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RÉSULTATS

Jason Maas a démontré une humilité payante avec les Alouettes de Montréal

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Suivez le match de la Coupe Grey entre les Alouettes et les Blue Bombers dimanche dès 17 h avec une émission d'avant-match à RDS et sur le RDS.ca.

MONTRÉAL – « Tout le monde avait entendu ce narratif comme quoi il est un peu fou comme entraîneur », a raconté William Stanback. Jason Maas a donc pris le taureau par les cornes. En début de saison, dans un geste de grande humilité, il a montré à ses joueurs des vidéos quand il perdait le contrôle de ses émotions. Et, il a surtout promis d'être meilleur.

Maas venait d'être largué par les Roughriders de la Saskatchewan comme coordonnateur offensif. Avant cela, sa première expérience comme entraîneur-chef, à Edmonton, avait été trop houleuse.  

Mais Danny Maciocia, inspiré par sa relation de longue date avec son ancien quart-arrière, a cru bon miser sur lui. 

Et quel pari ! Dès sa première saison, Maas a exercé un impact colossal sur les Alouettes qui battaient de l'aile depuis trop longtemps. Le RDS.ca a sondé une panoplie de joueurs et entraîneurs pour mesurer son influence et les réponses ont été éloquentes. 

Danny Maciocia :
« Sans l'année difficile en Saskatchewan, je l'aurais sûrement engagé, mais je n'aurais peut-être pas été aussi convaincu. Ça m'a prouvé qu'il avait été testé mentalement. La vie est basée sur ce que tu surmontes. J'aime sa passion, c'est là qu'il est à son meilleur. Quand il est trop calme, je le fais fâcher volontairement. C'est une blague entre nous ‘Tu es trop calme aujourd'hui, qu'est-ce qui ne va pas ?' » 

Almondo Sewell :
« Je le connais depuis Edmonton et c'est le jour et la nuit par rapport à cette époque ! J'étais là sur les lignes de côté quand il lançait ses écouteurs. Je devais rester un peu loin de lui », a prononcé Sewell en riant. 

« Mais, en vieillissant, tu apprends. Je ne vais pas mentir, les joueurs apprécient bien plus un entraîneur qui respecte ce qu'il dit. Il est authentique avec nous, il n'y a pas de bullshit, il nous le dit quand on joue mal », a ajouté Sewell.

Darnell Sankey :
« J'étais avec lui, avec les Riders, l'an passé. Son évolution comme entraîneur est extraordinaire ! »

Jason MaasNoel Thorpe, le coordonnateur défensif :
« En diffusant les vidéos, ça démontre qu'il comprenait qu'il devait s'améliorer et ça s'applique à nous tous. Ça expose aussi de la vulnérabilité. Jason a exigé que l'équipe soit plus disciplinée et il a été à l'origine de ce mouvement avec cet exemple. Ça fait que tout le monde veut exercer un leadership positif. » 

William Stanback :
« Il a été très ferme, dès le départ. Sans dénigrer personne, je trouve qu'on avait besoin de ça chez les Alouettes. L'équipe a embarqué et il a développé une confiance inébranlable dans le groupe. Tu peux toujours aller lui parler et il recherche toujours l'avis des joueurs. »

Alexandre Gagné : 
« On en parlait justement, mardi, entre joueurs. On avait déjà eu un bon vestiaire, mais il a poussé cette vision que, si on travaille en groupe, ça va nous mener plus loin que d'agir comme chaque petit soldat solitaire. » 

« J'ai rarement vu un entraîneur faire un discours sur l'importance des unités spéciales, je lui avais dit d'ailleurs. Souvent, tu entends les entraîneurs dire que le football se joue avec les trois facettes phases, mais sans aller plus loin. Jason, il expliquait comment ça lui tient à cœur », a poursuivi Gagné. 

Byron Archambault, assistant entraîneur-chef et coordonnateur des unités spéciales :
« Il a fait ce travail d'introspection. Ce n'est pas facile de corriger des lacunes qui sont une habitude. Je trouve ça exceptionnel d'y parvenir quand tu es rendu à cet âge. Nous aussi, les joueurs et les entraîneurs, on avait entendu des choses sur sa réputation, mais je n'ai pas vécu un moment comme ça. »

Philippe Gagnon : 
« Jason avait une réputation à son arrivée. Il a fait un très gros effort et c'est inspirant de voir qu'il ait pu changer. Il a travaillé sur ses lacunes, ça te donne envie d'en faire autant. »

Wesley Sutton :
« Il a tant fait pour notre organisation, il est la raison principale de notre présence ici. La première fois qu'on a discuté ensemble, il m'a dit ‘Les entraîneurs demandent toujours à leurs joueurs de défoncer des murs pour eux, mais je dois d'abord te prouver que je suis prêt à le faire pour toi'. »

Ciante Evans :
« Il se soucie de chaque joueur comme personne et de ce qu'on vit à l'extérieur du football. On apprécie cette approche, ce n'est pas fréquent dans le monde du football. »

David Côté :
« J'avais déjà entendu de telles histoires (sur ses sautes d'humeur), mais il n'a pas eu débordement cette année. D'ailleurs, c'est une chose de le dire, mais il a aussi été capable de l'appliquer. Ce n'est pas si facile à respecter dans le feu de l'action », a noté Côté qui a senti la confiance de Maas et Archambault à son égard quand il a traversé une période moins facile. 

Mark Weightman, président :
« Marc Trestman l'a bien dit, lui et Jason ont des personnalités très différentes. Mais ils ont chacun le don de mobiliser les gens. Je vais toujours me souvenir de ce que Marc m'avait dit et que j'utilise au quotidien. Quand les gens savent qu'on les aime et qu'on va les supporter, ils embarquent. »

Implanter l'importance du français

Au cours des dernières semaines, on a entendu parler plus souvent du fait que Maas a adopté la culture québécoise en plus d'insister pour que les joueurs apprennent les bases du français. 

En toute transparence, ça nous a surpris. 

« Je ne crois pas que ce soit déjà arrivé qu'un entraîneur fasse autant d'efforts pour que les joueurs apprennent des mots en français », a vanté David Côté. 

« L'intégration du français dans le vestiaire, insister sur le fait qu'on représente Montréal et le Québec. C'est important pour nous », a souligné Alexandre Gagné. 

Des jeux pour maximiser l'esprit de compétition 

Aussitôt que durant le camp d'entraînement, Maas a eu la brillante idée d'instaurer une compétition amicale basée sur différents jeux installés dans le vestiaire comme le pickleball, le mini-basket ou le mini-putt. 

Les équipes ont été formées en réunissant des joueurs de différentes positions dans l'équipe pour rapprocher les troupes. 

« Depuis le camp, on accumule des points. C'est aussi niaiseux que ça, mais, en tant qu'athlète, on aime la compétition dans tout ce qu'on fait dans notre vie. Ça fait en sorte qu'on applique cette approche tout le temps, on veut gagner chaque répétition sur le terrain », a décrit Alexandre Gagné en citant d'autres activités tenues comme une croisière en bateau et le laser tag.

« Jason a beaucoup parlé de signes, de petits trucs pour nous faire sentir que c'est une année spéciale pour nous. Je pense au bris de notre ascenseur alors qu'il restait 23 marches tandis que c'est la coupe Grey 2023. On a vu aussi l'arrivée de joueurs importants comme Shawn Lemon et Darnell Sankey. Tout ça a développé une confiance très puissante », a conclu Stanback.