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RÉSULTATS

Quatre candidats pour assurer une stabilité

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MONTRÉAL – Pour l'instant, quatre candidatures reposent sur le bureau de Danny Maciocia qui devra trouver le meilleur entraîneur pour assurer une certaine stabilité avec le travail qu'il a entamé afin de ramener les Alouettes de Montréal vers la coupe Grey.

 

La semaine dernière, lors du bilan des joueurs, ils ont été nombreux à manifester leur désir d'assister, enfin, à de la stabilité au sein du nid des Alouettes qui a été frappé par un nombre incalculable de péripéties au fil des ans.

 

Loin d'être dupe, Maciocia a entendu ce message, mais il ne peut y acquiescer pour cette raison évidente : il souhaite se concentrer sur son boulot de directeur général au lieu d'assumer les deux tâches.

 

« Si quelqu'un recherche un peu de stabilité, c'est probablement moi, a-t-il lancé avec son sens de la répartie. Ça fait 26 ans que je suis dans le domaine du football et j'ai travaillé pour trois organisations donc c'est très important pour moi. »

 

Sa manière d'atteindre cet objectif sera donc de miser sur une continuité dans la philosophie et Maciocia entend y parvenir de plus d'une façon.

 

« Il faudra qu'on partage les mêmes valeurs pour bâtir quelque chose d'intéressant », a-t-il d'abord noté.

 

« S'il est bilingue ou anglophone, ce sera ainsi. Mais on va avant tout embaucher le meilleur candidat. Si on ne décèle pas un avantage chez un candidat externe, on prendra celui de l'interne en sachant qu'il comprend très bien la culture que l'on a établie », a convenu Maciocia.  

 

Mais là où il a été le plus insistant, c'est à propos de la composition du groupe d'adjoints. Que le candidat retenu provienne de l'interne ou de l'externe, il ne disposera pas d'une carte blanche pour s'entourer de ses hommes.

 

« Même si on embauche un entraîneur-chef à l'externe, ce sera fortement suggéré qu'on garde le statu quo. Des gens disent que tu ne peux pas imposer des adjoints à un entraîneur-chef, mais c'est complètement faux! », a indiqué Maciocia avec conviction.  

 

« Tu peux garder ton noyau et le candidat retenu peut ajouter un élément ou deux. Je le dis en toute transparence, on va garder le noyau en place. Pour nous, c'est très important. Je ne peux pas dire que ce sera tout le monde, mais je le souhaite », a enchaîné Maciocia.

 

 

« La chose importante, c'est de mettre cartes sur table pour savoir si cette personne est prête à accepter une telle situation. Pour moi, ce sera une priorité et j'en ai parlé avec Mario (Cecchini, le président). Pour nous, certaines choses ne sont pas négociables », a cerné le DG.

 

Maciocia a conclu la saison entourée de huit adjoints et aucun ne détient de contrat pour la saison 2023. Cela dit, plusieurs devraient revenir, car il a semblé plus que sincère en vantant leur contribution.

 

« Dans un monde idéal, j'aimerais tous les garder et j'en ai déjà parlé directement avec eux. L'avantage d'avoir cumulé les deux fonctions, c'est que j'ai eu la chance de connaître tout le monde. J'ai travaillé avec eux autour de 14 heures par jour, sept jours par semaine. On a voyagé ensemble et pris des décisions ensemble. J'ai vu comment ils dirigent leurs unités et j'ai une grande appréciation de leur travail. »

 

Parmi ceux-ci, Noel Thorpe (coordonnateur défensif), Anthony Calvillo (coordonnateur offensif) et André Bolduc (adjoint à l'entraîneur-chef et entraîneur des demis offensifs) peuvent aspirer à diriger le club.

 

Mais Maciocia a refusé de dévoiler combien de candidats de l'interne obtiendront une entrevue pour le poste.

 

« Actuellement, et ça peut changer, j'ai quatre noms au total », a-t-il répété trois fois pour éviter de dévoiler trop d'informations.

 

À moins d'une grande surprise, l'embauche de son successeur se fera avant les vacances de Noël.

Possible de conserver les deux titres ? 

Même si Maciocia a martelé à plusieurs reprises qu'il entend, à 99,99%, délaisser le rôle d'entraîneur-chef, il n'est pas impossible que les propriétaires tentent de le convaincre de conserver les deux postes. 

Cependant, Maciocia et Cecchini seraient prêts à les dissuader de cette option plus économique. 

« Soyons clairs, les propriétaires peuvent faire ce qu'ils veulent, c'est leur argent. Mais on n'a pas eu cette discussion et j'en douterais. Danny a démontré comment il a renversé la vapeur, regardez le nombre de joueurs dénichés qui ont eu une influence importante dans notre retour en force. Pour moi, c'est un travail à temps plein et c'est pareil pour celui d'entraîneur. À mon avis, deux personnes, ce n'est pas de trop », a déclaré Cecchini. 

« En raison de la continuité et notre fin de saison, des joueurs et des adjoints m'en ont parlé. Mais je considère que c'est un boulot pour deux personnes », a exposé Maciocia qui n'a pas pu respecter son entente familiale, celle de pouvoir aller porter ses enfants à l'école avant de rentrer au bureau, depuis cinq ou six mois. 

Là où ça se corse, c'est ici. 

« Le défi de Danny est de trouver un meilleur candidat que lui. C'est clair qu'on veut progresser comme équipe donc c'est un défi (de trouver un remplaçant) car Danny est tout un entraîneur-chef », a lancé Cecchini.

Avec les performances bien différentes de la défense des Alouettes en demi-finale de l'Est et en finale de l'Est, la candidature de Thorpe pourrait avoir perdu des plumes aux yeux de certains partisans. 

« Il faut être prudent. Après le match contre Hamilton, on aurait pu prêcher que Noel Thorpe devait être le prochain entraîneur. Mais, après le match contre Toronto, les gens auraient dit le contraire. Ce qu'il faut regarder, c'est l'ensemble de l'œuvre au fil des ans. Voilà comment on doit évaluer les entraîneurs », a réagi Maciocia avec un ton affirmé. 

Les priorités de Lewis et Harris

Une fois que le dossier de l'entraîneur sera éclairci, Maciocia pourra s'attaquer à celui des joueurs. Il n'aura pas besoin de fouiller dans ses dossiers pour savoir qu'il doit d'abord contacter Eugene Lewis et Trevor Harris.

« Geno et Trevor sont des priorités, il y a un consensus dans l'organisation et je vais m'avancer à dire que le prochain entraîneur-chef pensera la même chose », a convenu Maciocia. 

La semaine dernière, Lewis et Harris ont admis que l'identité du prochain entraîneur influencera grandement leur décision de revenir ou non à Montréal. En fait, Lewis y est allé d'un vibrant plaidoyer pour être au courant des grandes décisions de l'équipe. 

« Je n'étais pas au point de presse, mais Eugene va jouer son rôle et tout le monde a un rôle à jouer. Chaque décision sera la meilleure pour les Alouettes, pas pour Danny ou n'importe quel joueur », a répondu Maciocia après que la question l'ait fait sourire. 

Quant à Harris, ce serait périlleux de ne pas conserver ses services surtout que Davis Alexander possède une infime expérience pour lui succéder. 

« On sait tous ce que cette organisation a vécu sans avoir un plan de relève (après l'ère Anthony Calvillo). Ce qui sera important, c'est d'investir en Davis et qu'il fasse la même chose. Ça prend un plan pour qu'il soit prêt à prendre la relève sans que ça ne paraisse », a mentionné le DG. 

Mais le plus important sera d'éviter les obstacles minant les efforts du groupe. En 2022, le congédiement de Khari Jones, l'arrivée d'un nouveau coordonnateur défensif, la transaction de Vernon Adams fils, le dossier troublant de Christophe Normand et Gary Stern qui doit céder son rôle de gouverneur ont provoqué une année très éprouvante. 

« On ne peut pas penser qu'on va se rendre au championnat dans un tel contexte, c'est pratiquement impossible. On veut plus de clarté et de stabilité », a conclu Maciocia qui croit fermement au noyau qu'il a assemblé pour rompre la disette de championnat remontant à 2010.