MONTRÉAL - À la suite d’une saison rocambolesque qui s’est conclue sur une note décevante, plusieurs questions subsistaient lors du bilan des Alouettes de Montréal. Mais la plus importante demeure de savoir si le quart-arrière Jonathan Crompton possède les atouts nécessaires pour que l’organisation soulève la coupe Grey à court terme.

Personne ne peut nier que le quart de 27 ans a insufflé une dose de confiance à sa troupe et qu’il a permis à l’organisation de relancer sa saison, mais ses statistiques modestes et sa performance laborieuse lors de l’élimination en finale de l’Est soulèvent quelques doutes.

Ce sujet occupe l’attention puisque les Alouettes sont animés par d’imposantes ambitions année après année et ils n’ont pas atteint la finale de la Ligue canadienne de football depuis 2010, lors de leur dernière conquête du trophée.

Comme l’ont fait remarquer certains intervenants, Crompton a déjà trouvé le moyen de connaître un meilleur début de carrière que plusieurs grands quarts comme Anthony Calvillo, ce qui n’est pas peu dire.

« Le temps nous le dira, il a permis à notre équipe de se rendre à la finale de l’Est. Très souvent, on blâme trop le quart-arrière pour une défaite. Il a quand même connu un meilleur début de carrière que celui de Calvillo et ça prend parfois du temps pour se développer. De plus, il est le premier à admettre que ce ne fut pas son meilleur match », a commenté l’entraîneur Tom Higgins sans vouloir nécessairement comparer le parcours des deux athlètes.

Sans surprise, plusieurs joueurs et dirigeants sont venus à sa défense lundi et ils ont reconnu que Crompton doit peaufiner son métier tout en rappelant qu’il vient en quelque sorte de disputer uniquement sa saison recrue.

« Il faut se rappeler qu’il a été envoyé dans une situation très difficile et il a géré le tout de façon fantastique. J’ai été entouré d’Eli (Manning avec les Giants) et Chad Pennington (avec les Dolphins) notamment et je peux confirmer qu’il a été un vrai professionnel. Il pourra progresser durant la saison morte en lançant beaucoup de ballons avec nous et je crois qu’il deviendra un bon quart dans la LCF », a détaillé le receveur Brandon London.

L’émergence de Crompton n’a pas mené à la conquête de la coupe Grey, mais elle demeure intrigante parce qu’il a réussi cette éclosion sans participer au camp d’entraînement.

ContentId(3.1107772):Les Alouettes plaqués à Hamilton
bellmedia_rds.AxisVideo

« (En participant au camp de 2015) Il sera évidemment meilleur et je pense qu’il possède ce qu’il faut pour nous mener au championnat. Si nous avions gagné la finale de l’Est, on ne poserait pas cette question. Tout le monde doit progresser au fil de sa carrière et il n’est pas le seul dans ce bateau », a soulevé S.J. Green.

Quant au principal intéressé, il possède l’intelligence pour reconnaître qu’il ne représente pas encore la pièce maîtresse de l’attaque donc il préfère toujours parler du collectif. Tout de même, il ne s’autoévaluait pas de façon satisfaisante malgré ses progrès éloquents.

« Ce n’est pas seulement à propos de moi, ça prendra un effort collectif et nous avons les joueurs qui désirent et peuvent le faire », a exprimé Crompton qui a l’intention de revoir tous ses matchs de 2014 en étant son premier critique.

« Je ne suis pas satisfait parce que nous n’avons pas gagné le championnat. Je suis du style à viser très haut et je veux revenir avec autant de passion », a assuré celui qui aime trop ses cheveux pour revenir avec le crâne rasé.

En plus de ces séances d’études, Crompton a l’intention de demeurer en contact avec ses entraîneurs et coéquipiers de l’attaque pour amorcer l’année prochaine en force.

« Ce sera important de garder une connexion avec l’attaque et le coordonnateur offensif. Ils pourront parler des choses qu’ils veulent travailler », a noté Luc Brodeur-Jourdain.

« Il a su croître en tant que quart-arrière et il a gagné en confiance. Ce fut mieux de match en match et je considère qu’il est loin d’avoir atteint son plein potentiel. Ce n’était pas évident pour lui de se joindre à une équipe sur le tard et devenir le partant ensuite. Je lui lève mon chapeau parce qu’il l’a fait avec brio, confiance et fougue », a-t-il poursuivi.

Une compétition à prévoir au camp d’entraînement

Le nom de Calvillo a refait surface pour une raison valable étant donné que le légendaire quart devrait s’ajouter au personnel d’entraîneurs de l’organisation en 2015 dans un rôle à déterminer. S’il ne change pas d’idée, Calvillo deviendra une ressource précieuse pour développer celui qui amorcera le prochain camp d’entraînement en tant que quart partant.

« On connaît tous le respect qu’il a dans cette communauté et il le mérite amplement avec ses exploits avec les Alouettes. S’il veut revenir, c’est très bien et je le comprendrais de vouloir revenir au football parce que c’est notre identité », a témoigné Jeff Garcia.

Jim Popp, le directeur général, a confirmé que Crompton hériterait de ce statut et qu’il avait seulement à ne pas le perdre en cours de route à l’image de Troy Smith cette année.

Tom HigginsChose certaine, l’organisation entend mettre en scène une compétition saine à cette position névralgique et Popp a rappelé que la liste de négociations des Alouettes affiche encore quelques noms intéressants qui pourraient aboutir un jour dans le nid montréalais.

« Nous allons toujours rechercher de nouveaux talents et à toutes les positions. Nous avons aussi des joueurs de grande réputation sur notre liste de négociations. Jonathan est notre partant, mais c’est son poste à perdre comme ce fut le cas avec Troy Smith », a dit Popp en rappelant que l’imposant Jerrod Johnson, ajouté tardivement à l’équipe, mérite de se faire valoir davantage.

« Il sera le partant, mais on peut toujours modifier l’organigramme et nous allons le défier avec de la compétition ce qui le rendra meilleur », a convenu Higgins (photo).

Avec l’insertion présumée de Calvillo dans le contingent d’adjoints, l’entraîneur-chef Tom Higgins devra en revoir la composition. Aux dires de Popp et Higgins, Garcia a joué un rôle prépondérant dans l’émergence de Crompton tout comme Turk Schonert même si sa réputation ne jouit pas de la même renommée. Ces deux entraîneurs sont venus en renfort au jeune coordonnateur offensif Ryan Dinwiddie et leur sort demeure inconnu en vue de 2015 surtout que Garcia a fait le sacrifice de laisser sa jeune famille à San Diego pour entamer sa carrière d’entraîneur.

« Jonathan aurait pu accomplir de belles choses durant la première moitié de saison s’il avait été dans le portrait depuis le camp d’entraînement. Il a encore beaucoup de place à l’amélioration et on a vu seulement un échantillon de son potentiel ce qui est une excellente nouvelle pour lui et l’organisation », a conclu Garcia avec optimisme.

Les unités spéciales flanchent encore
Bilan des Alouettes: les joueurs
Bilan des Alouettes: la direction