MONTRÉAL – Ce n’est jamais facile de procéder à une réduction salariale de 20%, mais les Alouettes de Montréal pourraient avoir trouvé un compromis intéressant avec la promotion accordée à Barron Miles et le départ de Bob Slowik. 

Dans le but d’assainir les finances de ses équipes, la Ligue canadienne de football a imposé cette réduction au plafond salarial des opérations football. 

Mercredi, les Alouettes ont dévoilé le plan qu’ils ont privilégié. Miles hérite donc de son premier poste de coordonnateur défensif alors qu’il avait d’abord été embauché pour diriger les demis défensifs. Il remplace ainsi Slowik qui avait obtenu ce rôle en 2019, grâce à Mike Sherman, après une longue carrière dans la NFL.  

L’attitude de Slowik n’a jamais été un problème. Au contraire, son ouverture d’esprit a été maintes fois saluée par ses joueurs. Cependant, il ne maîtrisait pas suffisamment les particularités du circuit canadien si bien que son unité défensive n’a pas pu paraître sous son meilleur jour. 

« Bien sûr, c’est toujours difficile de laisser partir de très bons entraîneurs. Mais je suis tout de même excité de la composition finale. J’ai confiance qu’on puisse atteindre le prochain niveau en 2021 avec ce groupe », a confié Jones dans une conversation avec le RDS.ca.  

L’opération aurait pu se transformer en un casse-tête, mais cette procédure s’est imposée. 

« J’avais probablement cette avenue en tête, mais on a fait notre travail de recherche, on a réfléchi à différentes options », a confirmé l’entraîneur-chef. 

« Une fois que ce choix a été effectué, le reste a découlé, les autres pièces sont tombées en place. C’était assurément la décision principale », a convenu Jones.  

En voyant l’unité offensive, pilotée par Jones, déployer de la fougue et de l’agressivité en 2019, on avait parfois l’impression que la communion n’existait pas avec l’approche défensive plus passive de Slowik. 

« Je ne dirais pas ça, mais il devait lui aussi apprendre la réalité de la LCF. C’est tout à son crédit d’avoir appris rapidement et d’avoir investi le temps pour apprendre. C’est difficile de se plonger dans un tel rôle quand tu ne connais pas toutes les subtilités de la LCF. J’ai vu une grande amélioration à partir du début de la saison jusqu’à la fin. Si l’association s’était poursuivie, je suis convaincu que j’aurais vu encore des progrès », a d’abord réagi Jones.  

« Ce n’était pas comme si je condamnais le travail qu’il a effectué avec cette décision. C’est plus que je considère que Barron est prêt à assumer ce rôle et les restrictions nous forçaient à effectuer des changements », a-t-il ajouté. 

À ce chapitre, on peut comprendre sa réflexion. Certes, Miles n’a jamais dirigé dans une défense dans la LCF, mais il y a excellé durant sa carrière de plus de 10 saisons. De plus, il s’est forgé une réputation enviable depuis qu’il a fait la transition sur les lignes de côté en 2010. 

« Il n’est pas un membre du Temple de la renommée pour rien. Il a été l’un des meilleurs à jouer dans la tertiaire et il va transmettre ses connaissances aux joueurs. [...] J’ai coaché par le passé avec Barron et je sais quel genre de coordonnateur défensif il sera. Dans ce sens, ce ne fut pas du tout une décision difficile de lui accorder cette promotion. Il a tout ce qu’il faut pour être un excellent coordonnateur défensif dans la LCF. Je suis emballé par cette vision », a précisé son ami et patron. 

Cette vision devrait justement mieux s’arrimer à la sienne. 

« Je le pense, Barron et moi avons parlé depuis des années par rapport à ce qu’il ferait en tant que coordonnateur défensif. Sa philosophie cadre très bien avec la mienne. J’ai pu le voir avec sa façon de jouer et de diriger ses joueurs. Je sais qu’il inculquera cette même attitude - les traits de personnalité qui le caractérisent – à notre défense et voilà ce qui m’enchante », a admis Jones qui a sans doute fait plaisir à plusieurs éléments défensifs de son noyau avec ce geste. 

Miles avait beau être un naturel sur le terrain, ça ne l’immunise pas face à certains ratés comme coordonnateur défensif.  

« Ce sera un défi différent pour lui. Je ne m’attends pas à ce que tout soit parfait. Il va apprendre au fil des expériences, mais il a déjà dirigé au sein de plusieurs équipes et il a encadré de très bons joueurs », a cerné Jones. 

Deux ou trois mandats par entraîneur 

Au niveau du portrait d’ensemble, les Alouettes se partageront le travail à neuf entraîneurs comparativement à onze en 2019. Inévitablement, chaque entraîneur devra cumuler deux et parfois trois fonctions. 

« Je ne crois pas que ce soit trop difficile comme mandat, mais je vois plutôt cela comme un défi. Je n’ai qu’à penser à ma situation l’an dernier, je trouve que j’ai effectué plusieurs boulots (entraîneur-chef, coordonnateur offensif et entraîneur des quarts). Il faut simplement foncer et investir le temps requis. Quand je suis arrivé dans la LCF ou même un peu avant, les équipes se débrouillaient avec cinq ou six entraîneurs », a répondu Jones. 

« Ce sera assurément plus difficile et ça exigera plus de travail, mais je trouve que je suis entouré des bonnes personnes, des entraîneurs qui sont prêts à abattre le boulot nécessaire pour que cette équipe obtienne du succès. Je l’ai déjà constaté l’an dernier avec ceux qui étaient là et les nouveaux ont une attitude similaire », a-t-il poursuivi.

Byron Archambault fait partie de ces ajouts. Son mandat sera plutôt inusité avec un volet sur le terrain (adjoint aux unités spéciales) et dans les bureaux (directeur du dépistage national).   

« C’est excitant de le voir évoluer dans les deux fonctions. J’adore sa personnalité, le feu qui brûle en lui et qu’il procure aux joueurs. Je suis persuadé qu’il sera d’une grande aide pour Mickey (Donovan, coordonnateur des unités spéciales). J’ai vu Byron agir sur les lignes de côté avec les Carabins. Il va bien paraître aussi en descendant de l’autobus avec ses gros muscles », a rigolé Jones en précisant que son entrée en scène viendra combler certains mandats vacants avec un groupe réduit. 

Personne ne chômera dans ce groupe et quelques clubs de la LCF ont choisi de réduire le salaire de leurs entraîneurs afin de couper moins de postes.  

Voici la composition de l'équipe d'entraîneurs des Alouettes pour la saison 2021 :

Khari Jones, Entraîneur-chef, coordonnateur offensif et entraîneur des quarts
Barron Miles, Coordonnateur défensif et entraîneur des demis défensifs
Mickey Donovan, Coordonnateur des unités spéciales et entraîneur des secondeurs
André Bolduc, Entraîneur des demis et adjoint à l'entraîneur-chef
Luc Brodeur-Jourdain, Entraîneur de la ligne à l'attaque
Todd Howard, Entraîneur de la ligne défensive
Robert Gordon, Entraîneur des receveurs
Michael Lionello, Adjoint en attaque
Byron Archambault, Adjoint aux unités spéciales