MONTRÉAL - Si les Alouettes de Montréal souhaitent mettre fin à leur série de six revers, ils devront réaliser un exploit qu'une seule équipe a accompli cette saison : vaincre les Stampeders de Calgary. La bonne nouvelle: ce sont eux qui ont infligé la seule défaite de la saison à la puissante formation de l'Alberta.

Le 14 juillet, au stade Percival-Molson, les Alouettes ont réussi ce fait d'armes. La formation alors dirigée par Jacques Chapdelaine était venue de l'arrière en marquant 14 points contre seulement trois au dernier quart pour signer un gain de 30-23, surprenant du même coup tous les observateurs de la Ligue canadienne de football.

Tous les espoirs étaient alors permis pour les Alouettes (3-10), qui se retrouvaient alors avec une fiche de 2-2.

Depuis, les Stampeders (11-1-1) ont signé neuf gains consécutifs, tandis que les Alouettes n'ont gagné qu'une seule de leurs neuf rencontres suivantes, en plus de changer d'entraîneur-chef ainsi que de coordonnateurs à l'attaque et en défense. De plus, la formation montréalaise cherche désespérément à se sortir du marasme qui l'accable depuis trois ans maintenant.

« Quand vous regardez les Stampeders, vous voyez la marche à suivre pour avoir une grande équipe, pas seulement une bonne équipe, a déclaré l'entraîneur-chef par intérim Kavis Reed après la séance d'entraînement de mardi. Vous ne pouvez déceler aucune tendance. Ils exécutent à la perfection. Ils poussent le ballon en fond de terrain. Ils contrôlent la position sur le terrain et les lignes de mêlée.

« Il s'agit d'une équipe exceptionnelle dirigée de façon exceptionnelle, a-t-il ajouté. Ce que nous devons faire, c'est ce que nous avons fait la dernière fois que nous les avons affrontés : être en mode attaque à tout moment; jouer pas à pas avec ces gars-là et leur livrer une partie d'échecs. Nous devons les déséquilibrer et souhaiter de profiter du peu d'erreurs qu'ils pourraient commettre. Nous devrons jouer un match "A+" du début à la fin afin d'avoir une chance de battre les Stampeders chez eux. »

Ce sont là des souhaits très louables, mais pieux: les Alouettes n'ont pas offert ce type de performance depuis belle lurette. Au cours de leur série de six revers, les Alouettes ont été blanchis chaque fois au premier quart. Darian Durant n'a connu qu'un bon match au plan statistique, amassant 316 verges face aux Blue Bombers de Winnipeg le 24 août. Mais sa deuxième interception du match, en prolongation, a pavé la voie à la défaite de 34-31.

Qui plus est, les Stampeders n'ont perdu qu'un match à domicile au cours des trois dernières saisons.

Les Alouettes devront par ailleurs disputer cette rencontre avec leur quart no 2 comme partant: blessé aux ischio-jambiers, Durant a pour une deuxième journée consécutive regardé Drew Willy prendre les répétitions avec la première unité à l'attaque lors de l'entraînement de mercredi et Reed a confirmé que ce dernier allait amorcer le match derrière le centre.

Durant a disputé la dernière rencontre, face aux Argonauts, en dépit de cette blessure, qu'il a aggravée.

Surtout utilisé dans les situations où les Alouettes n'ont qu'un court gain à aller chercher depuis le début de la campagne, Willy a complété 22 de ses 31 passes (71 pour cent) pour 217 verges.

Malgré cette série d'insuccès et la piètre qualité du jeu offert par Durant au cours de cette séquence, Reed ne croit pas qu'il doive faire appel aux jeunes joueurs de l'organisation afin de voir ce qu'ils ont dans le ventre.

« Absolument pas, a-t-il dit avec insistance. Il reste 10 points à aller chercher. Le calendrier est ce qu'il est. Notre équipe ne concède jamais quoi que ce soit et elle se prépare à chaque jour pour gagner. Nous avons besoin d'une victoire. Nous venons de perdre six matchs consécutifs. Ces gars-là se présentent à tous les jours et continuent de travailler fort et se concentrent sur les choses à faire. On ne fera aucune concession. »

Ce discours, les entraîneurs et les joueurs des Alouettes le servent à qui veut bien l'entendre depuis plusieurs semaines déjà. La seule variante, c'est qu'après six matchs, on nous disait qu'il restait encore beaucoup de football à jouer. Idem à la mi-saison, voire après 12 rencontres. La vérité est que les Alouettes n'ont plus de temps à perdre.

Les Tiger-Cats de Hamilton les ont maintenant devancés au troisième rang dans l'Est. En tenant pour acquis que seulement deux équipes de leur section participeront aux matchs éliminatoires, les Alouettes se retrouvent maintenant à cinq points du deuxième rang dans l'Est, détenu par le Rouge et Noir d'Ottawa, mais ils ont deux équipes à devancer.

Une commande trop lourde? Possible. À tout le moins, l'équipe doit trouver une façon de se mettre en marche dès maintenant.