Privé de son père, Jason Maas se reprend avec son fils
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HAMILTON – En ayant perdu son père à l'âge de 10 ans, Jason Maas tient mordicus à ce qu'il règne un esprit de famille dans son équipe. Il en a fait une belle démonstration en intégrant son garçon, Bear, dans l'entourage du club.
Maas a déjà raconté la mort tragique de son paternel qui était policier. Il a été tué en 1986, à 29 ans, alors qu'il effectuait une arrestation.
Éloigné de sa famille pendant la majeure partie de la saison, sa première comme entraîneur-chef à Montréal, Maas s'est repris. Étant donné que son fils profitait d'une semaine de relâche scolaire en Alberta, il l'a invité à s'amener dans le nid des Alouettes. Bear était donc aux premières loges de la victoire en finale de l'Est contre Toronto.
Difficile de savoir s'il a été un porte-bonheur, mais il ne manquera rien de la première participation de Maas au match de la coupe Grey en tant qu'entraîneur-chef.
« La présence de mon fils ne pourrait pas être plus précieuse. Je chéris chaque moment que je passe avec mon garçon, ma fille ou ma femme. Quand tu es père et que tu as un jeune garçon, c'est un sentiment très fort », a confié Maas au RDS.ca.
« Quand il est près de moi, je veux le protéger, je veux qu'il soit le meilleur », a ajouté Maas avec sensibilité.
« Et je dois le dire, de manière égoïste, c'est simplement très plaisant pour moi. Je veux en profiter avec ce que j'ai vécu dans ma vie. Ceux qui ont traversé des épreuves similaires peuvent bien comprendre », a poursuivi Maas qui espère que sa mémoire n'effacera jamais les lointains souvenirs vécus avec son père.
En assistant à plusieurs entraînements des Alouettes, on a pu voir que Bear ne retient pas du voisin. Son agilité athlétique se remarque et semble-t-il qu'il parvient à vaincre plusieurs joueurs des Alouettes dans les petites compétitions amicales qui ont été instaurées dans le vestiaire (pickleball, mini-basket, ping-pong, mini-putt…).
« Bear souhaite devenir un athlète professionnel. Je veux donc qu'il découvre à quoi ça ressemble dans ce milieu, de faire partie d'un groupe uni. En passant du temps avec notre équipe, il comprend rapidement plusieurs choses importantes de la vie », a ciblé Maas avec justesse.
Conséquent dans ses paroles, Maas ne réserve pas ce privilège uniquement à sa famille. Il encourage plus tôt son groupe d'entraîneurs et de joueurs à agir dans le même sens. Ainsi, Luc Brodeur-Jourdain a développé l'habitude de faire vivre une journée de pratique par semaine dans le dernier droit de la saison à son beau-fils, Thomas, qui a un trouble du spectre de l'autisme.
« Jason est super content quand Thomas vient pour que notre famille puisse expérimenter ce que l'on vit. Ça se poursuivra cette semaine, il sera à l'entraînement de samedi, pour la coupe Grey », a confié Brodeur-Jourdain qui pourra aussi compter sur l'appui de sa femme, ses deux enfants, ses frères et leurs enfants à Hamilton.
Ce volet de la vie personnelle de Maas a même soudé davantage le groupe.
« Quand tu sais ce qu'il a vécu dans son enfance, tu peux sentir qu'il tient vraiment à notre bonheur et notre épanouissement dans la vie. Qu'il puisse nous parler de la mort de son père, ça nous a rapprochés de lui. C'est le jour et la nuit comme équipe. Le lien qui existe entre les joueurs, je n'ai probablement jamais vu cela auparavant », a indiqué William Stanback.Jason Maas
Le porteur de ballon pourra justement savourer le match de la coupe Grey en jouant devant sa femme et ses deux enfants.
« C'est un immense privilège qu'ils soient présents, on a parlé de remporter la coupe Grey toute l'année. Même mon fils, qui a cinq ans, commence à comprendre à quel point un championnat est important à nos yeux. Il avait de l'école cette semaine, mais, chaque jour, il ne cessait de me demander si le match était demain, il était impatient que ça arrive », a raconté Stanback.
« Je lui ai dit ‘Quand on va gagner, car je sais que ce sera le cas, tu seras sur le terrain avec moi pour célébrer' », a-t-il ajouté.
Jeune papa, le coordonnateur des unités spéciales, Byron Archambault apprécie l'ouverture de Maas.
« La famille est toujours la bienvenue dans le stade et au bureau. Si tu as une obligation pour la famille, tu peux y aller en autant que tu accomplisses ton boulot. En établissant une telle atmosphère, ça fait que tu veux travailler pour lui. Ça rend tout plus agréable et il sait aussi rire et s'amuser », a mentionné Archambault.
« Cette approche incite les gens à travailler encore plus fort. C'est l'une des raisons des succès de notre équipe, j'en suis persuadé. Les gars veulent aider les autres, ça ressemble à une famille et tu feras n'importe quel sacrifice pour ta famille », a réagi Maas.
Cela dit, il y a également des joueurs des Alouettes qui devront ce match en solitaire. C'est le cas de Reggie Stubblefield dont la famille habite au Texas.
« C'est poche qu'ils soient si loin, personne ne pouvait assister à la rencontre. Je suis toujours seul et c'est peut-être pourquoi on me surnomme Uno, mais c'est correct. Je vais jouer pour eux, je sais qu'ils vont regarder la partie et je vais leur donner un bon spectacle », a mentionné la recrue qui avait un peu le cœur lourd en abordant le sujet.
Mais Stubblefield se promet de l'emporter pour appeler ses proches et célébrer à distance, mais aussi pour goûter à ce championnat avec sa famille des Alouettes qui ne se passerait plus de lui.