MONTRÉAL – Ce n’était pas un retour banal sur le terrain pour Quan Bray. Après avoir craint de croupir en prison ou que les Alouettes de Montréal renoncent à ses services, le receveur américain a finalement retrouvé ses coéquipiers au neuvième jour du camp d’entraînement. 

Bray veut tourner la page sur l’erreur commise et surtout apprendre de cette leçon. Mais il reconnaît que ce camp d’entraînement est très précieux à ses yeux après de telles mésaventures. 

« Oh oui, je vois le tout comme une leçon de vie. Un autre obstacle que j’ai eu à surmonter. Je suis reconnaissant de pouvoir revenir avec l’équipe pour aider vers l’objectif ultime. C’est certain que ce camp est encore plus savoureux », a confié Bray au terme de la journée d’entraînement. 

Cela dit, Bray ignore comment les partisans accueilleront son retour. 

« Tout le monde voit les choses d’une manière différente. Je ne peux pas m’arrêter à ce que les gens pourraient penser de moi. Je sais quel genre de personne je suis et l’organisation me connaît également. À partir du moment que les dirigeants m’ont accordé une autre chance de faire ce que j’aime, c’est tout ce qui importe à mes yeux », a mentionné Bray qui a été arrêté, en en février 2020, en compagnie de Greg Robinson au volant d’un véhicule dans lequel était dissimulé 157 livres de marijuana

Le plus récent obstacle sur sa liste a été de s’astreindre à une quarantaine de sept jours en arrivant au pays. Les autorisations de l’immigration ont occasionné des détails repoussant son entrée en scène au camp. 

« C’était long ! Mentalement, j’ai essayé que ça ne m’affecte pas trop. J’ai continué de m’entraîner de mon mieux. Je sais que ça prendra quelques jours pour reprendre le rythme, mais je suis prêt pour ce défi », a admis le numéro 4. 

C’était facile de repérer Bray sur le terrain lundi. Toutefois, l’entraîneur-chef Khari Jones a été très honnête sur son rendement. 

« Les autres gars ont eu une semaine pour chasser la rouille. Je l’ai vu filer aujourd’hui et il ne bougeait comme le Quan que l’on connaît, mais on s’y attendait. En espérant qu’il retrouve son aise dans les prochains jours », a déclaré Jones qui n’a pas hésité à le ramener avec le club.

« Pas du tout parce qu’il était un bon joueur et un bon coéquipier. Il était très positif et il travaillait fort. On voyait quelque chose de bien spécial en lui, il peut atteindre un autre niveau. Tout le monde commet des erreurs et traverse des embûches. Ce n’est pas à moi de le juger. Je veux simplement lui dire qu’on est là pour le supporter », a-t-il précisé. 

Assez de talent chez les receveurs pour deux équipes

En 2019, Bray, à sa première année dans la LCF, a capté 58 passes pour des gains de 818 verges et six touchés. 

Les entraîneurs ont eu la délicatesse de lui redonner sa place avec les partants dès sa première journée. Il est reconnaissant de ce geste, mais il constate aussi que la compétition est encore plus féroce chez les receveurs cette année. 

Déjà que l’équipe misait sur B.J. Cunningham, Eugene Lewis, Bray, Jake Wieneke, Dante Absher et Kaion Julien-Grant, Danny Maciocia a embauché Naaman Roosevelt, Eli Rogers, Rashad Ross, et Rashaun Simonize. Le mandat des dirigeants s’annonce déchirant de ce côté. 

« Oui, aucun doute que ce sera difficile. C’est particulier, parce que tu souhaites avoir des décisions difficiles donc tu embauches plusieurs bons joueurs. Mais ce sera vraiment difficile. C’est vrai, on a probablement assez de talent pour deux équipes. On va naviguer à travers ça afin de choisir ceux qui conviennent le plus à nos besoins. On veut garder quelques gars dans l’entourage en cas de blessures », a réagi Jones à ce sujet même si le club ne peut pas se permettre de garder une tonne de receveurs sur l'équipe d'entraînement.

Ross et Simonize ont d’ailleurs retenu l’attention, samedi, dans un match simulé après que les partants offensifs aient laissé leur place. 

Bref, nul besoin d’expliquer à Bray qu’il doit retrouver son aplomb et cette agilité qui lui permet d’accomplir quelques bijoux sur le terrain. À ses yeux, ce sera possible et il prétend être un meilleur receveur qu’en 2019. 

« Je suis en mesure de lire les défenses adverses un peu plus facilement puisque je connais mieux le football canadien. Je le suis également en étant sur la même longueur d’onde que mon quart-arrière, en voyant les choses de la même façon », a conclu Bray. 

En terminant – et ce n’est rien de trop surprenant – les Alouettes doivent gérer des pépins physiques chez plusieurs joueurs. 

On pense tout de suite à Patrick Levels qui porte un petit plâtre à la main droite. Woody Baron, Antonio Simmons, David Foucault (pied), Absher et Mario Alford s’ajoutent à cette liste. Dans le cas de Foucault, une absence prolongée n’aiderait pas sa cause. 

« Il a un petit problème à un pied, il n’est pas capable de pousser avec puissance. On ne croit pas que ça durera longtemps et on espère qu’il pourra pratiquer cette semaine. On s’attendait à de telles choses après une année d’absence », a mentionné Jones.  

« C’est vrai qu’il y a de la compétition et c’est le côté difficile des blessures. Tu ne peux pas démontrer ce que tu peux faire. Au moins, j’ai eu la chance de le connaître avec les Lions et je l’ai vu progresser comme joueur. Mais bon, ce sera difficile pour quelques joueurs, on aura des décisions déchirantes à prendre. En espérant qu’il pourra jouer à 100% bientôt », a ajouté l’entraîneur.