Évidemment, la première intrigue concernant le prochain match des Alouettes concerne Anthony Calvillo. On ignore s’il pourra affronter les Argonauts mardi soir à Toronto, mais tous les signes semblent indiquer non.

Dans un cas de commotion cérébrale, je ne pousserais pas la note s’il ne parvient pas à s’entraîner avant vendredi. Ça ne vaut pas le coup et c’est le genre de blessure qu’on ne prendra jamais assez de précautions surtout qu’on ignore encore beaucoup d’éléments à ce propos.

C’est encore plus délicat à 41 ans et avec son historique de blessures. De toute façon, c’est certain qu’il reprendra son poste de partant quand il sera prêt. C’est excitant ce qui se passe avec Tanner Marsh, mais il ne faut pas s’affoler avec cela. Il faut plutôt suivre la logique et Calvillo demeure celui qui procure aux Alouettes les meilleures chances de l’emporter.

En fait, ça permettra peut-être à Marsh d’être impliqué dans la partie d’une autre façon. On voit justement Hamilton adopter cette stratégie avec Dan LeFevour et d’autres équipes le font également. Ça permet de changer le rythme et présenter des séries différentes à la défense adverse. Du même coup, l’autre équipe doit se préparer pour cette possibilité et ça complique son travail à l’entraînement.

C’est également la meilleure façon de développer un quart à assumer la relève. Du moins, Marsh a mérité d’avoir d’autres chances dans une partie. On devrait le revoir sous d’autres angles et dans différentes situations de jeu.

Il risque donc d’effectuer son premier départ et ce sera intrigant. Josh Neiswander a vécu ce scénario contre les Lions et c’est maintenant son tour. Il devra prouver qu’il peut gérer une semaine complète d’entraînement, la pression d’être le partant et celle de revenir après une performance encourageante.

En quelque sorte, il se retrouvera dans une situation similaire à celle de Neiswander qui avait réussi de belles choses contre les Roughriders sans obtenir la victoire si bien qu’on avait hâte de voir ce qu’il allait accomplir dans une partie complète.

Je ne veux pas dire que les dés étaient pipés à l’avance, mais on s’attendait à voir Marsh dans la mêlée contre les Lions. Jim Popp en parlait ouvertement et on avait beaucoup parlé de lui en bien au camp d’entraînement. Dans le fond, Neiswander avait peut-être une laisse plus courte qu’on le croyait.

Ricky RayVoici en ce qui concerne le premier point d’intérêt de cette rencontre. Le deuxième concerne plutôt le quart des Argos puisqu’on ignore si Ricky Ray sera à son poste. Une blessure du genre à un quart-arrière peut le contraindre longtemps aux lignes de côté. On doit attendre pour en savoir davantage, mais c’est très important comme enjeu puisque Ray semble sur une autre planète quand il joue tellement il domine.

Pendant les trois matchs précédant celui de sa blessure, il a complété 88% de ses passes et il affiche un total de 78% depuis le début de la saison. C’est hallucinant ce qu’il a bâti avec Scott Milanovich comme entraîneur, on dirait que ça semble trop facile!

Certaines personnes disent que ce sont toutes des passes faciles, mais si c’était vraiment le cas, toutes les équipes feraient la même chose. Oui, ce sont des passes de cinq ou dix verges, mais il les complète toutes et il accumule les premiers essais et les touchés. Après tout, c’est le but du jeu. C’est agréable des passes de 50 verges, mais c’est aussi bon de compléter 10 passes de suite de cinq verges.

Bref, à lui seul, il peut permettre à son équipe de l’emporter puisque l’unité défensive en arrache un peu. S’il ne peut se voir confier le ballon, Zach Collaros a connu une dernière sortie difficile contre Calgary après une première performance de qualité contre la Colombie-Britannique.

Cette histoire correspond à plusieurs équipes dans la LCF cette année alors que quelques jeunes quarts se font remettre à leur place après une sortie réussie. En plus de Collaros, Neiswander a vécu une situation semblable et Bo Levi Mitchell a également ralenti avec les Stampeders. Ce sont de jeunes quarts prometteurs, mais une dose d’expérience s’avère nécessaire pour développer la constance.

Par rapport à l’attaque par la course, Toronto ne peut faire mieux que le dernier rang. Ceci impose beaucoup de pression sur le quart-arrière. Milanovich, un ancien quart, demeure un disciple de Marc Trestman et il ne prêche pratiquement que par le jeu aérien. Je comprends cet accent quand ça fonctionne, mais ça devient moins évident quand il se blesse.

Il faut retrouver un certain équilibre par la course. Le porteur de ballon Chad Kackert a été blessé en début de saison tandis que Curtis Steele a été bon sans être électrisant.

Une défense en quête d’identité

La troisième intrigue concerne la défense des Argos. Elle a alloué beaucoup de verges et de points depuis deux matchs et je parle de plus de 500 verges aériennes à Mike Reilly des Eskimos. La semaine dernière, contre Calgary, le problème a été contre la course malgré l’absence de Jon Cornish. Jonathan Williams et Matt Walter ont cumulé 138 verges et leur réputation n’est pas très grande.

Ces statistiques prouvent que la défense torontoise se cherche. Ils sont installés au dernier rang de la LCF pour les verges accordées et leur rendement déçoit autant contre la passe que la course. En moyenne, ils accordent 301 verges aériennes et 130 par la course. Au moins, si les Argos pouvaient tenir le coup contre l’une des menaces, ça compliquerait le travail de leurs adversaires.

Jerald Brown et Aaron LavariasCette unité défensive a connu quelques matchs intéressants, mais elle continue de chercher son identité. Il faut dire que Marcus Ball, leur joueur clé en défense, n’a pas disputé la dernière rencontre et cette absence a coûté cher. Il a été retiré de la formation à la dernière minute pour des raisons de commotion cérébrale. S’il affronte les Alouettes, l’unité regagnera en potentiel.

À propos de la défense des Alouettes, elle a encore une fois été très solide contre les Lions surtout au niveau de la pression sur le quart Travis Lulay.

Depuis deux matchs, la défense effectue du bon travail et la raison principale s’avère le rendement de la ligne défensive. On s’est souvent demandé qui allait être l’autre ailier défensif pour aider John Bowman et on semble avoir trouvé un candidat de choix avec Aaron Lavarias (le no 97 sur la photo). On verra s’il pourra s’illustrer à long terme, mais il parvient à se rendre au quart et il gagne des confrontations individuelles. Il est jeune et il a beaucoup de potentiel donc ce sera intéressant de suivre sa progression.

Lui et ses collègues de la ligne permettent à la défense de faire plusieurs choses intéressantes sur le terrain.

*Propos recueillis par Éric Leblanc.