MONTRÉAL – Kyries Hebert et Nicolas Boulay ont vécu des émotions totalement différentes avant d’accepter de nouveaux contrats de deux saisons avec les Alouettes de Montréal.

Pendant que Hebert commençait à craindre de devoir s’entendre avec une autre formation de la LCF, Boulay était prêt à quitter les Alouettes au point d’avoir déjà trouvé le sous-locataire de son condominium.

Le Québécois s’est laissé convaincre par un facteur considérable. Les Alouettes ont décidé de modifier leur formation partante en se tournant vers deux bloqueurs américains sur la ligne offensive. Ainsi, l’unité défensive de Noel Thorpe devrait miser sur un secondeur partant canadien pour équilibrer le ratio de joueurs américains et canadiens.

« Oui, je vais dire la vérité, cette orientation a influencé ma décision. On avait énormément de talent depuis plusieurs années à cette position, mais Shea Emry a été le dernier Canadien comme secondeur partant. On parle de trois ou quatre ans (2013) déjà. C’est vraiment plaisant de faire partie de l’organisation quand elle décide de faire ce changement », a admis Boulay.

Ce n’est pas un secret, Boulay entretient une excellente relation avec le nouveau directeur général Kavis Reed puisqu’il oeuvrait comme coordonnateur des unités spéciales la saison dernière.

« On s’est parlé plus directement que je l’aurais fait avec Jim (Popp). Kavis, c’est quelqu’un que je textais ou que j’appelais tous les jours. On préparait les plans de match ensemble et on passait beaucoup de temps ensemble. Mais on est resté très business dans notre approche et mon but était d’avoir l’opportunité d’être partant en défense dans la LCF. Je pense que Montréal, c’est l’équipe qui m’offrait la meilleure chance de le faire », a évalué Boulay qui intéressait plusieurs formations de la LCF.

Cette décision est tout de même arrivée sur le tard puisque Boulay se voyait déjà partir à l’aventure. 

« Il y a quelques jours, je ne m’attendais même pas à rester à Montréal. J’avais des plans avec ma copine pour aller dans l’Ouest, visiter quelque chose de différent et découvrir de nouveaux défis. Mais, après avoir fait les pour et les contre, j’ai décidé que Montréal était la meilleure place pour moi. Je vais vous dire la vérité, j’ai Montréal tatouée sur le cœur », a confié l’athlète de 27 ans.

Nul doute, Reed était bien heureux du revirement de situation.

« Je suis bien excité d’avoir réussi ce coup-là. Il est très important pour notre équipe par son jeu et aussi son implication dans la communauté. On serait hypocrite de dire que ne fut pas un facteur. On sait aussi qu’il va lutter pour obtenir un poste de partant en défense », a commenté Reed en démentant les rumeurs d’un salaire annuel de 100 000 $ pour Boulay.

L’ancien de l’Université de Sherbrooke avait le droit d’exposer un sourire radieux, mardi. Sous le régime de Popp, on lui avait demandé d’accepter une réduction salariale avant le dernier camp d’entraînement et son avenir ne semblait pas prometteur avec la vision de Thorpe.

« Je pense que ce sont mes actions qui ont fait en sorte que j’ai obtenu ce contrat. J’ai eu une très bonne saison, j’ai terminé troisième dans la LCF pour les plaqués sur les unités spéciales. C’est mon jeu qui a parlé », a statué Boulay. 

« Je n’avais pas le choix d’avoir une saison comme celle-ci considérant la situation dans laquelle je me retrouvais l’an passé. Je voulais prouver à moi-même, à mon équipe et au reste de la LCF que j’avais ma place dans ce circuit », a-t-il ajouté.

Boulay a été rencontré dans le vestiaire des Alouettes en même temps que Hebert. En dressant le portrait dans sa tête pour la saison 2017, Boulay reconnaît qu’il s’est demandé si Hebert allait être de retour.

« Avec les intentions d’y aller avec un secondeur canadien partant, j’ai pensé à cette possibilité. Mais Kyries peut être un joueur d’impact à plusieurs positions. C’est un joueur que tu veux avoir dans ton équipe et non contre la tienne », a jugé Boulay qui en sera à une cinquième saison avec le club montréalais.

À quelle position évoluera Hebert?

À l’approche de l’ouverture du marché des joueurs autonomes mardi, Hebert avait perdu une partie de sa confiance habituelle. Il se demandait si les Alouettes allaient lui offrir ce qu’il désirait.

Finalement, Reed n’a pas été trop choqué par les déclarations de Hebert selon lesquelles Reed lui avait dit qu’ils s’entendraient sur les termes d’un nouveau contrat.

« Ç’aurait été difficile d’imaginer quitter les Alouettes. C’était stressant de se retrouver à une journée que ça se produise. Je savais qu’il allait respecter ce qu’il avait dit. Je sais qu’il reconnaît le talent et la valeur. J’étais nerveux que ça prenne autant de temps, mais ça valait l’attente », a confié Hebert.

« C’était très important de le garder. Il joue avec une passion et une ténacité que l’on voudrait voir chez tous les jeunes, il donne tout pour son équipe », a vanté Reed. 

En raison des changements à venir en défense, Hebert ignore où il pourra s’exprimer sur le terrain, mais ça ne semble pas trop l’affecter.

« Mon rôle est de faire ce que je fais, je botte des derrières. Je suis l’homme de la lettre « P » pour pression, punir et poursuite. Je le fais de façon régulière, mais à quelle position ce sera, je ne le sais pas », a-t-il admis.

Même s’il est âgé de 36 ans, les Alouettes n’ont pas été effrayés de lui témoigner cette confiance. À ce sujet, Hebert a répondu avec humour pour expliquer son secret. 

« J’ai rencontré Peter Pan une fois et il m’a donné une jarre avec de la poussière magique. Je l’ai saupoudré sur mes protéines un bon jour et je sens que je suis magique depuis », a lancé l’Américain qui multiplie les heures d'entraînement.

Confiance en Boris Bede

Malgré un passage inquiétant durant la saison 2016, Reed demeure convaincu que le botteur Boris Bede appartient à l’élite de la LCF.

Ainsi, il lui a accordé une nouvelle entente d’une saison.

« On devait conclure ce contrat, on connaît le potentiel qu’il a. On comprend qu’il a connu une mauvaise passe l’an dernier, mais on a vu sa confiance, son rythme et sa technique revenir vers la fin de la saison.

« Je ne pense pas que Boris ne manque de confiance et c’est une bonne chose. Je suis confiant qu’il puisse être l’un des meilleurs botteurs de la LCF », a expliqué Reed qui a travaillé de près avec Bede. 

En terminant, soulignons que Kyle Graves poursuivra aussi son association avec les Alouettes. Le receveur qui s’occupe du rôle de teneur sur les unités spéciales a accepté l’offre de deux saisons des Oiseaux.