MONTRÉAL – Avec une attaque amputée de plusieurs éléments clés, les Alouettes de Montréal en ont arraché offensivement et ils ont encaissé une deuxième défaite d’affilée devant leurs partisans en s’inclinant au compte de 31-7 face aux Tiger-Cats de Hamilton, vendredi.

Après être demeurés dans le coup en première demie, les Alouettes (1-2) ont été coulés en deuxième demie par un touché sur les unités spéciales – de la part de leur bête noire, Brandon Banks – et un autre majeur à la suite d’un revirement de Rakeem Cato. Cinq placements et un touché de sûreté ont composé les autres points pour Hamilton. 

Privée du quart-arrière Kevin Glenn ainsi que des receveurs S.J. Green (saison terminée) et Kenny Stafford (six matchs) en plus du porteur de ballon Tyrell Suttton (six matchs), la troupe de Jim Popp a peiné à produire des points face à la solide défense des Tiger-Cats (2-2).

Cato n'a pas produit d'étincelles

Disputant son premier départ de l’année, Cato n’a pas été impressionnant. Il a manqué de constance et il n’a pas su mener les siens à des séquences se concluant par des touchés. Les points ont été produits par deux placements et un simple.

De plus, Cato s’est fait soutirer le ballon à un moment déterminant au troisième quart. Son revirement a été coûteux puisque C.J. Gable a conclu la poussée avec un touché. Les Tiger-Cats avaient alors augmenté leur avance à 19-7.

« Rien ne fonctionnait et on a commencé le match très lentement. Je dois mieux faire mon travail, je dois jouer à la hauteur de mes standards », a commenté Cato qui prenait la responsabilité de la défaite sur ses épaules.  

Cato peut aussi s'estimer chanceux d’avoir évité de près trois interceptions. Une punition et deux passes incomplètes sont venues le sauver. Ce rendement amorphe de l’unité offensive a provoqué des huées de certains partisans.

Les entraîneurs des Alouettes ont même décidé de confier le ballon à Vernon Adams fils au dernier quart pour essayer de changer la dynamique.

À la défense de Cato, la protection n’a pas toujours été optimale devant lui alors que la ligne offensive a accordé pas moins de huit sacs. Le bloqueur à gauche, Jacob Ruby, a perdu quelques confrontations et Philippe Gagnon a aussi été coupable une fois. Par conséquent, il a eu à se démener avec ses jambes trop souvent.

« Je ne peux pas dire exactement ce qui s’est passé, mais je peux dire qu’on s’est fait botter le derrière! », a admis Popp.

« C’est très simple, la protection n’était pas très bonne dans ce match et on ne parvenait pas à bien courir avec le ballon. Tôt dans la partie, on a été capable de compléter des passes, mais ça s’est effondré par la suite », a-t-il déploré.

« Je trouve que Rakeem a fait un travail correct, il a été confronté à beaucoup de pression ce qui a dérangé notre synchronisme », a ajouté Popp.   

Avec une telle prestation, il peut oublier la possibilité de ravir le poste de partant à Glenn (œil) pour le match suivant (le lundi 25 juillet à Toronto). À la blague, on pourrait dire que les Alouettes miseraient sur Glenn même s’il doit jouer avec un œil de pirate!

« Je m’attendrais à ce qu’il puisse jouer, je pensais qu’il pourrait revenir plus rapidement. C’est une histoire de médicaments dans son œil. C’est une longue saison et il fallait gérer ça de manière intelligente. On a une semaine plus longue ce qui pourrait aider », a répondu Popp.

La présence de Duron Carter n’a pas été suffisante pour aider Cato. Carter était en uniforme étant donné qu’il a envoyé sa cause en appel. D’ailleurs, cette procédure aura seulement lieu le 17 août ce qui permettra à Carter de jouer quatre autres matchs avant de connaître le verdict.

Carter – qui évoluait sous les yeux de son légendaire paternel, Cris Carter – a trouvé le moyen de se distinguer à une reprise, mais il n’a pas été sollicité assez souvent. 

En relève à Sutton, Brandon Rutley a traversé des hauts et des bas. À titre d’exemple, il s’est fait arracher le ballon sur un long gain.

« Il faut que chaque joueur admette qu’il ne joue pas assez bien présentement. Tout part de là, on ne joue pas assez bien individuellement et collectivement. Je ne vise pas personne en disant ça et je m’inclus dans le portrait », a réagi Nik Lewis avec frustration.

La soirée a également été ordinaire pour le botteur Boris Bede qui peine à trouver son rythme en 2016. Il a terminé sa rencontre avec des placements de 42 et 36 verges, mais une tentative avortée de 43 verges. Il a manqué un autre essai de 41 verges, mais une punition lui a donné une deuxième chance. En trois matchs, il se contente d’un rendement de 5 en 9. Comme l’a remarqué le collègue David Arsenault, Bede a déjà manqué autant de tentatives que durant la saison 2015 en entier (36 en 40).

Bede ne s’en servira certainement pas comme excuse, mais il s’agissait d’une partie émotive pour lui. Le Français d’origine a été touché par l’attention de l’organisation des Alouettes qui a fait retentir la Marseillaise avant le match en honneur aux victimes de la tragédie de Nice.

« Nous sommes payés pour gagner, pas pour jouer »

En dépit du revers, l’unité défensive montréalaise a réussi une performance plus qu’honorable. Elle ne peut pas être blâmée pour le touché sur les unités spéciales et le revirement de Cato a compliqué son travail.

Le coordonnateur défensif, Noel Thorpe, avait préparé un plan de match très agressif pour embêter le quart-arrière Jeremiah Masoli. Ses stratégies ont permis à quelques joueurs de s’illustrer et plus particulièrement le demi défensif Jovon Johnson (1 sac et 1 interception notamment).

En utilisant, plus souvent qu’autrement, trois joueurs de ligne défensive, Thorpe a délégué des secondeurs et des demis défensifs pour se rendre rapidement dans le champ-arrière.

Les entraîneurs des Alouettes risquent de chercher plusieurs solutions pendant la période de 10 jours avant la prochaine partie. 

« On semble s'être effondré en 2e demie »
« Jim Popp doit redresser la situation »
« Nous n'avons pas protégé Cato »
« Les Alouettes étaient désorganisés »
« Nous devons tourner la page »
« Les Alouettes dominés sur le plan stratégique »
Brandon Banks frappe encore
Carter est aidé par sa grandeur