Lorsqu’on parle des priorités de Jim Popp, les mêmes noms refont toujours surface. Pour moi, il y a deux retours inévitables. Un pour chaque côté du ballon.

Tout d’abord, en attaque, S.J. Green doit absolument être de retour à Montréal. Il est depuis des années l’un, sinon le receveur de passes le plus important du côté des Alouettes. En plus d’être parmi les meilleurs de la LCF, Green deviendra certainement le cœur de l’offensive avec le départ imminent de Duron Carter vers la NFL. D’ailleurs, parlant de Carter, j’aime le joueur. Toutefois, je ne crois pas qu’il faisait l’unanimité dans le vestiaire étant donné son attitude. Est-ce que c’est une grosse perte? Sur le terrain peut-être, mais dans le vestiaire, pour l’atmosphère de l’équipe je pense que c’est une bonne chose. Sans parler de l’argent qui sera économisé et qui servira à combler d’autres lacunes. C’est donc dans cette optique que Green devient indispensable. Ce sera à lui à prendre les rênes de l’attaque.

S.J. GreenCela dit, il faut le convaincre de revenir. Green se disait amère de sa saison, qui n’a d’ailleurs pas été facile. Le point d’interrogation au poste de quart pourrait pousser le receveur à écouter les offres des autres formations. Lorsque je parle des autres équipes qui seraient intéressantes pour Green, je pense à Toronto notamment. Scott Milanovich, qui est maintenant l'entraîneur-chef pour les Argonauts, a été le coordonnateur de Green lors de ses meilleures campagnes. Un duo avec un quart comme Ricky Ray, à la recherche de bons receveurs, pourrait également être attrayant pour Green. Ce n’est d’un secret pour personne, si S.J. Green venait à quitter le nid ce serait une lourde perte pour les Alouettes.

Du côté défensif, un nom me vient tout de suite en tête : Chip Cox. C’est le pilier de cette brigade au même titre que Bear Woods qui a connu une saison fantastique. J’ai d’ailleurs hâte de voir la valeur de ce dernier. Il s’est placé dans une position pour être parmi les mieux payés chez les Alouettes. Mais revenons à Cox qui, malgré son âge, reste pour moi le joueur le plus important à mettre sous contrat. Il est en excellente santé, il prend soin de son corps, il ne boit pas, il ne sort pas. C’est un vrai professionnel. Je crois qu’il reste encore beaucoup de bon football en lui en plus de patrouiller un poste névralgique dans la LCF soit celui de secondeur extérieur du côté large.

Évidemment, c’est facile de nommer ces deux gros noms, mais il y a plusieurs autres joueurs qui doivent être de retour selon moi. Scott Paxson sur la ligne défensive et Aaron Lavarias comme ailier défensif sont deux joueurs de deuxième plan, mais qui jouent un rôle de premier plan dans cette équipe. Quand tu as une bonne ligne défensive, tu es capable de tenir le fort. Pour moi c’est extrêmement important.

À la recherche de talents

Il y aura également une importante évaluation qui attend les dirigeants de l’équipe. Une analyse des joueurs, mais également du personnel d’entraîneurs. Pour retourner à la Coupe Grey, il faut constamment refaire sa banque de talents. Il y a beaucoup de mouvements dans la LCF et les Alouettes ne doivent pas manquer le bateau. S’il y a de bons joueurs autonomes ailleurs il faut absolument que Jim Popp saute sur l’occasion pour renforcir sa formation. Où faut-il apporter du talent? Au poste de quart. Je crois qu’il est primordial d’amener une compétition de qualité, c’est une priorité. Autre trou à combler, évidemment le poste de receveur de passes. Il faut regarder pour des joueurs intéressants qui viendraient appuyer le travail de notre quart. Par-dessus tout, c’est sur les lignes de côté que les Alouettes doivent se poser des questions. Tom Higgins sera de retour l’an prochain, aucun problème là-dessus. Toutefois, il est urgent d’enlever de la charge de travail sur les épaules de l’entraîneur-chef. Le manque d’un coordonnateur des unités spéciales a obligé Higgins à prendre en charge cette tâche à reculons… avec les conséquences que nous connaissons.Jim Popp

Montréal, moins attrayant qu’avant?      

C’est bien de vouloir amener de nouveau joueur à Montréal, mais pour ce faire il faut les convaincre. C’est le nouveau défi auquel les Alouettes font face. Pourquoi? Parce qu’il n’y a plus d’Anthony Calvillo qui dominait la LCF et qui donnait une chance à son équipe de l’emporter à chaque année. Parce que Montréal n’est plus l’équipe dominante qu’elle était. On ne peut plus utiliser l’argument « nous allons gagner la Coupe Grey » comme on le faisait par le passé chez les Alouettes. Parce que d’autres équipes émergent du peloton. Des formations comme les Hamilton avec Zach Collaros, comme Toronto avec Ricki Ray et comme Ottawa qui peut seulement s’améliorer. Ce sera de plus en plus difficile d’aspirer aux grands honneurs. Et finalement parce que les autres équipes offrent maintenant des environnements de travail supérieur à celui de Montréal.

À Ottawa, le nouveau complexe est spectaculaire, neuf et surtout il rend la vie plus facile aux joueurs. À Hamilton aussi il y a un beau stade tout neuf. À Montréal, c’est tout le contraire. Les joueurs doivent voyager pour pratiquer. Ils doivent se rendre au stade olympique pour les réunions d’équipe, entre quatre murs de béton, pour ensuite prendre un autobus et se rendre sur un des terrains d’entraînement soit au stade Hebert ou à Concordia. Ce sont des éléments extérieurs qui peuvent faire mal aux Alouettes s’ils ne corrigent pas le tir d’ici les prochaines années.

Place à la 102e Coupe Grey!

Jon CornishNous aurons amplement le temps de reparler des Moineaux. Maintenant, place au match ultime : la Coupe Grey! Je vois les Stampeders de Calgary favoris face aux Tiger-Cats d’Hamilton et voici pourquoi. Premièrement, je crois que la domination que nous avons observée cette saison par rapport aux équipes de l’Ouest aux dépens de celles de l’Est va se concrétiser au match ultime. Deuxièmement, la force des Stamps depuis le début de la saison est la constance. Ils n’ont jamais ralenti. C’est d’ailleurs la seule équipe à n’avoir eu pratiquement aucun creux de vagues au courant de la saison. Troisièmement, Calgary est en santé au bon moment! Le retour de Jon Cornish a fait le plus grand bien à cette équipe qui a complètement écrasé les Eskimos d’Edmonton en finale de l’Ouest. Et finalement, parce que tout passe par un jeu au sol dominant chez les Stampeders. Il faut faire courir Cornish si on veut avoir du succès. Si ça ne fonctionne pas, il y a toujours Bo Levi Mitchell qui est excellent. C’est pourquoi cette offensive qui est capable d’exploiter tout le terrain est aussi dangereuse. Ça pourrait être une longue journée pour les Tiger-Cats si tout tombe en place pour Calgary.

Cela dit, rien n’est joué d’avance. Hamilton n’est pas à la Coupe Grey pour rien. Peut-être que les Stamps ont la meilleure attaque au sol, mais les Tiger-Cats eux ont la meilleure défensive face à la course. Hamilton possède un front redoutable et d’excellents plaqueurs à l’intérieur de la ligne défensive qui devraient donner un très bon duel aux partisans. Les secondeurs actifs et le front offensif dominant pallient pour quelques lacunes dans la tertiaire. De l’autre côté du ballon, Hamilton est une équipe aérienne. À l’inverse de Calgary, les Tiger-Cats passent beaucoup afin d’ouvrir le jeu au sol qui a fait quelque peu défaut tout au long de la saison.

Ma prédiction : les Stampeders par 10!

*Propos recueillis par David Rioux