MONTRÉAL – À une semaine de l’ouverture du marché des joueurs autonomes, le directeur général des Alouettes de Montréal, Danny Maciocia, a reconnu avoir rompu les liens avec quelques membres de l’édition 2019, mais que le dossier Henoc Muamba n’est pas clos. 

Maciocia a été passablement actif dans les dernières semaines en s’assurant de garder plusieurs piliers (comme Vernon Adams fils, Kristian Matte, Greg Reid, Eugene Lewis, B.J. Cunningham, Tony Washington) dans le nid montréalais. Le dernier gros nom est celui de Muamba et Maciocia a choisi une stratégie intéressante et respectueuse avant l’ouverture de la fenêtre de négociations avec les autres formations. 

« La semaine dernière, je lui accordé la permission, avant cette fenêtre, de magasiner avec des clubs de la LCF à condition qu’il me revienne quand il aurait une offre et que je puisse décider si je suis en mesure de l’égaler ou de la bonifier. Je n’ai pas eu de retour de sa part, mais j’ai gardé la porte ouverte », a expliqué Maciocia en visioconférence. 

« Ils sont au courant des chiffres que j’ai proposés, mais cette offre ne peut pas demeurer sur la table indéfiniment avec le marché qui s’enclenche », a-t-il ajouté. 

En tant que négociateur, Maciocia est demeuré prudent dans sa réponse par rapport à son désir de le ramener dans l’uniforme des Alouettes en 2021. 

« Au bon prix, on va assurément le considérer », s’est-il limité à dire tout en affirmant qu’il entretient une bonne, et franche, relation avec celui-ci. 

Maciocia s’est assuré de rappeler que la nouvelle réalité économique, qui a surgi en raison de la pandémie, exige des ajustements considérables. 

« Il fallait que les joueurs acceptent des sacrifices, la majorité des joueurs ont accepté de le faire pour qu’on soit en mesure de combler certains besoins sur le marché des joueurs autonomes », a noté le DG.

Muamba a toujours tenu à sa valeur dans une organisation puisque son impact sur le terrain est indiscutable. Cependant, Maciocia s’est dit confiant de pouvoir le remplacer convenablement si c’était nécessaire.  

« Absolument, c’est une question de ratio. La question revient de savoir si on décide de se tourner vers un secondeur américain. C’est sûr qu’on aimerait toujours conserver les bons Canadiens avec nous, mais il y a des sacrifices à faire. La question reste de déterminer comment on va distribuer notre argent en sachant qu’on ne dispose pas de la même enveloppe », a-t-il réagi.  

Outre le sujet du salaire, le dossier de Muamba a frappé un écueil plus important avec le décès de son agent, Johnathon Hardaway.  

« Oui, cet incident a eu un impact et c’est arrivé d’une manière plutôt particulière. On s’échangeait des messages, on se relançait et je n’obtenais plus de réponses à un certain moment. Quand j’ai appris la nouvelle, j’étais sous le choc, j’ai eu besoin d’aller marcher pour absorber le tout. Il est maintenant représenté par son frère Cauchi », a confié Maciocia. 

Au revoir à quelques joueurs et la récolte se poursuivra aux États-Unis 

Parmi les autres noms qui n’ont pas signé un nouveau contrat avec les Alouettes, on peut souligner ceux de Woody Baron, Ciante Evans, Taylor Loffler, Étienne Moisan, Jean-Gabriel Poulin, Chris Schleuger, Tyrell Sutton, Adrian Tracy et Quan Bray (dossier hors du terrain). 

Pour certains, le message a déjà été reçu qu’il pouvait chercher un autre club. 

« Il faut comprendre que j’ai hérité d’une équipe quand je suis arrivé en poste. On voulait garder une certaine fondation. Un an plus tard, on voulait changer des éléments et on avait la chance de le faire, mais on a été frappés par la pandémie et ça provoque une autre réalité à respecter. On travaille très fort pour déployer une équipe à notre image. On veut ajouter des joueurs qui cadrent dans notre identité », a indiqué le dirigeant qui doit faire approuver les contrats par le président et le propriétaire pour éviter de mauvaises surprises. 

Ainsi, est-ce que les Alouettes déploieront leurs ailes sur ce marché? 

« Je suis satisfait de notre situation actuellement. On sera actifs, mais c’est difficile de dire à quel point. Ça dépendra du marché, je tente encore de mieux connaître ce nouveau marché justement. Est-ce que je serai capable d’embaucher quelques joueurs? On doit attendre pour le savoir », a répondu Maciocia qui s’intéressera particulièrement aux joueurs défensifs. 

« La dynamique a changé drastiquement, j’ai reçu des directives par rapport à ce que je peux dépenser. On a dû restructuré notre équipe considérant notre budget. C’est une nouvelle réalité à laquelle on doit s’habituer. On a eu à faire, en quelque sorte, un petit travail de vente auprès des joueurs qu’on voulait ramener », a-t-il ajouté.

Maciocia a répété assez souvent que ses patrons ont choisi de ne pas atteindre le plafond salarial de 5,3 millions, mais il n’a pas voulu dire si le budget alloué tournait davantage autour du plancher de 4,75 millions.  

« Chaque équipe a des directives différentes. Mais ce que je sens, c’est qu’on est tous en train de vivre la même chose. Je m’attends à ce que de bons joueurs soient disponibles et ce sera intéressant de voir à quel prix ils pourront être attirés », a mentionné le directeur général.  

Du même souffle, il a confirmé que la récolte en sol américain se poursuivrait et que ces joueurs peuvent avoir un impact assez rapide et même immédiat. Il se réjouit surtout de l’embauche de Datone Jones, Eli Rogers, Reggie White fils et Curtis Cothran, des joueurs qu’il voit lutter pour des postes de partant. 

« Il y en aura d’autres dans les prochaines semaines, on a des ententes verbales que l’on devrait pouvoir annoncer éventuellement », a dit l’interlocuteur. 

Chaque dossier qui concerne un joueur américain rappelle le contexte actuel des restrictions dans les déplacements. Maciocia continue de croire que le camp d’entraînement s’amorcera le 10 mai et il a demandé à la LCF de lui préciser à quel moment les joueurs en provenance des États-Unis doivent franchir la frontière pour respecter la quarantaine et amorcer ce camp en bonne condition.

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