de deux ans, qui en est maintenant un de trois, dans les faits. Ce qui peut par contre être surprenant, c'est que Montréal sera le dernier arrêt du clan Fajardo.

« J'en ai parlé à Danny avant de quitter Montréal pour revenir à Reno. Je lui ai dit que c'était mon dernier arrêt. Alors, aussi longtemps qu'il voudra que je dirige l'attaque des Alouettes, je serai là. Mais la famille Fajardo a terminé de se promener d'équipe en équipe pour le football. C'était la façon pour moi de lui dire que je veux être ici, que je n'avais pas de plan de jouer la prochaine saison et de tenter ma chance sur le marché des joueurs autonomes. Alors, aussi longtemps il voudra que je sois le quart partant des Alouettes, je le serai. Quand ce sera terminé, j'accrocherai mes crampons », a évoqué l'Américain âgé de 31 ans.

« Ça démontre à quel point notre relation s'est développée au cours de la dernière année. Nous nous connaissions à peine quand je me suis pointé ici. Ensuite, vous gagnez une coupe Grey ensemble et regardez où ça nous mène! », a souligné Fajardo.

Avec l'ajout de Lemon jeudi et cette prolongation de contrat à Fajardo octroyée mercredi, Maciocia a démontré que ses vacances ont été de très courte durée. C'est à se demander s'il ne réserve pas d'autres cadeaux des Fêtes aux partisans des Alouettes.