SHERBROOKE - Autant par sa manière de parler que celle de se comporter, Anthony Coady constitue un athlète rafraîchissant à côtoyer comme il s'en fait peu dans le sport professionnel. Le maraudeur recrue est justement intrigué de constater les motivations qui animent ces athlètes payés pour exercer leur passion.

Celui qui a été le joueur défensif par excellence lors de la conquête de la coupe Vanier par les Carabins de l'Université de Montréal a fait une révélation intéressante à ce sujet au terme de son premier entraînement dans l'uniforme des Alouettes, un gilet qui l'attire depuis longtemps. 

« J’ai hâte de découvrir la dynamique dans une équipe professionnelle avec les vétérans. Est-ce que ça reste une équipe et ou c’est une bande d’individus qui restent de leur bord et qui veulent leur chèque de paie à la fin. Je suis curieux de voir comment ça se présentera », a mentionné le volubile athlète avec toute sa franchise.  

Unique en son genre, Coady a même avoué qu'il n'avait pas immédiatement remarqué que Jonathan Crompton, le quart partant de la saison dernière, était présent sur le terrain de l'Université Bishops.

« Je ne savais même pas que c’était lui, je l’ai remarqué après un certain temps. C’est le fun de voir qu’il est présent et qu’il peut mener les choses », a confié Coady qui était dans la mire de Jim Popp depuis un certain temps en raison de ses qualités et son intensité dans le feu de l'action.

Devant les micros et caméras, Mikhaïl Davidson est définitivement plus prudent que Coady, son coéquipier des Carabins. Par contre, les deux ont ressenti autant de joie à vivre cette journée d'initiation au football de la LCF qui mènera au camp officiel avec les vétérans dès dimanche.

« C’est vraiment un bon sentiment, on a tous travaillé très fort pour se rendre ici. Maintenant, on a un travail à faire et on doit se faire valoir », a décrit le receveur de passes reconnu pour exceller dans les moments déterminants à propos de cette journée mémorable.

Au cumulatif, près d'une trentaine de recrues partageaient les mêmes sentiments que les deux élèves de Danny Maciocia, mais ils seront peu nombreux à se frayer un chemin jusqu'à la formation régulière des Alouettes.

« On mise sur une équipe bâtie autour de plusieurs vétérans de qualité donc ça ne sera pas évident de percer la formation pour aucun joueur. On veut donner toutes les chances aux recrues de se familiariser avec notre système », a expliqué l'entraîneur Tom Higgins pour souligner l'importance de ce camp des recrues.

Question de convaincre Higgins, ses adjoints et aussi Jim Popp - qui a le dernier mot sur les finances de l'équipe - les recrues devront s'abreuver des conseils des entraîneurs qui sont à leur disposition. Ces hommes d'expérience n'ont aucune difficulté à imposer leur autorité, mais disons qu'un nouveau venu, un certain Anthony Calvillo, se démarque dans cette catégorie.

« Ce n'est pas mon entraîneur puisque je joue en défense, mais on peut progresser seulement en lui parlant. Je suis convaincu qu’il pourra m’apprendre des choses », a noté Coady avec émerveillement.

Même si ce n'était que la première journée qui venait de se conclure au camp des recrues des Oiseaux, Davidson pouvait déjà témoigner à quel point Calvillo était d'une grande utilité pour communiquer son dictionnaire de connaissances de la LCF.

Toutes les recrues sont dans le même bateau incluant Michael Sam. Celui-ci pourra s'appuyer sur un autre modèle de prédilection l’entraîneur de la ligne défensive qui a joué pendant 12 saisons dans la NFL récoltant 59 sacs.

« Il possède un très bon mentor en Keith Willis, mais il apprendra aussi de ses coéquipiers et c’est le climat de camaraderie qu’on a installé. Les vétérans vont aider les recrues », a suggéré Higgins.

Sans surprise, tous ces nouveaux membres de la famille des Alouettes croient fermement en leurs chances de demeurer avec le groupe pour la saison 2015 comme l’a prouvé Coady.

« Je ne vise rien de moins que d’être sur le terrain le plus vite possible en train de réussir des jeux » a avoué sans détour Coady qui préconise la même approche sur le terrain pour neutraliser ses adversaires.

Le statut de recrue est un peu ingrat au football professionnel, mais il fait partie de la progression des athlètes. À tout seigneur, tout honneur, le dernier mot revient donc au vétéran Crompton. Le quart-arrière donne le ton en étant présent au camp des recrues ce qui est apprécié par plusieurs.

« On est en avance sur les plans de notre préparation en attaque. C’est bien d’avoir tous ces entraîneurs de l’offensive autour de nous en commençant par notre coordonnateur Turk Schonert », a conclu Crompton qui ne risque guère de s’approcher des propos originaux de certaines recrues.