Ne pas s'abaisser au niveau de l'adversaire
MONTRÉAL – Le constat a été prononcé par deux joueurs après la défaite, les Alouettes de Montréal ont développé la mauvaise tendance de jouer au niveau de leur adversaire.
Quand le duel a lieu contre Ottawa et que ça se termine par une défaite, il faut comprendre ici que ça veut dire abaisser son niveau. En l'emportant à Montréal, lundi, le Rouge et Noir n'a remporté que quatre matchs cette saison. Pourtant, cette équipe a vaincu les Alouettes à deux occasions.
« C'est frustrant, tout le monde le sait. On n'aurait pas dû perdre ce match. On finit toujours par jouer au niveau de notre adversaire. Pourtant, on connaît notre potentiel. Il faut seulement afficher une meilleure exécution semaine après semaine. On est frustrés de notre performance », a confié le porteur de ballon William Stanback avec le regard très sérieux.
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Là où Stanback manquait de mots, c'était pour expliquer la cause de cette situation.
Quelques minutes plus tôt, avant même de retraiter au vestiaire, le vétéran Kristian Matte était arrivé à la même conclusion.
« Il ne faut pas jouer au niveau de notre adversaire, il faut jouer à notre niveau… », a-t-il lancé avec exaspération.
Nul doute, la rivalité se ressent toujours contre Ottawa. Outre les raisons de proximité géographique, ça s'explique aussi par la présence de quelques anciens des Alouettes avec le Rouge et Noir. D'autant plus que Patrick Levels et Monshadrik Hunter n'ont jamais eu la langue dans leur poche.
« Je ne mentirai pas, ce fut des matchs chaudement disputés contre Ottawa cette saison. Ils misent sur certains anciens des Alouettes et ça bavarde beaucoup. Mais il faut mieux faire offensivement, marquer des touchés dans la zone payante. On a aussi commis des punitions en défense », a évoqué Adarius Pickett.
Ça n'arrive pas si souvent que des joueurs de la défense, comme Pickett, se permettent de critiquer le rendement offensif. Mais avec un seul touché en six occasions dans la zone payante, cette retenue de politesse peut être larguée.
Le quart-arrière Trevor Harris, qui n'a pas affiché de mauvaises statistiques (30 en 38 pour 338 verges et une passe de touché), admet que son équipe a gaspillé trop de points.
« Je suis d'accord, on doit afficher une meilleure exécution, on doit inscrire des touchés et non placements, c'est clair que ça fait une grande différence », a réagi celui qui n'a pas été capable de compléter les jeux cruciaux.
Inévitablement, un doute surgit après ce résultat : est-ce que certains joueurs des Alouettes avaient déjà la tête aux deux confrontations contre les Argonauts de Toronto alors que le premier rang pourrait être à l'enjeu ?
« J'espère que non et que les joueurs savaient qu'on avait une belle occasion devant une grosse foule (21 824 spectateurs). Je ne peux pas croire qu'ils pensaient d'abord à ces deux matchs. D'ailleurs, il faut gagner vendredi pour conserver cette possibilité », a commenté le directeur général et entraîneur-chef par intérim, Danny Maciocia.
« Il n'y a aucun match donné dans la LCF. Il faut se présenter à chaque match… », a résumé Maciocia.
Éternel optimiste, Harris a trouvé manière de ne pas quitter la tête basse alors que l'équipe a raté une chance de confirmer son accès aux éliminatoires.
« C'est décevant, mais on contrôle encore notre destinée. On doit apprendre de ce match et devenir une meilleure équipe. Cela dit, tous nos matchs sont serrés. J'aimerais qu'on enfonce le pied sur l'accélérateur et qu'on se distance de nos adversaires, on détient ce qu'il faut pour y parvenir », a conclu Harris.
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