MONTRÉAL – Trop souvent abandonnée à elle-même, l’unité défensive des Alouettes de Montréal traverse une période creuse. Au cours des quatre derniers matchs, elle a alloué une moyenne de 171 verges par la course à l’adversaire et cette statistique fait peur à l’approche d’un duel contre la meilleure attaque du circuit.

Durant ces rencontres, les Alouettes ont concédé 252 verges par la course aux Lions dans un revers de 38-27, 93 verges aux Tiger-Cats dans une défaite de 20-17, 165 verges aux Argonauts dans une victoire de 38-11 et 173 verges aux Eskimos dans une cause perdante de 40-20. 

Par-dessus le marché, les Alouettes (4-10) ne disposent que de quelques jours pour préparer l’affrontement de samedi contre les redoutables Stampeders de Calgary (13-1-1).

Bien sûr, c’est une évidence que les protégés de Noel Thorpe, le coordonnateur défensif, ne reçoivent pas le soutien nécessaire de leurs coéquipiers offensifs. Ceci dit, ils ont des choses à se reprocher lors de leurs récentes sorties et ils ont l’intention de commencer cette besogne, samedi, à Calgary.

« Contre une aussi bonne équipe que les Eskimos, tu ne peux pas manquer autant de plaqués. Je lève quand même mon chapeau aux Eskimos, leurs receveurs ont fait les gros jeux, ils ont gagné les attrapés serrés », a commenté Thorpe qui a voulu pointer des aspects positifs.

« Malgré tout, je trouve qu’on a bien joué pendant trois des quatre quarts. On se sentait bien après une demie quand on tirait seulement de l’arrière 16 à 11. Malheureusement, le troisième quart n’a pas été à la hauteur », a évalué Thorpe.

En raison de cette prestation contre Edmonton, ce n’était pas étonnant de voir Thorpe multiplier les enseignements et les correctifs lors du retour à l’entraînement, mercredi. Avec sa voix autoritaire, il a insisté sur plusieurs aspects qui n’ont pas atteint ses standards. 

« On essaie de corriger les choses à rectifier. Au moins, les gars ont continué à jouer et ça en dit long sur leur caractère », a réagi le coordonnateur défensif sur la réponse de sa troupe au dernier quart.

Aux yeux de l’ailier défensif Gabriel Knapton, la solution demeure très simple.

« On doit juste revenir à notre vraie manière de jouer, c’est-à-dire avec un aspect physique au point de contact. De plus, on ne peut pas trop se laisser hanter par ce match moins convaincant surtout quand on retourne sur le terrain aussi rapidement », a indiqué celui qui a amassé six sacs du quart cette saison.

« J'ai toujours pratiqué les longues remises »

Cette saison, la plupart du temps, les Alouettes ont plutôt eu recours à un front défensif 3-4. Ainsi, parmi les options à la disposition de Thorpe, il pourrait employer plus souvent quatre joueurs de ligne défensive sur la ligne de mêlée.

Thorpe semble jongler avec cette idée – sans que ce soit permanent – si on se fie à quelques répétitions de l’entraînement. Cela dit, il ne considère pas que ce facteur explique les ennuis actuels.

« Ce n’est pas juste à propos du front choisi. Plusieurs fois contre Edmonton, on a envoyé cinq joueurs de ligne défensive sur le terrain (dont deux qui se positionnaient de manière plus reculée). À mon avis, c’était plus une question de rater des plaqués. Également, on a manqué de discipline pour bien contrer les corridors attitrés à certains joueurs. Il faut mieux suivre les exigences sur ce point », a rétorqué Thorpe.  

Knapton emprunte la même voie que son entraîneur à ce propos.

« Si on revient à la base et qu’on commet moins d’erreurs, on peut jouer de la bonne défense peu importe le front », a mentionné le colosse de six pieds trois pouces et 263 livres.

Mais quel est le problème contre la course alors? 

« Je n’en suis pas tout à fait certain, mais je crois que c’est plus une histoire de détails qui finissent par causer de gros problèmes. Au moins, j’ai l’impression qu’on peut fixer ces pépins et revenir à notre niveau habituel ou même mieux », a répondu Knapton.

Par contre, quand on sonde l’entraîneur-chef Jacques Chapdelaine, il n’hésite pas à dire que l’option d’un système 4-3 l’intéresse. 

« Définitivement. Mais il faut dire qu’avec les blessures, ce fut parfois difficile de déployer les joueurs désirés quand on le voulait. Jusqu’à la fin de la première demie, la défense nous avait permis de rester dans le match même si l’attaque avait manqué d’élan », a relevé Chapdelaine qui a conversé avec Thorpe pendant l’entraînement. 

Le tout s’est gâché par la suite, mais l’entraîneur a apprécié la combativité des joueurs défensifs.

« On a emprunté une pente très négative alors que la défense n’a pas su sortir l’adversaire du terrain et que l’attaque se faisait souvent freiner après deux jeux. La chose positive, c’est le regain de vie en fin de match. Si on avait laissé les bras tomber, on n’aurait pas assisté à ça », a tenu à souligner Chapdelaine.

Fera plus mal en point que Bédard

Chapdelaine a également donné plus d’informations sur les blessures subies par le botteur, Anthony Fera, et le spécialiste des longues remises, Martin Bédard, pendant la partie contre les Eskimos.  

« Je me suis mis trop de pression »

Les nouvelles sont plus encourageantes pour Bédard qui devrait être en mesure d’assumer ses responsabilités à Calgary malgré la douleur. Si le scénario changeait, Seydou Junior Haidara s’acquitterait de cette fonction.

Quant à Fera, il serait fort possible que Boris Bede prenne sa place alors qu’il a confirmé au collègue Didier Orméjuste qu’il sera du voyage.

« Pour Fera, on veut attendre jusqu’à jeudi pour se prononcer, mais ça se pourrait qu’il ne soit pas capable de faire son travail. C’est une blessure à la jambe (droite) qui l’empêche de frapper le ballon comme il le voudrait », a précisé Chapdelaine.