MONTRÉAL – Les Alouettes de Montréal ont réussi un gros coup, jeudi, en procédant à l’acquisition du très convoité receveur américain, Ernest Jackson, qui a soulevé la coupe Grey avec le Rouge et Noir d’Ottawa en 2016.

Le receveur de 30 ans a connu sa meilleure campagne l’an dernier avec des gains de 1225 verges par la passe sur 88 réceptions en plus de 10 touchés.

Jackson – un vétéran de cinq saisons – touchera un salaire considérable et il s’agit d’une entente de deux ans.

Jackson vient donc s’ajouter à l’arrivée du quart-arrière Darian Durant. Vraisemblablement, le nouveau directeur général, Kavis Reed, a décidé de foncer pour remodeler l’attaque montréalaise qui était en panne depuis quelques années.

« On s’est assis en groupe et on a bâti un plan afin d’identifier nos besoins. On voulait acquérir un receveur prolifique et Ernest comble ce besoin. On sait maintenant qu’on peut s’occuper de la prochaine position », a commenté Reed qui était un peu agacé par certains commentaires dont ceux sur les points d'interrogation sur la ligne offensive.

« C’est vraiment incroyable que les gens nous disent ce qu’on doit faire. On a un plan et on va le suivre », a-t-il décidé d’ajouter de son propre chef.

La nouvelle est arrivée comme une surprise puisque, mardi, Reed avait déclaré qu’il n’avait pas contacté le clan de Jackson et qu’il n’avait pas l’intention de le faire.

« Non puisqu’on est confiant que nos gars sont prêts et encore plus que les dépisteurs aux États-Unis seront capables de nous dénicher de jeunes athlètes talentueux. On pense que c’est mieux comme philosophie de développer nos joueurs à cette position. Jacques (Chapdelaine, l’entraîneur) est d’accord avec moi. Ainsi, les joueurs sont moulés dans notre système et on n’a pas à modifier les habitudes d’un receveur après quelques années », avait dit Reed.  

Lorsqu’on lui a rappelé cette déclaration, Reed a répondu ainsi.

« On a dit et j’ai dit qu’on ne paierait pas un montant exorbitant pour un gros nom. C’est ce qui a été dit et on ne l’a pas fait. On a obtenu Ernest pour un montant qui cadre dans notre budget. C’est un contrat qui ne fait pas mal au plafond salarial. Pour être clair, on n’a dit qu’on ne dépenserait pas trop d’argent », a-t-il insisté.

Jackson donne des sueurs froides

Jackson était considéré parmi les joueurs autonomes les plus attrayants et sa contribution pourrait permettre de relancer cette unité.

« C’est gros pour notre organisation parce qu’on veut gagner des matchs. On essaie de replacer cette équipe dans le chemin victorieux et on veut s’assurer d’avoir un noyau solide. On a embauché des joueurs de caractère et de talent. Ensuite, on doit regarder le portrait et s’assurer qu’on a assez de profondeur sur notre formation », a décrit Reed.

Bien sûr, la mise sous contrat de Jackson ramène le nom de S.J. Green dans l’actualité. Chapdelaine avait mentionné que celui-ci pourrait rater le début de la saison, mais Green a l’intention de prouver le contraire.

« Il y a beaucoup de spéculations pendant la saison morte et ça rend la vie des directeurs généraux plus difficile. Notre travail est effectué selon des informations que nous avons. Ce n’est pas à propos de la santé de S.J., c’est à propos d’ajouter une pièce au casse-tête. S.J. respecte l’échéancier pour sa guérison », a précisé le dirigeant.

Un ratio différent pour plus de flexibilité

Cette semaine, les Alouettes ont également accordé un contrat au joueur de ligne défensive canadien, Jabar Westerman. Le quotidien The Gazette rapporte que son compatriote Don Oramasionwu a aussi accepté une offre du clan montréalais, ce qui a plus tard été confirmé par les Alouettes.

Ainsi, les Oiseaux ont choisi de se doter d’outils pour insérer des joueurs canadiens sur la ligne défensive partante.

« On voit un optimiste réservé chez les fans »

« Tout pointe dans cette direction. Les gens peuvent voir qu’on se dirige vers ça avec nos décisions », a confirmé Reed.

Ceci s’ajoute au souhait de compter sur un secondeur partant canadien.

« On a un plan et ça nous donne de la flexibilité sur le ratio. Ce n’est pas à propos des noms, c’est à propos de cette latitude sur le ratio. Durant une saison, des blessures surviennent et c’est prudent de pouvoir changer le ratio quelques fois. Jabar est un joueur très talentueux, mais il nous donne avant tout cette flexibilité », a exposé Reed.

Le DG est persuadé que sa défense sera tout aussi redoutable en ajoutant des ressources canadiennes parmi les partants.

« Absolument, mais ce n’est pas seulement au sujet de la défense, c’est l’équipe dans son ensemble qui compte. Il faut qu’on se permette d’avoir une marge de manœuvre sur les trois unités. On veut un équilibre et on est en train de l’établir. Quand tu n’as pas une équipe équilibrée, tu ne gagneras pas beaucoup de matchs », a soutenu le directeur général recru qui n’a pas exclu le retour de Michael Klassen, un autre joueur de ligne défensive canadien.

Cette vision permettra d’insérer plus de joueurs américains du côté offensif afin de colmater quelques brèches qui ont été coûteuses dans les dernières années. 

D'ailleurs, les Alouettes ont annoncé en début de soirée que Klassen s'était entendu avec l'équipe.

Venable coûtait trop cher, Foucault rêve encore de NFL

Par ailleurs, les Alouettes ont décidé de ne pas retenir les services du secondeur Winston Venable qui s’est entendu avec les Argonauts de Toronto.

« On a parlé à Winston et à son clan, mais on ne pouvait pas débourser les montants demandés quand on veut bâtir notre formation de la bonne manière. On ne prendra pas de décision pour le nom d’un joueur, mais bien pour que cette équipe soit en santé pour l’an prochain et l’avenir », a expliqué Reed en vantant les mérites de Venable.

Quant au cas de David Foucault, le joueur de ligne offensive ne semble pas près d’entamer une aventure canadienne avec les Alouettes.

« J’ai parlé à son agent et on va continuer de dialoguer. Mais son clan attend encore des opportunités dans la NFL et c’est son droit. Ils savent qu’on a un intérêt, mais c’est leur choix de prendre cette orientation », a conclu Reed.