MONTRÉAL – Les réserves accumulées par les Alouettes de Montréal durant leur semaine de congé ne risquent pas d’être superflues samedi soir à Calgary (dès 19 h à RDS) où ils n’ont pas savouré la victoire depuis 2009.

À l’époque, Anthony Calvillo, Avon Cobourne et Ben Cahoon avaient mené la formation montréalaise à un triomphe de 40 à 27. Depuis, sur cette surface, ils ont encaissé des revers de 46-21, 38-31, 38-10, 38-27 et 29-8 menant à une domination sans équivoque des Stamps de 189 à 97 au chapitre des points.

Cette dernière défaite, celle de 29-8, l’entraîneur Tom Higgins ne l’a pas encore digérée.

« Ce fut probablement l’un des moments les plus embarrassants de ma carrière sur les lignes de côté. Nous n’étions tout simplement pas une très bonne équipe à ce moment, mais c’est très différent présentement », a-t-il mis en contexte à propos de l’époque durant laquelle Troy Smith était aux commandes de l’attaque.

Mais on pourrait dire que ça s’équivaut à ce niveau puisque les Stampeders n’ont pas apprécié la raclée de 29-11 encaissée au début du mois au Stade Percival-Molson contre Rakeem Cato, le quart recrue des Oiseaux.

En fait, la grande majorité des observateurs prévoyaient que les Alouettes ne feraient pas le poids car ils devaient se débrouiller avec Cato face aux champions de la coupe Grey qui se présentaient à Montréal. À la surprise de tous, l’ancien de l’Université Marshall a orchestré une victoire épatante.

C’est donc dire que les hommes de John Hufnagel voudront se reprendre devant leurs partisans face au quart-arrière qui a fait souffler un vent d’espoir à Montréal pour la saison des Oiseaux. Cette fois, ils sauront à quoi s’attendre du polyvalent numéro 12, mais Higgins ne s’en soucie guère.

« Oui, ils ont des archives de lui, mais il faut dire que Rakeem continue de s’améliorer et il n’a pas encore atteint le sommet de son potentiel. À vrai dire, il continue d’impressionner pendant les entraînements, il accomplit des choses qui me font sourire parce que je sais que ça causera des ennuis aux équipes adverses », a relaté l’entraîneur des Oiseaux.

Inévitablement, les adversaires tenteront de piéger Cato comme ce fut le cas à Winnipeg (deux interceptions).

« Nous avons hâte de voir ce que les défenses essaieront de déployer pour le ralentir, leur coordonnateur défensif Rich Stubler est assez créatif. Mais c’est l’un des quarts qui parvient quand même à lancer le ballon quand l’ailier défensif s’amène librement vers lui. Dans ce sens, il me fait penser à Danny McManus avec plus de mobilité », a comparé Higgins.

À l’approche de son quatrième départ dans la LCF, Cato préfère ne pas se bâdrer du fait d’évoluer en territoire hostile. C’est ce qui se passe sur le terrain qui le préoccupe.

« On sait bien qu’ils voudront appliquer plus de pression sur moi. D’ailleurs, je m’attends à plus de blitz de toutes les équipes. En me préparant ainsi, je peux être en mesure de décocher mes passes plus rapidement », a confié l’athlète originaire de la Floride.

Si Cato en connaît bien peu sur l’Ouest canadien, le receveur Samuel Giguère ne conserve aucun souvenir positif de ses visites près des Rocheuses.

« C’est très difficile de jouer là-bas, avec le décalage horaire et la foule, ils sont très bons à domicile. Pendant mes trois années avec les Tiger-Cats, je n’ai jamais gagné à Calgary et j’espère renverser la vapeur samedi avec les Alouettes », a confié le père d’une jeune fille.

Au cours des dernières semaines, les Stampeders ont été éprouvés par des blessures ralentissant leurs ardeurs, mais ils présentent tout de même un dossier gagnant (3-2). Afin de contrôler cette équipe bien dirigée, Jeff Perrett et Kristian Matte ont suggéré la même hypothèse.

« Le plus important sera de les attaquer, courir avec le ballon et jouer de manière agressive devant eux. C’est une équipe qui n’aime pas vraiment se faire repousser par la course et se faire frapper en premier. On sait qu’ils possèdent une défense coriace, mais si l’effort est au rendez-vous, les chances sont de notre côté », a soumis Matte, le garde à gauche de la ligne offensive.

« On doit les dominer physiquement et les faire reculer. C’est une bonne équipe, mais ils n’aiment pas quand on les pousse dans les câbles », a ajouté, quelques minutes plus tôt, Jeff Perrett, l’imposant bloqueur à droite.

Question d’emprunter cette voie, l’attaque terrestre devra connaître du succès. Durant la première confrontation, Tyrell Sutton avait été étincelant avec 134 verges par la course.

Au point de vue des receveurs, un petit changement aura lieu alors que Fred Stamps doit déclarer forfait pour des raisons personnelles. Le vétéran sera remplacé par Dobson Collins, un ancien du Rouge et Noir d’Ottawa qui était relégué à l’équipe d’entraînement jusqu’ici.

« Il sait que ce nous faisons sur le terrain et il court bien ses tracés. En étant un peu plus costaud que Stamps, il devrait procurer une dimension un peu différente. Je pourrai vous en dire plus samedi soir, parce que les entraînements sont une chose et les matchs une autre », a évoqué Higgins.

« On se disait que s’il était patient, il mériterait une chance avec nous. Mais ce n’est pas évident pour lui avec le groupe stable de receveurs que nous détenons. Inévitablement, la malchance de l’un fait le bonheur de l’autre et je pense qu’on pourra produire aussi bien », a-t-il osé prédire.

Toutefois, aucun changement n'est prévu dans le cas de Michael Sam qui fera ses débuts au mois d'août. Pour ceux qui attendent ce moment avec impatience, ils devront exercer leur patience. 

Avec ce duel à Calgary, les Alouettes entament une séquence déterminante de cinq parties de leur calendrier. En effet, ils se retrouveront sur des terrains adverses pour quatre de ces matchs incluant aussi des arrêts à Ottawa, Vancouver et Hamilton.