Jacques Chapdelaine exercera un plus grand contrôle sur l'attaque
Alouettes jeudi, 22 sept. 2016. 20:43 vendredi, 13 déc. 2024. 03:52MONTRÉAL – Nommé nouvel entraîneur-chef des Alouettes, lundi, Jacques Chapdelaine a confirmé qu’il allait exercer un plus grand contrôle sur l’attaque de la formation montréalaise et il veut forger l’identité de l’équipe autour d’une meilleure structure.
Les flagrants déboires de l’unité offensive constituent la plus grande faiblesse des Oiseaux. Dans ce sens, Chapdelaine devra remanier quelques éléments. Il pourrait même décider de retirer le titre de coordonnateur offensif à Anthony Calvillo, mais il serait plus plausible qu’il décide de se réserver le dernier mot sur la sélection des jeux.
À lire également
En début de semaine, Chapdelaine s’était restreint à dire que des changements surviendraient à propos de l’attaque. Depuis, il a rencontré la majorité des entraîneurs et il a accepté de s’avancer d’un autre pas.
« Je peux dire que je vais avoir une plus grande participation à l’attaque, je peux dire ça », a admis l’homme de 55 ans en entrevue au RDS.ca.
« C’est certain que notre performance offensive m’a mené à examiner ce qu’on fait en attaque. On a discuté de la situation dans nos rencontres et on a abordé certains ajustements. Mais ça va aussi au-delà du côté offensif, on jette également un coup d’œil critique sur les autres unités », a indiqué le successeur à Jim Popp.
L’un des premiers réflexes serait de croire que l’attaque au sol serait plus sollicitée. Ancien receveur et spécialiste des quarts, Chapdelaine n’a pas confirmé cette option.
« Je pense plus que ça dépend des défenses, certaines vont presque te supplier de courir alors que d’autres t’obligent à lancer. On n’ira pas se frapper la tête sur le mur », a-t-il noté.
De visite à l’Antichambre, l’entraîneur par intérim a prétendu que la solution n’est pas aussi compliquée qu’elle peut sembler l’être.
Le hic, c’est que les Alouettes affichent un piètre dossier de 3-9 après 12 rencontres. À ne pas en douter, l’équipe présentera un visage différent pour le dernier tiers de la saison, mais le temps risque de manquer.
Les influences de Chapdelaine ne sont pas difficiles à identifier, il a passé une décennie à travailler sous les ordres du vénérable Wally Buono.
« J’ai toujours été impressionné par la façon dont il approchait les choses. Quand tu es associé avec quelqu’un aussi longtemps, tu apprends ses méthodes de travail, tu vois la recette de son succès. Je ne cacherai que beaucoup de choses qui me sont passées par la tête ont déjà été faites par Wally », a exprimé Chapdelaine qui a eu un aperçu très utile des exigences d’un rôle d’entraîneur-chef en dirigeant à l’Université Laval et à l’Université Simon Fraser.
Une structure nettement plus rigoureuse
Évidemment, Chapdelaine ne veut pas lancer la pierre à personne. Par contre, on sent facilement dans ses propos qu’il se dépêchera à instaurer une structure plus adéquate chez les Alouettes.
« On doit établir des structures dans notre préparation. J’ai toujours cru que les victoires étaient fondées dans la confiance et l’humilité. La confiance vient avec la préparation et l’humilité vient du fait que tu peux évaluer d’une façon critique tes performances », a mentionné Chapdelaine qui s’adressera à ses joueurs pour une première fois, dimanche.
Le choix de Chapdelaine pour renverser la vapeur de l’ère infructueuse de Popp sur les lignes de côté a laissé croire que la discipline serait plus importante à l’avenir. Il apparaît comme un candidat plus enclin à serrer la vis que Kavis Reed, par exemple.
« Je crois qu’au football, je suis peut-être un peu plus traditionnel dans le sens que je crois en la structure, en l’éthique de travail et en des lignes de conduite bien établies. On peut toujours avoir de la flexibilité et du plaisir à travers ça. Je ne pense pas être un bourreau de travail », a répondu Chapdelaine à ce sujet.
« Je pense que c’est important pour nos joueurs parce que notre équipe n’a pas solidifié son identité. C’est ce qui a mené à l’inconstance dans nos performances. La structure, la préparation et le processus, ce sont des choses très importantes pour moi.»
Une énorme fierté qui s’accompagne d’un grand sacrifice
En raison du contexte négatif dans lequel les Alouettes sont plongés, l’ascension de Chapdelaine au poste d’entraîneur-chef a été teintée par les sujets controversés. Tout de même, cet honneur demeure immense pour le Québécois qui a enfilé l’uniforme des Alouettes en 1986 et qui a enfilé son uniforme dans le vestiaire du Stade olympique.
« Les Alouettes sont une organisation qui a connu beaucoup de succès au fil du temps. J’ai joué ici et j’ai grandi ici en ayant plusieurs idoles. Je n’aurais jamais pensé avoir une première opportunité de diriger une équipe comme celle-ci », a reconnu avec fierté celui qui n’a pas tardé à retrouver son côté très pratique.
Autant que ce sentiment le réjouit, Chapdelaine réalise que cette promotion vient avec un énorme sacrifice pour ses proches.
« C’est une ambition d’accéder à ce poste, mais plusieurs personnes ne réalisent pas qu’il y a déjà eu beaucoup de sacrifices jusqu’à ce point de notre carrière. Le sacrifice est un prix qui est payé par l’entraîneur, mais aussi sa conjointe, ses enfants et sa famille. On a eu une bonne conversation avec tout le monde », a avoué le volubile entraîneur qui est père de trois enfants et grand-père d’une petite fille.
À ce sujet, Chapdelaine n’a pas hésité à dire, en riant, que son plus gros défi en acceptant le boulot avait été de convaincre sa femme que c’était la bonne décision.