MONTRÉAL – Émotif et repentant, Duron Carter regrettait son autre erreur de jugement qui a provoqué sa coûteuse expulsion, mais son geste a déplu à ses coéquipiers qui travaillaient d’arrache-pied pour vaincre le Rouge et Noir d’Ottawa.

Entouré de journalistes dans le vestiaire des Alouettes, Carter avait de la difficulté à expliquer ses agissements.

« Je ne savais pas que je l’avais bousculé (l’entraîneur-chef Rick Campbell). J’ai juste senti plusieurs joueurs partir après moi. Je savais que j’étais dans une mauvaise situation donc j’ai simplement levé mes bras et j’ai continué de marcher », a raconté Carter.

Par contre, le receveur de 25 ans n’a pas caché que le moment de son inconduite était terrible. L’équipe avait déjà perdu les services de S.J. Green (blessure) et elle avait grandement besoin d’attaque.

Inacceptable et stupide

« C’était un très mauvais timing, je suis un humain… », a reconnu Carter.

« Oui, je vais avoir des regrets, mais je vis ma vie sans regret alors je vais apprendre de mes erreurs », a-t-il enchaîné.

Quant aux partisans qui ont été très nombreux à critiquer son geste, Carter a eu ce bref message avec la voix nouée par les émotions.

« Je m’excuse. »

Le problème, c'est que Carter n'en est pas à ses premières frasques au niveau de son comportement. Il devra convaincre ses coéquipiers et les dirigeants qu'il peut changer. 

Il reviendra maintenant à LCF de déterminer si des sanctions supplémentaires seront imposées au receveur des Alouettes. Une amende semble évidente, mais une suspension pourrait s’ajouter.

« Je suis humain, je vais apprendre »

Évidemment, ses coéquipiers ont tenu à le défendre du mieux qu’ils ont pu, mais ils ont admis que ses actions n’étaient pas appropriées dans un sport dans lequel l’intérêt collectif doit primer.

« On joue avec des émotions et c’est parfois difficile de les contrôler. Mais, au point de vue de l’équipe, c’est dommage. Il faut savoir se contrôler », a reconnu Jean-Christophe Beaulieu.

En tant que vétéran, Nik Lewis entend s’assurer d’épauler Carter dans cette épreuve.

« Je vais pouvoir m’asseoir avec lui pour parler de ma carrière et comment j’agissais il y a 10 ans », a mentionné Lewis qui a appris à ne plus s’emporter de la sorte.  

On va souhaiter qu'il apprenne de cette erreur

« Quand tu es jeune, tu fais des erreurs. Il aurait sûrement souhaité ne pas agir ainsi, mais on fait des erreurs tous les jours. Je ne vais pas le critiquer, je vais l’encourager à être meilleur », a-t-il enchaîné avec sagesse.

Quant à Samuel Giguère, il a touché un point intéressant. Selon lui, l’équipe aurait dû trouver une manière de traverser cette petite tempête interne.

« C’est certain, on ne veut pas perdre un joueur comme lui dans un match. Ça nous a rendu la tâche difficile. C’est un défi, mais ça fait partie de la réalité des matchs. C’est à nous de mieux faire la prochaine fois, il faut savoir s’ajuster, ce qui n’a pas été le cas », a relevé Giguère.

Carter s’explique à Campbell

Après avoir discuté avec les journalistes, Carter a eu le courage d’aller s’excuser et s’expliquer à Campbell. Carter s’est entretenu avec lui pendant quelques minutes et ce geste a été apprécié par l’entraîneur d’Ottawa.

« Le football est un sport émotif, le fait que les bancs soient du même côté, ça n’aide vraiment pas et surtout quand une équipe marque et passe devant toi. C’est un bon joueur, il va revenir », a commenté Campbell.

De l'indiscipline et de l'inefficacité

L’entraîneur du Rouge et Noir n’a pas nié qu’il a tombé facilement, mais il avait cette raison à formuler.  

« Il parlait à nos joueurs et il m’a foncé dedans. J’étais surpris qu’il fonce vers moi, ça ne m’était jamais arrivé », a relaté Campbell.

En plus de déplorer les mots « gentils » utilisés par les joueurs du Rouge et Noir, Carter a perdu son sang-froid après avoir été plaqué à la tête sur son touché. On a pu remarquer au moins un autre contact casque à casque dans la partie.

« On veut jouer selon les règlements, mais physiquement. On a le droit de frapper fort, mais on respecte tous les joueurs, on sait à quel point le football est un sport difficile », a réagi Campbell sur le jeu robuste des siens.

« Au moins deux fois, je pense avoir vu deux contacts casque à casque. Je ne peux pas dire que c’était volontaire et je ne crois pas que c’était le cas », a convenu Popp sans vouloir blâmer l’autre formation.

Hebert veut jouer, Bede veut se reprendre

Reconnu comme l’un des meneurs de la défense montréalaise depuis quelques années, le vétéran Kyries Hebert n’a pas été employé aussi souvent en défense dans cette partie.

Sans retenir ses mots, il a commenté de cette manière la prestation défensive déficiente de son club contre Ottawa.

« Je ne sais pas, je regardais à partir des lignes de côté, j’aurais pouvoir être sur le terrain pour aider », a lancé Hebert avec un message.

Preuve que rien ne fonctionnait pour les Alouettes dans ce match, même le botteur Boris Bede n’avait pas sa touche habituelle.

Sans chercher d’excuses, il a présenté cette réponse.

« Je ne peux pas dire ce qui s’est passé, c’était l’une de mes pires performances, je n’en suis pas content. Je vais revoir ce qui est arrivé pour corriger des choses », a témoigné Bede qui voyait les bons côtés de la semaine de congé qui s’amorce.