MONTRÉAL - Le moins que l'on puisse dire, c'est que la pression viendra de haut pour le receveur de passes Duron Carter la saison prochaine. Jim Popp ne souhaite rien de moins que ce dernier soit l'un des meilleurs joueurs de la Ligue canadienne de football à son retour avec les Alouettes de Montréal.

« Je le vois comme un des meilleurs joueurs de la LCF. Il sait ce que je pense de lui, a-t-il déclaré au cours d'une téléconférence. Il ne fera que s'améliorer à chaque match qu'il disputera. Je pense aussi que c'est l'une des raisons qui l'ont poussé à revenir : il veut jouer. Il se sent très confortable de revenir au sein de notre équipe et de cette ville. »

« Mon objectif est d'être LE meilleur joueur de la LCF, a pour sa part renchéri Carter lorsqu'il a rejoint La Presse Canadienne en fin d'après-midi, mardi. Je pense que j'ai les outils pour réussir cela. Je pense que tout le monde qui m'a vu jouer sait ce que je peux faire. Pour vous dire la vérité, je pense que je suis deux fois meilleur que je ne l'étais il y a deux ans. »

S'il dit vrai, ça promet : il avait complété la saison 2014 avec 1030 verges de gains sur 75 passes captées pour sept touchés, portant ses statistiques totales dans la LCF à 124 attrapés pour 1939 verges de gains et 12 touchés, en 26 rencontres.

« Ses deux années avec nous avant de se joindre aux Colts ont été phénoménales, a louangé Popp. [...] À sa dernière campagne, il a été longuement ennuyé par une sévère entorse à une cheville. Il n'a pas été égal à lui-même pendant près de six semaines. Il ne s'est vraiment mis en marche qu'en deuxième moitié. De voir les statistiques qu'il a accumulées dans ce qui s'est avéré deux demi-saisons, c'est plutôt incroyable. Et il l'a réussi avec des quarts différents et des coordonnateurs à l'attaque différents. Ça n'a pas semblé affecter sa capacité d'effectuer de gros jeux à un niveau très élevé. »

Il a également fait remarquer que Carter s'amène « plus gros et plus fort qu'il ne l'était » quand il a quitté les Alouettes (le receveur de six pieds cinq fait maintenant osciller le pèse-personne à quelque 220 livres) et qu'il a beaucoup appris au sud de la frontière. Carter est d'accord.

« J'ai été confronté (au demi de coin partant) Vontae Davis tous les jours à l'entraînement. Il m'a fait devenir un meilleur joueur, mais aussi mieux comprendre le jeu et m'a appris ce que c'était que d'être un vrai professionnel à tous les jours. Je pense qu'en ramenant ça dans la LCF, ça fera de moi un bien meilleur joueur. »

Carter, qui n'a pas renouvelé son entente avec Indianapolis après avoir passé la dernière campagne au sein de leur formation d'entraînement, a paraphé lundi un nouveau pacte d'une saison avec les Alouettes.

« J'y vais une saison à la fois, même si je ne suis pas très vieux. Au football, vos jours sont comptés dès que vous commencez votre carrière. Alors je tente d'être le plus productif que je puisse être chaque jour, que ce soit dans la LCF ou la NFL. Je voulais être en mesure de jouer, de jouer à Montréal, et je veux démontrer ce que je peux faire. Si ça me sert d'un nouveau tremplin vers la NFL, seul l'avenir nous le dira. »

Popp souhaitait-il s'octroyer ses services pour plus longtemps?

« Nous n'avons pas parlé d'un contrat à plus long terme. Je n'ai pas de problème avec ça. Si un joueur ne veut parapher qu'une entente d'un an, ça me va. [...] S'il avait voulu davantage, il m'aurait demandé davantage. »

« Quant à la NFL, sûrement qu'il y pense toujours. Après la prochaine campagne, il n'aura que 25 ans. Il lui reste encore plusieurs années pour réaliser son rêve s'il veut jouer dans la NFL. Mais d'un autre côté, il revient aux Alouettes et à la LCF parce qu'il a aimé son expérience ici, qu'il se sent confortable et qu'il veut jouer. Il veut trouver le bonheur en jouant. C'est arrivé auparavant que des joueurs quittent notre ligue pour tenter leur chance dans la NFL et qu'ils reviennent parce qu'ils ne jouaient pas. Ça a notamment été le cas pour S.J. Green. »

Popp est d'ailleurs convaincu que son « nouveau » receveur n'aura pas la tête ailleurs qu'à Montréal.

« Il aurait pu aller vers un autre club de la NFL, mais son agent nous a appelés. Quand il a vu qu'il ne retournerait pas à Indianapolis, il voulait évaluer ses options. Je ne me suis pas emballé à ce moment-là, car je me suis dit que bien d'autres équipes voudraient qu'il rejoigne leurs rangs. J'ai une relation assez bonne avec son agent, sa famille et lui, et en conséquence je me doutais qu'ils me rappelleraient s'il désirait revenir à la LCF. Et quand ils ont appelé, je ne pensais pas qu'il était prêt à revenir dès maintenant. C'est rapidement devenu clair que c'est ce qu'il souhaitait. On a alors sauté sur l'occasion. »