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RÉSULTATS

Le botteur des Alouettes, Joseph Zema, possède un arsenal varié

Joseph Zema Joseph Zema - Alouettes de Montréal - Minas Panagiotakis
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TROIS-RIVIÈRES – Plusieurs joueurs internationaux n'ont fait que passer dans la LCF et il y a Joseph Zema. À l'aube de sa troisième saison avec les Alouettes de Montréal, l'Australien ajoutera un nouveau tour de magie à son arsenal comptant déjà un botté «banane» et différents bottés en mouvement. 

Voilà ce qui est fascinant à propos de Zema, il ne se démarque pas uniquement par sa fiabilité, l'élément le plus important pour un botteur de dégagement. Il rend de précieux services aux Alouettes grâce à la variété de ses bottés. 

Son bagage au football australien lui permet de réussir des bottés de dégagement en mouvement, des bottés qui seraient périlleux même pour de grands athlètes. Mais on reste surpris quand il nous révèle qu'on n'a pas encore tout vu. 

« Depuis l'an passé, on continue de travailler sur quelque chose que je n'ai pas déployé en match, mais je suis pas mal confiant de pouvoir le faire cette saison », a noté Zema qui chasse la lassitude de son métier de botteur en aimant innover de la sorte. 

« Il n'est pas supposé d'en parler », a réagi, en riant, Byron Archambault, le coordonnateur des unités spéciales. 

Ce perfectionnement, Zema l'effectue notamment via le programme Pro Kick Australia, duquel il fait partie, qui aide de nombreux athlètes australiens à obtenir des bourses dans la NCAA et à atteindre le niveau professionnel alors que la LCF devient un débouché intéressant.  

« Avec ce réseau, on s'échange des trucs et on s'entraide. Je regarde plusieurs vidéos, je tente d'ajouter de nouveaux outils et je travaille sur les détails. Quand je retourne sur le terrain, j'ai de nouvelles choses à offrir », a expliqué Zema qui se fie sur Archambault pour d'autres aspects que la technique.   

« Quand les gars atteignent ce niveau, ils savent déjà botter. Joe est arrivé avec des outils uniques à lui comme un ‘banana kick' qui fait une courbe latérale dans les airs », a précisé Archambault. 

L'Australien de 28 ans a parcouru des milliers de kilomètres pour trouver une destination professionnelle qui lui conviendrait. S'il n'avait pas prévu aboutir à Montréal, il pourrait s'y établir à long terme alors que les Alouettes ont prolongé son contrat jusqu'à la fin 2024. D'ailleurs, il a signé ce contrat en tenant dans ses bras son fils qui est né durant la saison morte. Parions que son premier enfant apprendra à botter avant de lancer et peut-être même de parler. 

Zema s'est fait connaître en faisant le saut au Texas pour jouer une saison universitaire à UIW (University of the Incarnate Word) en 2017. 

À la suite d'essais infructueux dans la NFL (avec les Jets, les Buccaneers et les Jaguars), il a tenté l'aventure de l'Alliance of American Football avec les Commanders de San Antonio. Mais c'est le repêchage international de la LCF, en avril 2021, qui a fini par rapporter des dividendes. 

Archambault s'était bien fait taquiner, du style 'Bon, ça prend bien un ancien gars des unités spéciales pour suggérer ça', quand il avait recommandé à l'état-major des Alouettes de sélectionner un botteur de dégagement en première ronde. 

« Mais Joe s'est démarqué dès le départ. C'était le gars qu'on aimait le plus et on a été chanceux, on a pu le repêcher (au 6e rang) et il nous a démontré pourquoi c'était notre numéro un », a raconté Archambault.  

Zema attendait donc cette percée professionnelle depuis plus de trois ans. 

« Bien sûr, il y avait de la nervosité au premier camp d'entraînement, tu veux présenter de belles performances. Mais je savais que je pouvais réussir si j'investissais les efforts nécessaires. Après deux saisons dans la LCF, je peux dire que j'ai vécu pas mal toutes les conditions que ce soit de dégager profondément dans ma zone, face au vent, sous la pluie et la neige... », a mentionné le sympathique numéro 36. 

À le voir frissonner à la conclusion de l'entraînement de mercredi, il lui reste peut-être à apprivoiser le froid du Québec. Il faut dire que Zema s'est établi à San Antonio, là où il a rencontré sa femme qui est enseignante. 

« J'adore ça pour être franc. Ma femme peut venir ici pendant deux mois durant l'été, on est chanceux grâce à son travail. J'ai du temps libre pendant la saison morte et c'est plutôt bien de voyager pour le travail. J'aime l'environnement de l'équipe. C'est un peu de temps loin de ma famille et je m'ennuie d'eux, mais ma femme est merveilleuse », a confié Zema. 

Cette année, il n'a pas eu le temps de retourner en Australie, mais ses parents sont venus le visiter pour voir leur premier petit-fils. Cela dit, ses parents ne l'ont pas vu jouer un match en personne depuis 2017. Ils doivent se contenter de la webdiffusion des matchs qui, heureusement, tombent souvent en matinée avec le décalage horaire. 

Ses parents devraient pouvoir se reprendre car, à 28 ans, Zema est loin d'être vieux pour un botteur. Ainsi, il n'écarte pas la possibilité d'essayer une dernière chance dans la NFL. 

« Avec une autre bonne saison, je pourrais y penser de nouveau. Des clauses existent dans mon contrat à ce sujet, mais on verra comment ça se produira surtout après cette saison », a-t-il noté. 

Archambault disait de Zema qu'il accepte bien les conseils et qu'il veut toujours en accomplir un peu plus qu'on lui demande. Voilà d'autres arguments qui pourraient pencher en sa faveur. 

« Byron comprend très bien ce que David (Côté, le spécialiste des placements) et moi devons faire pour être le meilleur joueur qu'on peut. On se comprend très bien et ça devrait être très bénéfique pour l'équipe », a conclu Zema qui aime dire à ses amis que Montréal est la meilleure ville pour jouer au football.