MONTRÉAL – Les Alouettes de Montréal n’ont pas été en mesure de profiter de l'élan de leur dernière victoire et ils ont encaissé un quatrième revers en six matchs cette saison en tirant dans le pied trop souvent. 

Incapables de se relever de multiples bévues coûteuses, les hommes de Jim Popp ont subi une défaite de 38-18 face aux Lions de la Colombie-Britannique (4-2) qui ont contrôlé la rencontre au Stade Percival-Molson.

Un bémol s’impose toutefois puisque le clan montréalais a complété une exigeante portion de son calendrier avec un troisième duel en onze petits jours. Les Oiseaux ont dû se contenter d’un dossier de 1-2 face aux Argonauts, aux Roughriders et aux Lions.

Après avoir savouré un gain de 41-3 à leur dernière sortie, les Alouettes (2-4) n’ont pas poursuivi leur envol offensif. L’unité offensive a été trop timide en se contentant de deux touchés devant ses partisans.

Une chance que Duron Carter était présent pour donner de la vie à l’attaque des Alouettes à certains moments. Sans lui et sa récolte de 115 verges, la soirée aurait encore plus laborieuse.

Les Alouettes avaient réussi à réduire à l’écart à cinq points, 23-18, après trois quarts, mais Corbin Louks a commis une gaffe monumentale en échappant le ballon sur un plaqué. Loucheiz Purifoy a profité de la situation pour ajouter un touché assommoir de 47 verges.

Accusant un déficit de 30-18, les représentants montréalais n’ont pas pu renverser la vapeur et ils ont creusé leur trou au dernier rang du classement de la section Est.

Un autre revirement a été ajouté au dossier du porteur de ballon Brandon Rutley qui n’a pas été assez productif en l’absence de Tyrell Sutton.

En plus de ces bourdes avec le ballon, l’indiscipline a encore nui à l’effort donnant 99 verges à l’opposant.

L’autre facteur majeur a été la prestation plus que décevante du botteur Boris Bede qui semble avoir épuisé la confiance des entraîneurs. Nul doute, son rendement a miné le moral des troupes.

« Ça revient encore à l’exécution. On a commis des revirements, ça change le rythme d’un match. C’est la même chose avec des bottés ratés, ça affecte l’état d’esprit des joueurs, c’est décevant pour eux de voir ça. Ceci dit, il faut combattre et surmonter ces épreuves », a exposé Popp qui craint peut-être pour son poste d’entraîneur.

Cependant, le quart-arrière Kevin Glenn n’est certainement pas à blâmer pour ce résultat surtout qu’il a encaissé six sacs incluant quelques puissants contacts. Une partie du problème offensif est donc venu de la ligne offensive et le retour éventuel de Luc Brodeur-Jourdain pourrait aider à corriger certaines lacunes.

« On n’a tout simplement pas joué un assez bon match. On doit arrêter de se tirer dans le pied. C’est comme si on faisait un pas vers l’avant et deux vers l’arrière, deux pas vers l’avant et quatre vers l’arrière... On ne pourra pas gagner ainsi », a déploré Glenn.  

« On a manqué de rythme, ce n’était pas un bon effort d’équipe dans l’ensemble. On a eu quelques étincelles dans la rencontre, mais rien de constant sur quoi bâtir », a-t-il ajouté.

Glenn, un vétéran quart de 37 ans, a lui-même inscrit le deuxième touché des Alouettes sur une course de cinq verges. L’autre majeur a été l’œuvre de B.J. Cunningham qui avait aussi capté une passe de touché au match précédent.

La partie a été plus facile pour son vis-à-vis Jonathon Jennings. Le jeune quart et ses excellents receveurs ont eu le dessus sur la meilleure défense de la LCF. Emmanuel Arceneaux, Bryan Burnham et Shawn Gore ont démontré leurs atouts et Arceneaux s’est même permis de se moquer de Kyries Hebert en imitant sa danse du Angry Bird après un superbe touché. 

Bede ne parvient pas à sortir la tête de l’eau

Dans l’univers du football canadien, le rôle du botteur est crucial et celui des Alouettes n’a pas pu freiner sa léthargie. Méconnaissable depuis le début de la saison, Bede a échoué sur une autre tentative de placement en plus de complètement rater un dégagement ce qui constitue, habituellement, sa force.

En cumulant ces deux jeux, Bede a coûté cinq points à sa troupe puisque les Lions ont profité de son court botté pour inscrire un placement tandis que son essai avorté a produit un seul point, un simple.

Comble du malheur, Bede a également échappé une remise au troisième quart, mais un problème de communication semble être survenu sur le jeu. Les spectateurs n’ont pas pu retenir leurs huées envers l’ancien botteur de l’Université Laval.

Il ne serait donc pas étonnant que Bede doive céder sa place lors du prochain affrontement qui aura lieu, jeudi prochain, à Edmonton. 

« On va en discuter, mais ça semble plus que probable qu’on amène un autre botteur pour donner un repos à Boris. On verra si on lui confiera une partie des bottés », a déclaré Popp.

« On a probablement essayé toutes les options, mais ça ne se replace pas », a poursuivi le dirigeant à court d’options.

Quant au principal intéressé, il ne s’est pas défilé et il réalise que son emploi pourrait lui être soutiré s’il ne corrige pas le tir.

« C’est le sport professionnel, ça peut arriver n’importe quand. On doit composer avec ça et on verra bien », a répondu Bede qui se dit convaincu de pouvoir renouer avec des résultats positifs.

Dans la cause perdante, Bear Woods a continué d’accumuler les plaqués en plus de réussir une interception.

Nik Lewis, qui a disputé le 200^e match de sa carrière en sol canadien, a été limité à 29 verges, mais ce fut suffisant pour grimper au huitième rang de l’histoire pour les verges aériennes. Ce n’était qu’une question de temps pour le receveur autant fiable que costaud.