MONTRÉAL – Avec le soleil, le congé férié et le retour devant leurs partisans, tous les éléments étaient réunis pour que les Alouettes de Montréal mettent fin à leur déroute, mais ils ont échappé un autre match en s’inclinant 25-17 face aux Argonauts de Toronto.

Les hommes de Jim Popp ont ainsi poursuivi leur glissade devant 21 536 spectateurs qui ne les avaient pas boudés malgré leurs ennuis en 2015.

Personne ne cherchait d’excuses dans tous les recoins du vétuste vestiaire des Alouettes, mais il faut commencer à croire que la malchance s’acharne sur eux. En effet, ce fut au tour de Rakeem Cato de tomber au combat à la fin de la première demie si bien que les Alouettes ont été forcés de se débrouiller avec Anthony Boone – leur sixième quart-arrière utilisé en 2015 – et Tanner Marsh.

Une fois de plus, la défense a été forcée de briller alors que l’attaque a peiné à produire des points même si Cato a semblé plus à l’aise avec les nuances du système offensif d’Anthony Calvillo.

Cato tombe au combat

Malheureusement, le thème de la saison des Alouettes s’est poursuivi quand il est tombé au combat et tout indique qu’il a été victime d’une commotion cérébrale sur un puissant sac du quart.

« Je me sens comme si j’avais subi une commotion. Je ressens de sévères maux de tête et on m’a donné des médicaments. Je serai de retour mardi pour passer des tests plus approfondis », a confié Cato dont la présence s’annonce plus qu’incertaine dimanche contre Hamilton.  

« C’est vraiment difficile, tous les matchs sont cruciaux et c’est très décevant d’en échapper un autre », a admis Josh Bourke, encore rouge de frustration, après cette défaite qui n’a pas permis de faire oublier l’horrible dernière sortie à Ottawa.

En déficit 10-9 après trois quarts, les Alouettes ont trouvé le moyen de niveler le pointage, mais tout s’est gâché par la suite alors que Boone a éprouvé plusieurs ennuis et il a été chanceux de s’en sortir avec une seule interception.

Les visiteurs ont profité de ce contexte pour reprendre les commandes 17-10 avec un touché de 31 verges du côté du demi de coin Terry Johnson qui avait aussi été la cible contre Ottawa.

Jim Popp a décidé de tenter le tout pour le tout en envoyant ensuite Tanner Marsh dans la mêlée, mais il a encore été plus qu’erratique avec un échappé et une interception.

Les Argos ont ainsi augmenté leur avance 25 à 10, mais les Alouettes ont utilisé tout leur petit change pour rétrécir l’écart à 25-17 et s’octroyer une chance de niveler le pointage en s’approchant de la zone des buts, mais ils ont manqué de temps.

« C’est difficile quand tu dois constamment changer de quart-arrière. Ceux qui finissent par jouer ne sont pas souvent ceux qui obtiennent les répétitions à l’entraînement et ça nous force à diminuer notre cahier de jeux », a commenté Popp avec déception.

« C’est vrai qu’on a rendu ça excitant vers la fin, mais c’était très frustrant durant presque la totalité du match », a précisé Luc Brodeur-Jourdain avec sa justesse habituelle.

« C’est fâchant de perdre une fois de plus. On les avait dans les câbles, mais on a raté tellement de chances. On pouvait encore avoir le dessus à la toute fin… », se désolait Nik Lewis qui a été un dépanneur intéressant dans ce match.

À la suite de cette défaite, les Alouettes (5-9) accusent un retard considérable sur le Rouge et Noir (8-6) et les Argos (9-5). Ils risquent donc de devoir surtout se concentrer sur un possible croisement avec la section Ouest pour espérer atteindre les éliminatoires. Les Alouettes sont présentement à égalité avec les Lions et les Blue Bombers.

Dans le meilleur des mondes, les Alouettes pourraient conclure leur année avec un dossier de 9-9. D’ici la fin du calendrier régulier, ils se mesureront aux Tiger-Cats, aux Argos, aux Eskimos et aux Roughriders et ils sont en danger de voir leur séquence de 19 présences en éliminatoires se terminer.  

« On mise sur plusieurs guerriers dans cette équipe et on n’est pas encore éliminé. On a encore la chance de se qualifier et ça commence par gagner des matchs. Chose certaine, on ne se facilite pas la vie », a reconnu Popp, l’entraîneur et directeur général.

« Notre équipe possède beaucoup de caractère et on s’est déjà relevé de plusieurs situations invraisemblables. Les choses ne tournent pas en notre faveur présentement, mais je crois qu’on sera dangereux quand on aura trouvé notre rythme », a soumis Marsh avec optimisme.

La seule note positive peut être accordée à la défense montréalaise qui a tenu le coup pendant trois quarts. Avant d’entamer ce duel contre Toronto, elle avait concédé plus de 30 points lors de deux matchs d’affilée. Cette unité qui regorge d’orgueil a retrouvé son aplomb avant de manquer de jus en fin de rencontre alors qu’elle a été placée dans des conditions pénibles.

Éprouvé par les blessures, le groupe du coordonnateur Noel Thorpe a pu compter sur l’ajout du redoutable Henoc Muamba. Même s’il a paraphé une entente avec Montréal il y a moins de deux semaines, le Canadien a prouvé qu’il pouvait s’adapter rapidement avec plusieurs plaqués et une interception dès le début du deuxième quart.

Muamba se fait des amis

Entouré de piliers comme Chip Cox, Winston Venable et Kyries Hebert, Muamba a pu s’imprégner de la défense montréalaise et contribuer au travail défensif sans que ce soit suffisant.

« Ça ne veut rien dire à mes yeux, on veut juste gagner et on doit s’améliorer pour que ça se produise. Quand on ne gagne pas, ça fait très mal », a mentionné Muamba devant les journalistes.

Découpé en pièces contre le Rouge et Noir, la tertiaire a nettement mieux joué contre Trevor Harris qui avait complété cinq passes de touché à sa plus récente prestation. Le match s’annonçait pourtant désastreux puisque Harris s’est amusé sur la première séquence en orchestrant un touché en moins de deux minutes.

Ça peut parfois sembler anodin, mais une transformation ratée de Boris Bede après le touché montréalais aurait pu compliquer la vie des Alouettes en fin de match. Dans l’ensemble, ce fut une journée passablement difficile pour les botteurs qui ont aussi raté plusieurs dégagements.

Le porteur de ballon Brandon Whitaker, l’ancien des Alouettes, a réussi quelques jeux intéressants durant la confrontation.

Quelques moments après la partie, un contingent de joueurs des Alouettes a poursuivi la tradition en allant à la Mission Bon Accueil pour servir des repas à des gens plus démunis dans le cadre de l’Action de grâce.

Une blessure à Cato chamboule tout
L'attaque ne fait pas sa part
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Giguère d'une seule main