Une source de motivation inépuisable pour Jeff Mathews
Alouettes lundi, 13 mai 2019. 15:18 jeudi, 12 déc. 2024. 10:12TORONTO _ Tandis qu'il tente toujours d'accomplir ses rêves de football, le quart des Alouettes de Montréal Jeff Mathews sait que peu importe le défi qu'il aura à relever, il y aura toujours quelqu'un pour le soutenir.
La soeur aînée de Mathews, Katie, est paralysée à la suite d'un accident de voiture subie en 2006. Elle a subi une fracture du cou et des blessures à la moelle épinière quand la voiture dans laquelle elle se trouvait a effectué des tonneaux après que le conducteur eut brusquement changé de voie pour éviter de rater une sortie.
Maintenant âgée de 29 ans, elle demeure à Seattle, où elle est conférencière. Katie et Jeff sont toujours très proches l'un de l'autre et se parlent souvent. Il dit être continuellement inspiré par sa bonne humeur et son courage.
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«Elle est remarquable, a dit Mathews lors d'un entretien téléphonique. Elle est si forte dans sa façon d'aborder les choses que ça ne peut que faire autrement que de déteindre sur vous. (...) Quand les gens vivent ce genre de situation, la façon dont ils s'y attaquent mentalement est souvent ce qui fait la différence. C'est sûrement la plus grande leçon que j'ai apprise d'elle.»
Le quart de 27 ans vivait en Californie quand l'accident s'est produit. Ses parents ont divorcé en 2005 et il résidait avec son père, un policier, sur la côte ouest, tandis que sa soeur vivait en Floride avec sa mère.
«Quand on pense à ce qui s'est passé il y a 13 ans, ce qu'on vit aujourd'hui ne nous semblait pas possible, a-t-il indiqué. Tout le mérite lui revient. (...) Elle déploie toute son énergie à devenir une meilleure personne chaque jour. C'est toujours bon de lui parler. Elle est une grande inspiration pour moi.»
Mathews a établi 47 marques d'école et 18 autres de l'Ivy League lorsqu'il jouait à Cornell. Mais le succès au niveau professionnel lui a jusqu'ici échappé. Les Alouettes sont sa sixième équipe depuis 2014.
«Jusqu'à un certain point, le football est un sport nomade, a raconté Mathews. Vous êtes toujours à la recherche de quelque chose, mais en même temps, j'en suis à un point de ma carrière où j'aimerais bien m'établir comme partant et demeurer au même endroit pour le reste de ma carrière.»
«Quand je suis sorti de l'université, je voulais jouer pour la même équipe toute ma vie. C'est certain que ça ne s'est pas produit comme ça. Mais c'est toujours ce que vous recherchez: vous voulez que la prochaine destination devienne la dernière.»
Ignoré au repêchage de 2014, Mathews a signé un contrat avec les Falcons d'Atlanta, qui l'ont libéré pendant leur camp d'entraînement. Il s'est joint aux Colts d'Indianapolis, mais l'aventure n'a duré qu'une semaine. Il a ensuite rejoint les Cardinals de l'Arizona, sans plus de succès.
En janvier 2015, il a signé un contrat avec les Tiger-Cats de Hamilton, retrouvant ainsi Kent Austin, qui l'avait dirigé à Cornell. Joueur autonome en février 2017, il a accepté un contrat des Argonauts de Toronto. Il y a gagné la coupe Grey avant d'être libéré en mai 2018.
Il est arrivé à Montréal un mois plus tard et en octobre dernier, il a signé une prolongation de contrat d'une saison. Avec le départ de Johnny Manziel, Mathews livrera bataille aux vétérans Vernon Adams fils, Antonio Pipkin et Matthew Shiltz, ainsi qu'à la recrue québécoise Hugo Richard pour le poste de partant.
«Je veux seulement la chance de pouvoir me battre, montrer ce que je peux faire et gagner des matchs, a dit Mathews. C'est une opportunité. J'aborde le camp avec beaucoup d'enthousiasme.»
Mathews a complété 29 de ses 47 passes (61,2 pour cent) pour 396 verges et un touché en trois rencontres la saison passée. En quatre campagnes dans la LCF, Mathews a complété 173 passes en 265 tentatives (66,0 pour cent) pour 2122 verges et huit touchés contre 10 interceptions en 14 matchs.
Pour l'instant, difficile de prévoir quand cette lutte pour le poste de partant sera lancée.
La LCF et l'Association des joueurs négocient présentement une nouvelle convention collective pour remplacer celle qui vient à échéance le 18 mai, la veille de l'ouverture des camps.
Les Alouettes sont l'une des quatre équipes _ avec les Lions de la Colombie-Britannique, les Roughriders de la Saskatchewan et les Blue Bombers de Winnipeg _ dont les joueurs pourront légalement déclencher une grève le 19 mai. L'AJLCF a donné ordre à ses joueurs de ne pas se présenter si une entente n'était pas survenue.
Les joueurs des cinq formations des provinces de l'Alberta et de l'Ontario devront quant à eux se rapporter, car les lois du travail de leurs provinces ne leur permettent pas de déclencher légalement une grève avant le 23 mai. À compter de cette date, l'AJLCF pourrait déclencher une grève générale.
«Je crois vraiment que les deux parties en viendront à une entente, a affirmé Mathews. J'ai bien confiance qu'ils vont régler ça.»
Quant à la profondeur à la position de quart des Alouettes, Mathews ne s'en fait pas. L'expérience lui a prouvé de ne s'inquiéter que de ce qu'il contrôle.
«Plus jeune, ça peut vous déranger. Mais en vieillissant, vous vous dites que si vous jouez à la hauteur de votre talent, peu importe qui se trouve dans la même situation. Vous avez toujours de la compétition à cette position. Quand vous obtenez la chance de jouer, vaut mieux l'apprécier et ne pas se soucier de ce que les autres peuvent faire, mais plutôt d'être le meilleur joueur que vous pouvez être.»