MONTRÉAL – Quatre jours après l’élimination des Alouettes de Montréal, Danny Maciocia n’était pas en mesure de confirmer le retour de l’entraîneur-chef Khari Jones. Mais le directeur général a confirmé que plusieurs choses devaient changer en vue de la saison 2022. 

Pour ce bilan de la saison 2021, la scène était, somme toute, particulière. Le président Mario Cecchini et Maciocia étaient assis à la même table que Jones sans pouvoir assurer qu’il dirigera les destinées du club la saison prochaine. 

« Aujourd’hui, on n’a pas grand-chose à confirmer outre qu’il y a un désir que ça fonctionne et que ça continue. Mais c’est très important de trouver des solutions dans les prochains jours », a réagi Maciocia à propos de Jones et de ses adjoints. 

Le DG des Alouettes semble avoir choisi cette prudence, car il veut d’abord être satisfait du plan qui serait élaboré par Jones afin de corriger les mêmes lacunes qui ont mis des bâtons dans les roues de l’équipe du début à la fin de l’année. 

« On partage la même opinion sur les problèmes. Maintenant, il faut aller chercher des solutions », a noté Maciocia en parlant de l’indiscipline et des carences sur les unités spéciales et du manque d’opportunisme en attaque. 

Invité à exposer son évaluation de Jones, Maciocia a choisi cette formule. 

« Je fais la même évaluation que la mienne, il faut s’améliorer et on voir comment on peut se réinventer, ça s’applique à tout le monde. On aura des discussions dans les prochains jours, pour élaborer notre vision et pousser dans la même direction. La seule façon de s’améliorer, c’est de le faire en équipe. On a tous nos forces et nos faiblesses. Il faut les identifier pour réduire l’écart en novembre », a-t-il mentionné. 

« On a le désir que Khari Jones soit de retour »

« Si on retourne à la maison et qu’on revient avec la même attitude, le même cahier de jeux, les mêmes concepts, on aura les mêmes résultats », a ajouté Maciocia, plus tard, en parlant notamment des unités spéciales. 

Ainsi, sans confirmer le retour de Jones, le directeur général sonnait comme un patron qui souhaite poursuivre l’association avec Jones à certaines conditions. Rappelons que Jones n’a pas été embauché par Maciocia, on lui a donc demandé si les deux hommes étaient sur la même longueur d’onde pour la suite. 

« Je vais répéter ce que j’ai dit, en janvier 2020, je ne cherchais pas un emploi et je ne l’aurais pas accepté si je ne croyais aux personnes avec lesquelles j’allais travailler. Je crois encore qu’on a les bonnes personnes à l’interne pour parvenir à nos objectifs. On a appris durant la saison et ce qu’on sait, c’est qu’on doit corriger certaines choses et je vais m’assurer que ça se fasse. Je suis convaincu que Coach Jones fera sa part », a précisé Maciocia. 

On aurait aimé assister à la discussion, la porte fermée, entre Maciocia et Jones, après la défaite éliminatoire à Hamilton alors que les punitions ont encore nui à l’équipe.  

« Ce qu’il a dit, ce n’est pas un gros secret, on veut être plus disciplinés et pas uniquement sur les unités spéciales. Ce n’est pas un interrupteur que l’on peut allumer. La discipline, ça commence au camp avec la manière dont tu gères les opérations au quotidien », a déclaré Maciocia par rapport à ce qu’il souhaite voir de son entraîneur. 

Jones l’admet, le fardeau des punitions, qui a coûté plus de 1200 verges aux Alouettes, doit lui être imputé. 

« C’est vrai que ça repose sur mes épaules et je ne suis pas fier de cet aspect avec cette équipe. Je vais m’assurer dès le début de la saison prochaine qu’on impose des amendes, retire de la formation et libère des joueurs. On fera tout le nécessaire pour éviter ça. J’assume aussi la responsabilité de placer les joueurs dans les bonnes situations pour ne pas que ça arrive. En 2019, les punitions n’étaient pas un problème et j’ai peut-être assumé, avec erreur, qu’on continuerait comme ça. Je n’ai pas éliminé le problème quand je devais le faire », a avoué Jones qui veut que ses protégés soient imputables de leurs actions. 

Un choix pour les quarts, des changements pour les unités spéciales 

Les Alouettes ont beau corriger les ennuis d’indiscipline en 2022, ils doivent effectuer la bonne décision à la position de quart-arrière pour obtenir du succès. Encore là, Maciocia a affirmé que ce sujet nécessite une réflexion. 

« Comme vous le savez, c’est pratiquement impossible garder les deux selon le salaire qu’ils vont gagner en 2022 », a confirmé Maciocia. 

« Je voudrais que Khari, qui est l’entraîneur-chef, le coordonnateur offensif et l’entraîneur des quarts, me fasse son compte-rendu. Ce sont deux excellents quarts et je suis très satisfait des deux. On doit choisir dans quelle direction on s’en va », a-t-il aussi déclaré. 

« Trevor a été bon pour nous et Vernon redevenait lui-même avant sa blessure », a statué Jones. 

L’autre grand chantier sera celui des unités spéciales. Alors que Jones adore le théâtre, on pourrait dire qu’on a eu trop souvent l’impression d’assister à une mauvaise pièce. On ne veut pas s’acharner sur une personne, mais on présume que Mickey Donovan, le coordonnateur des unités spéciales, perdra son poste. 

« C’est une première pour moi dans ma carrière. Le nombre de fois où notre attaque a démarré à notre ligne de 10 ou 15. On a été en mesure de faire des séquences de 12, 13 ou 14 jeux, mais ça finissait avec des placements. Même dimanche passé, Hamilton a souvent débuté à sa ligne de 40 ou 45 et nous autour de 10 », a déploré Maciocia. 

« Dans l’ensemble, je suis déçu surtout de la discipline, ça nous a fait mal. On doit avant tout corriger cet aspect en poussant loin dans nos démarches pour comprendre le problème et le régler. Je ne suis pas content que ce soit arrivé et on fera le nécessaire pour que ça ne revienne pas. On fera des changements », a promis Jones sur les unités spéciales. 

L'indiscipline et la blessure de Mario Alford ne sont pas les seules causes. 

« Outre le retourneur, il y a 11 autres joueurs sur le terrain qui doivent bloquer. Parfois, j’avais l’impression de revoir les années avant Marv Levy alors que c’était interdit de faire des blocs. Le retourneur ne pouvait pas faire grand-chose quand il avait rapidement quatre ou cinq adversaires autour de lui », a critiqué Maciocia qui estime que sa troupe aurait gagné un ou deux matchs de plus avec un meilleur rendement des unités spéciales. 

Un déficit réduit de 45%

En raison de la COVID-19, plusieurs joueurs détenaient un contrat d’une saison. Maciocia sera donc encore très occupé dans les prochains mois. Parmi ses priorités, il a identifié Eugene Lewis, Nick Usher, Woody Baron, Michael Wakefield, Jake Wieneke et il a parlé de David Ménard plus tard. Le DG a rappelé qu’il doit composer avec un plafond salarial sans doute pour limiter les attentes des joueurs. 

En terminant, le président des Alouettes a dressé un bilan plutôt positif de la nouvelle gouverne. Malgré les restrictions, l’équipe a obtenu une progression de 18% pour les billets de saison, de 54% pour les billets individuels vendus et de 137% pour les loges avec trois matchs en moins à domicile. Pour les cotes d’écoute, on parle d’une augmentation de 6% à RDS. 

Au total, les Alouettes ont donc pu réduire de 45% le déficit subi en 2021 par rapport à 2019. Le propriétaire Gary Stern avait indiqué que l’équipe avait perdu entre neuf à dix millions en 2019. 

Qui sera le quart-arrière des Alouettes en 2022?
Un mot pour décrire la saison : décevant