MONTRÉAL – Il y a de ces gens qui ne se plaignent jamais. Jean-Samuel Blanc se classe définitivement dans ce groupe. Il n’a même pas chigné quand les Alouettes l’ont transformé de chasseur de quarts en centre-arrière.

Blanc avait pourtant connu une illustre carrière universitaire à pourchasser les quarts-arrières dans l’uniforme des Carabins. Il a tout de même accepté une offre de contrat des Oiseaux pour tenter cette nouvelle aventure.

L’athlète au grand sourire a donc assimilé cette nouvelle position pendant plus de deux ans, tout en se démarquant sur les unités spéciales.

Le hic, c’est que Jean-Christophe Beaulieu a réussi une excellente transition dans les rangs professionnels comme centre-arrière, si bien que Blanc devait patienter derrière lui.

C’est alors qu’un simple message texte inattendu est venu changer la donne en vue de la préparation pour le duel contre les Argonauts de Toronto la semaine dernière.

« André Bolduc m’a écrit pour me dire qu’on pourrait me placer en défense pour la semaine. Je suis juste content de jouer, que ce soit en attaque ou en défense. Je participe à la plupart des jeux sur les unités spéciales. Ce rôle est bien établi et il me reste à le faire en défense », a raconté Blanc au RDS.ca.

Sans avoir peur de se tromper, on peut dire que Blanc a réussi une bonne première impression.

« Il a obtenu plus d’une dizaine de répétitions. C’est sa nature, sa position naturelle. Il a quand même très bien fait et les entraîneurs défensifs ont aimé son travail », a confirmé Jacques Chapdelaine.

Blanc a fait partie du plan de match élaboré par le coordonnateur défensif Noel Thorpe. Ce dernier a choisi d’employer une panoplie de joueurs différents sur le front défensif pour enrayer la machine offensive des Argos.

Fidèle à sa personnalité, l’athlète de 26 ans ne veut pas afficher sa préférence pour les responsabilités défensives, mais on sent tout de même que ce rôle l’enchante.

« C’est certain que les jeux sont moins complexes, tu dois plus t’ajuster à tes adversaires. Par contre, sans manquer de respect au sport universitaire, ce n’est plus la même game. Je me suis retrouvé contre de gros bonhommes, mais on parvient à s’ajuster rapidement », a confié celui qui n’avait pas encore été désigné pour un seul jeu offensif.

Les Alouettes avaient imaginé ce plan pour Blanc puisqu’il n’est pas le plus costaud. Ses chances de réussite contre des adversaires plus baraqués semblaient moindres. Pourtant, il n’a pas été dominé contre la formation de Marc Trestman.

« C’est vrai que je ne suis pas le plus imposant. En plus, j’ai perdu beaucoup de poids depuis la fin de l’université, mais je joue avec beaucoup de cœur », a-t-il plaidé avec modestie.

Blanc ne peut pas prévoir ce que son avenir lui réserve dans le sport professionnel, mais il était heureux de vivre ce moment.

« C’était spécial surtout que ça s’est passé à Montréal devant de la famille et des amis. La sensation était vraiment incroyable. Oui, j’étais un peu rouillé comme on dit parce que ça fait quelques années que je n’avais pas joué à cette position, mais ça revient tranquillement », a déclaré Blanc.

Jesse JosephUn point tournant pour Jesse Joseph?

Jesse Joseph n’a pas changé de position comme Blanc, mais le match de vendredi dernier pourrait également s’avérer un point tournant de sa carrière.

L’ailier défensif de 28 ans a hérité de la confiance des entraîneurs dès son retour à l’action à la suite d’une blessure.

Même si ce n’était que son deuxième match de la saison, Joseph a mérité des étoiles dans son cahier pour sa performance. Il a contribué au travail du front défensif qui a finalement imposé la pression recherchée par les entraîneurs.

« C’était important pour nous, on avait beaucoup mis l’accent là-dessus et c’était encore plus vrai en l’absence de Ricky Ray. La bonne couverture dans la tertiaire nous a permis de compliquer la vie des quarts des Argos », a reconnu Joseph.  

« Je me sentais bien, j’ai pu me débarrasser de la rouille et je pense que j’ai accompli un assez bon travail », a-t-il ajouté sur sa contribution personnelle.

Relégué à un rôle de spectateurs pendant cinq matchs, Joseph s’est assuré de revenir en force.

« Oui, sur le coup, c’était difficile d’être sur la touche, mais j’ai réalisé que ça revenait à moi de revenir le plus tôt possible et être prêt quand ce serait le cas. Les blessures font partie du sport donc il ne faut pas se laisser abattre par ça », a exprimé Joseph, qui s’était notamment blessé en 2013 quand il participait au mini-camp des Bears de Chicago.

Surtout reconnu pour sa contribution sur les unités spéciales, Joseph venait parfois en renfort sur la ligne défensive en 2015 et 2016. Bien sûr, il souhaite se voir confier un rôle plus significatif et il apprécie l’appui de Thorpe en ce sens.

« Il a une belle confiance en nous et on doit aussi croire en nos moyens. On ne veut pas décevoir personne », a noté l’ancien de l’Université du Connecticut.