MONTRÉAL - Privé de son quart-arrière Ricky Ray, Marc Trestman n’a pas pu déployer sa véritable attaque lors de son retour à Montréal et les Alouettes ont profité de la situation pour grimper au premier rang de la section Est en l’emportant 21-9 sans disputer un match très convaincant.
 

Comme l’a fait remarquer le collègue David Arsenault, les Oiseaux (3-4) n’avaient pas occupé le premier rang de leur division depuis le 7 novembre 2014. Ce privilège leur revient en raison du bris d’égalité avec les Argonauts (3-5).

« À moins que la coupe Grey ait lieu demain, ça n’importe pas. On doit encore disputer 11 matchs et on va tous les prendre au sérieux », a tout de suite tempéré John Bowman.

Les deux équipes pourront en découdre de nouveau dès samedi prochain à Toronto avec un enjeu tout aussi important. Leur troisième et dernière confrontation aura lieu le 23 septembre dans la métropole ontarienne.

« C’est une magnifique victoire pour nous d’avoir su défensivement bien contrôler leur attaque et limiter leurs gains. Avec la disposition du classement dans l’Est, on va tout de suite se concentrer sur le prochain match à Toronto. On sait que ce sera très important et on ne veut pas regarder derrière », a pointé Luc Brodeur-Jourdain qui était encore agacé par les erreurs offensives de sa troupe.
 

Devant une foule décevante, les hommes de Jacques Chapdelaine n’ont eu aucune difficulté à contenir les visiteurs en première demie quand ils étaient dirigés par le quart substitut Jeff Mathews.

Accusant un déficit de 18-3 à la pause, Trestman est parvenu à raviver son offensive en envoyant Cody Fajardo dans la mêlée. Les Alouettes ont eu chaud, mais ils ont su éviter un effondrement comme à leur match précédent à Winnipeg. Ils ont notamment réussi un jeu déterminant au quatrième quart quand Trestman a tenté d’y aller pour un touché sur un troisième essai et cinq verges quand les siens tiraient de l’arrière 21-6. Une punition coûteuse des Argos a également annulé un touché à 21-9.

« Ce qu'on a dit aux joueurs, c'est que ce n'est pas facile de gagner. Ce n'est jamais facile, mais ça n'a pas besoin d'être aussi difficile que cette fois », a raconté Chapdelaine qui désire conserver la maîtrise de la première place.

Ernest Jackson et George Johnson ont capté des passes de touché pour permettre aux Alouettes de filer vers ce triomphe qui n’a pas ravi les joueurs. La réussite vers Jackson est provenue d’une exécution parfaite sur 41 verges de Darian Durant à Jackson. Quant à Johnson, c’était son premier touché en carrière dans la LCF, un majeur de 16 verges.

Pour la première fois en six parties, Durant n’a pas subi d’interception dans cet affrontement. Il avait été victime de sept interceptions à ses cinq derniers matchs. Cependant, l’attaque montréalaise a été limitée à trois petits points en deuxième demie ce qui a corsé les choses.

« Je ne crois pas que notre niveau d’énergie a été assez élevé durant tout le match. La bonne chose, c’est qu’on peut continuer de travailler sur les choses à améliorer », a indiqué Nik Lewis qui cherchait à expliquer ce rendement offensif ordinaire.

« On aurait pu présenter une meilleure exécution. Il faut absolument marquer plus de points quand les occasions se présentent », a admis Jackson en référence aux points échappés dans la zone payante.

« Notre défense a joué un excellent match, on les a limités à trois points en deuxième demie. On a réussi à se créer des chances de marquer au quatrième quart, mais on a écopé de punitions coûteuses ce qui a affecté notre rythme », a analysé Trestman qui était heureux de revenir à Montréal.

Le botteur Boris Bede a vu sa séquence de 15 placements s’arrêter quand il a raté une tentative de 31 verges, mais il en a ajouté deux avant la fin de la partie.

Les Argos ont inscrit leurs premiers points, sur un placement, alors qu’il ne restait que 2 :31 à écouler au deuxième quart.

Facile de sentir que c’était un match spécial

Même s’il a manqué de piquant en l’absence de Ray, on pouvait sentir une dose de motivation supplémentaire chez quelques joueurs des deux clans pour ce rendez-vous spécial.

À titre d’exemple, Kyries Hebert n’a eu aucune pitié envers son ancien coéquipier S.J. Green. De plus, Hebert a failli inscrire son premier touché depuis 2005, mais il a été arrêté à la ligne d’une verge après avoir récupéré un échappé provoqué par John Bowman.

Le secondeur Bear Woods était également enflammé de stopper les joueurs offensifs du club qui l’a libéré à la surprise de plusieurs. Woods a récolté six plaqués pour rejoindre Solomon Elimimian au premier rang de la LCF.

Cela dit, Green et Woods n’ont pas été en mesure de mener leur formation à la victoire. En fait, c’est le porteur de ballon Brandon Whitaker qui a été le plus menaçant parmi les rivaux qui ont déjà joué pour Montréal.

Pour ceux qui ont cherché Jim Popp, l’ancien directeur général des Alouettes, il n’était pas présent afin de poursuivre sa tournée des camps d’entraînement dans la NFL.

Comme on avait pu le déceler à l’entraînement, le coordonnateur défensif Noel Thorpe a employé le maximum de joueurs pour embêter Toronto et conserver des forces fraîches. Les Québécois Jesse Joseph (retour d’une blessure) et Jean-Samuel Blanc ont notamment vu de l’action sur la ligne défensive. Rappelons que Blanc – un chasseur de quarts avec les Carabins - avait surtout été développé comme centre-arrière depuis son ascension dans la LCF.

Le joueur de ligne offensive Philippe Gagnon a quitté la rencontre dès le quart initial. Gagnon effectuait son premier départ en 2017 et il a été remplacé par Matt Vonk qui a connu un deuxième match ardu de suite.

Puisque le maraudeur Chris Ackie s’est blessé au dernier match, Dondre Wright a pu se faire valoir à cette position.

Le club montréalais a pu compter sur les retours du demi offensif Tyrell Sutton et du receveur Tiquan Underwood. Sutton a encore prouvé sa valeur avec quelques gains intéressants.

Les Alouettes ont présenté ce match en collaboration avec Fierté Montréal. Pour l’occasion, les joueurs ont arboré le drapeau arc-en-ciel sur leur casque. L’organisation montréalaise voulait démontrer son soutien aux personnes issues de la diversité et à la pluralité des genres.