MONTRÉAL – Déjà arrivés à la mi-chemin de la saison 2016, les Alouettes de Montréal ne démontrent pas la progression espérée autant par les partisans que l’organisation. Ceci dit, les dirigeants ne prévoient pas de changements drastiques à court terme.

Après une horrible saison 2015 de six victoires et douze revers, les Alouettes se croyaient en mesure de renverser la vapeur. La stabilité choisie au sein du personnel d’entraîneurs n’a pas encore produit les effets escomptés même si l’équipe est demeurée dans le coup dans la plupart de ses sorties en 2016.

En raison de ce facteur, les entraîneurs ont choisi de ne pas procéder à de modifications importantes.

Pourtant, la ligne offensive se classe au tout dernier rang de la LCF avec 30 sacs alloués en neuf parties. Malgré cela, le directeur général et entraîneur-chef, Jim Popp, ne semble pas enclin à bouger ses « gros pions ».

« Je trouve qu’on a un groupe de grands travaillants. C’est une nouvelle combinaison que l’on retrouve sur le terrain. Comme entraîneurs, il faut continuer de les aider et j’ai vu de l’amélioration pour certains de nos joueurs », a jugé Popp.

Cette approche relègue le vétéran joueur de centre, Luc Brodeur-Jourdain, à un rôle minime.

Éventuellement, le Québécois David Foucault, qui a été retranché par les Panthers de la Caroline, pourrait s’avérer une option intrigante pour les Oiseaux. Par contre, la patience risque d’être de mise dans son cas.

Pour le moment, Popp a uniquement établi un contact avec le clan du géant de six pieds huit pouces et 320 livres qu’il a repêché au cinquième rang en 2014.

« D’abord, il ne doit pas être réclamé au ballottage d’ici mardi. Ensuite, je suis certain qu’il va se garder des options pour voir si une autre équipe viendra le chercher », a expliqué le DG en évoquant le niveau de patience de Foucault comme un facteur dans l’équation.

Même si Foucault décide de revenir au Québec à l’âge de 27 ans, l’ancien des Carabins aurait besoin de temps pour s’habituer aux différences de la LCF.

« Bien sûr, on l’a repêché et on aimerait l’avoir avec nous. Mais on est arrivé au milieu de la saison et il faudrait qu’il fasse du rattrapage. Ça dépendrait de la vitesse à laquelle il peut le faire et on aurait la vraie réponse en l’envoyant dans un match », a exposé Popp sur les chances qu’il puisse aider le club.

En ce qui concerne le quart-arrière Kevin Glenn, il manque de constance à l’image de sa formation. Toutefois, les entraîneurs continuent de croire qu’il demeure la meilleure option pour guider l’escadron.

« Kevin procure de la confiance aux troupes et AC (Anthony Calvillo, le coordonnateur offensif) pense que c’est lui qui nous donne la meilleure chance de gagner. Il faut aussi noter que le deuxième quart obtient peu de répétitions à l’entraînement avec l’unité partante. Il n’a pas réussi sa meilleure partie, mais il avait été le joueur par excellence du circuit, une semaine auparavant, avec cinq passes de touché », a rappelé Popp.

En enrobant son discours de plusieurs mots, Popp a aussi admis que son équipe demeurait en développement et que les entraîneurs n’étaient pas parvenus à identifier les bons ajustements dans les parties.

À preuve, les Alouettes présentent un affreux différentiel de -49 au dernier quart.

Seydou Junior Haïdara rentre au Québec

Pour l’instant, la formation montréalaise a tenté de colmater certaines brèches en ajoutant le receveur – et spécialiste des unités spéciales – Seydou Junior Haïdara à l’équipe.

D’ailleurs, il risque de voir de l’action dès jeudi soir pour l’affrontement contre Ottawa.

« Ça s’est passé vite. J’ai déjà été beaucoup impliqué sur les unités spéciales et c’est un aspect qui fait partie des attentes envers moi. Pour ce qui est de l’attaque, ça dépendra de mon apprentissage du cahier de jeux », a précisé le marchand de vitesse.

Haïdara était justement dans la mire des Alouettes avant même qu’il ne soit libéré par les Blue Bombers de Winnipeg.

« On le surveillait il y a une semaine quand il était sur l’équipe d’entraînement des Bombers. Par coïncidence, ils ont décidé de le laisser partir alors on a sauté dessus. C’est un excellent joueur d’unités spéciales et on manque de profondeur pour les receveurs canadiens », a décrit Popp.

Son ajustement au système des Alouettes sera facilité par la présence de l’entraîneur Jacques Chapdelaine.

« Il a la chance d’avoir été avec Jacques dans deux équipes différentes. Il comprend donc plus facilement notre système et il va l’assimiler plus rapidement. Ça aide quand il existe une familiarité avec quelqu’un dans le personnel d’entraîneurs », a souligné Popp.

Même s’il est conscient que le talent ne manque pas parmi la brigade de receveurs des Alouettes, l’ancien du Rouge et Or de l’Université Laval espère s’établir à long terme avec sa cinquième équipe dans la LCF.

« C’était la même chose à Winnipeg, il y a de bons receveurs partout dans la LCF. Je pense que je peux avant tout aider sur les unités spéciales et en attaque ensuite.

« On ne s’est jamais débarrassé de moi en me disant que je n’étais pas bon », a mentionné Haïdara qui n’a pas encore trouvé l’endroit idéal pour son rôle ciblé.

Son retour en sol québécois est donc apprécié et encore plus par son entourage.

« C’est surtout plus facile pour ma famille, ça représente beaucoup pour eux », a-t-il noté en parlant notamment de sa copine et sa sœur.

Haïdara a été repêché par les Lions en deuxième ronde en 2013. Il a aussi appartenu aux Tiger-Cats, aux Roughriders et aux Blue Bombers.