MONTRÉAL – La turbulence s’était invitée trop souvent aux derniers entraînements des Alouettes de Montréal et le changement d’entraîneur-chef a rapidement ramené de la stabilité et une structure plus claire.

Le contraste était assez frappant, dimanche, alors que les Oiseaux ont effectué leur première séance avec Jacques Chapdelaine comme commandant. Sous la gouverne de Jim Popp, les joueurs avaient tendance à manquer de discipline.

Ce climat plus sérieux n’est pas étonnant puisque Chapdelaine n’a pas tardé à rétablir l’ordre dès qu’il s’est entretenu avec sa troupe. Sans lancer la pierre à Popp, les joueurs ont salué à l’unanimité cette nouvelle approche plus stricte.

« Le moment était approprié pour raffermir les choses. On a connu un mauvais départ, il faut se reprendre et trouver du momentum. C’est le temps de relancer notre saison », a admis le quart-arrière Rakeem Cato.

Le centre Luc Brodeur-Jourdain trouve souvent la manière de bien imager les choses et il a décrit cette première réunion ainsi.

« C’est comme s’il avait une page blanche devant lui et qu’il avait tout écrit ses standards devant nos yeux pour décrire à quoi il voulait que l’équipe ressemble. Il a parlé de la relation de respect, la relation de travail et la responsabilité individuelle. Ce sont des choses qui ont été mises au clair dès les premières minutes », a raconté Brodeur-Jourdain.

Par conséquent, l’entraînement s’est déroulé de manière plus structurée et Brodeur-Jourdain s’est empressé de confirmer qu’il appréciait cette hausse de rigueur.

« Oui, c’est exactement ce dont on avait besoin », a noté LBJ en parlant de l’éthique de travail et du bagage de Chapdelaine dans la LCF.

Depuis plusieurs semaines, le vétéran Nik Lewis avait réclamé une implication plus sentie de ses partenaires. Ainsi, il était ravi par le changement d’air. 

« C’était bien, il a imposé le ton. Quand tu établis des standards, il faut qu’ils soient atteints ensuite. Il faut être meilleur et être responsable de nos actions, c’est notre travail. Je pense qu’on se dirige dans la bonne direction », a exposé Lewis.

Concrètement, les joueurs ont gagné du temps durant la pratique et le rythme de celle-ci était plus élevé. De plus, Chapdelaine a mieux utilisé l’espace sur le terrain pour maximiser les apprentissages.

« J’ai senti plus de concentration et de rapidité. La pratique a été bien détaillée en réunion d’équipe et il n’y avait pas de perte de temps. Je suis très satisfait de ce que j’ai vu », a convenu Brodeur-Jourdain qui aime le fait que Chapdelaine base ses décisions sur le long terme malgré son titre intérimaire.

« Tout était cool, ça s’est passé de belle manière. Jacques a tellement de connaissances », a aussi remarqué le quart-arrière Rakeem Cato.

Une hiérarchie plus claire

C’est connu, le receveur Duron Carter a été impliqué dans la plupart des distractions cette année. Le talentueux receveur a tout de même souligné l’instauration d’une hiérarchie.

« Il y aura toujours des spéculations sur ce qu’on doit faire, mais c’était surtout de retrouver notre hiérarchie de football. Comment la communication est établie et se transmet. En une pratique sous Jacques, on peut voir que c’est bien meilleur », a évalué Carter qui n’entend pas changer sa personnalité pour autant.

« Je peux seulement nous comparer à l’armée. On est de bons soldats, mais on a besoin d’un général, quelqu’un qui nous placera de la bonne manière et on se battra pour lui », a poursuivi celui qui devra toutefois prouver s’il peut suivre cet exemple à long terme.

Questionné sur la vision implantée, Chapdelaine a insisté sur son importance même si elle risque de ne pas faire l’unanimité.

« Sans vouloir être critique sur ce qui s’est passé auparavant, c’est important pour moi d’avoir une structure de base afin d’établir une vision et une direction pour les joueurs. Ça ne va pas plaire à tout le monde, mais au moins à la majorité de l’équipe », a témoigné l’entraîneur. 

« J’ai demandé deux choses aux joueurs : d’être engagés dans leurs tâches et de ne pas passer anonymes, je veux qu’ils se fassent remarquer positivement », a-t-il ajouté.

Embauché au départ comme entraîneur des receveurs et conseiller au coordonnateur offensif, Chapdelaine a remarqué que les joueurs ne comprenaient pas assez l’impact de leurs actions.

« Tous nos mots et nos actions, en tant que joueurs et entraîneurs, sont déterminants. Il aurait fallu que ce soit compris durant toute la saison. On veut insister là-dessus parce que chaque minute est importante, on n’a pas de temps à perdre », a relevé Chapdelaine.

Ce manque d’encadrement aurait même mené aux débordements observés. 

« Les incidents qu’on a vus sont le résultat de plusieurs choses. Il y a eu un peu de frustration et de confusion parce que les gars recherchaient une structure qui n’était pas nécessairement là », a déterminé l’entraîneur avec franchise.

En terminant, soulignons que le quart-arrière Vernon Adams fils, le porteur de ballon Tyrell Sutton et le demi de coin Ethan Davis étaient absents. Ils reviendront bientôt avec l’équipe et l’un deux devra payer une amende puisqu’il a fait une erreur dans le choix de son vol de retour.