MONTRÉAL – Les Alouettes ont complété leurs préparatifs sur le terrain en vue de la demi-finale de l’Est, dimanche, face aux Eskimos d’Edmonton et la fébrilité grimpe à l’approche de ce premier match éliminatoire depuis 2014 pour l’organisation montréalaise.

 

À ce moment, les Alouettes avaient piétiné, 50 à 17, les Lions de la Colombie-Britannique qui s’étaient amenés à Montréal via le règlement du croisement comme c’est le cas pour les Eskimos cette année.

 

« On leur en avait donné une sincère ! », a lancé Martin Bédard, le spécialiste des longues remises des Alouettes qui figure parmi les trois joueurs qui sont toujours au sein du club avec John Bowman et Kristian Matte.

 

Bien sûr, la foule qui envahira le stade Percival-Molson raffolerait d’un tel résultat, mais ça s’annonce plutôt improbable surtout que le quart-arrière des Eskimos, Trevor Harris, semble de retour en pleine forme tout comme le porteur de ballon C.J. Gable.

 

Du côté des Alouettes, l’entraîneur-chef Khari Jones a préféré entretenir le mystère à propos de certains éléments. À la lumière de ce qu’on a constaté pendant l’entraînement, les receveurs DeVier Posey et Chris Matthews devraient rater la partie. Posey est presque suffisamment rétabli, mais ça semble moins risqué de miser sur Dante Absher - qui s’est imposé en fin de saison – pour un match qui s’annonce éprouvant.

 

On présume que Mario Alford sera le candidat retenu pour les retours de botté. Amoché, il avait cédé sa place à Shakeir Ryan dernièrement.

 

En défense, on déduit de bonnes nouvelles alors que Tommie Campbell et Antonio Simmons semblent en mesure de disputer cette confrontation. Gabriel Knapton, rapatrié cette semaine, devrait même enfiler l’uniforme pour ajouter du renfort sur la ligne défensive.

 

Pour obtenir le dernier mot face aux Eskimos, les Alouettes devront déployer une certaine forme de constance ce qui n’a pas été leur grand atout deuxième moitié de saison alors qu’ils ont alterné les victoires et les défaites pendant huit matchs.

 

« C’est parfois ainsi que ça se déroule, je ne vois pas ça comme un modèle qui s’est reproduit. On a reposé des joueurs pendant les trois derniers matchs et on a modifié nos stratégies. Si on avait joué à fond la caisse, j’aurais probablement un avis différent », a réagi Jones qui a bien aimé les deux dernières sorties des siens.

 

L’entraîneur prétend que sa formation ira chercher sa force dans son esprit de compétition.

 

« Oui, je pense que notre équipe est prête. J’ai aimé notre manière de combattre cette année et on s’attend justement à toute une bagarre. On s’est battu jusqu’à la fin et j’ai hâte de voir notre réponse », a noté Jones en insistant sur le plaisir qui doit aussi régner pour exceller.

 

L’ancien quart-arrière ne veut donc surtout pas ensevelir Vernon Adams fils d’informations à l’approche de son premier match éliminatoire. Il perdrait son identité dans un contexte trop contraignant.

 

« Je ne lui ai pas dit tant de choses. C’était un peu l’essence de mon message à l’équipe, je veux que les joueurs soient en mesure d’offrir un rendement similaire à celui de la saison. Parfois, le quart-arrière s’impose un grand fardeau sur les épaules, mais ça demeure un sport d’équipe. Je crois que Vernon le réalise. S’il y a des jeux qui fonctionnent moins bien, c’est correct aussi, on va trouver une manière de s’ajuster. Il a été en mesure de faire ça cette année. Je ne mets pas trop l’accent sur le fait que c’est un match éliminatoire », a raconté Jones qui prônait d’ailleurs cette approche durant sa propre carrière.

 

Pour votre information, Jones avait remporté, en 2000, son premier match éliminatoire comme partant en demi-finale de l’Est contre Hamilton.

 

Surveillez bien Stanback et Johnson
 

Jusqu’à présent, la météo ne s’annonce pas trop périlleuse dimanche après-midi, mais la pluie devrait s’inviter à la fête sur la colline montréalaise.

 

Ce sera encore plus vrai si les conditions se détériorent, mais il semble acquis que les porteurs de ballon William Stanback et Jeremiah Johnson seront au cœur du plan de match montréalais via les courses et les passes voilées. Ils excellent trop dans ces départements pour s’en priver.

 

« Quand on aura bien installé notre plan face à cette défense, on pourra exploiter des failles avec nos courses et nos passes voilées. On possède deux porteurs de ballon qui peuvent s’imposer avec William et moi. On se sent prêts à accomplir de belles choses et représenter des pièces maîtresses dans ce match », a commenté Johnson.

 

« Je suis excité pour ces deux joueurs, ils ont procuré tant d’étincelles à notre attaque. Jeremiah a été fantastique et William a trouvé le moyen de surpasser le plateau des 1000 (1048) verges pendant qu’il a atteint environ 500 (532). C’est plutôt incroyable et c’est très important pour nous de pouvoir miser sur ces deux athlètes en santé. On veut les utiliser au maximum pour imposer de la pression sur leur défense qui devra se soucier d’eux constamment », a admis Jones.

 

La confirmation éliminatoire précoce des Alouettes a permis de reposer ces deux athlètes et ça devient un énorme plus.

 

« Pour un porteur de ballon, c’est énorme d’avoir pu disposer de ce répit. Je peux vous le confirmer, ça fait toujours du bien de ne pas avoir des adversaires qui te tombent dessus pendant une semaine », a admis Johnson en souriant.

 

Ce vétéran de 32 devra également continuer de bien guider Stanback qui doit éviter de causer des revirements.

 

« On a fonctionné ainsi pendant toute la saison et je vais continuer dans ce sens. On discute calmement des stratégies à aborder et j’insiste sur la patience avec lui. L’accent grimpe de quelques crans en éliminatoires, mais il ne doit pas le ressentir de cette manière psychologiquement », a cerné le numéro 24.
 

Quand le ballon ne leur sera pas refilé, leur rôle en protection sera déterminant contre un front défensif pas piqué des vers. 
 

« Leur front est bon depuis plusieurs années. Almondo Sewell donne le ton pour eux. Ils sont imposants et forts. La chose à ne pas négliger contre ce front, c’est qu’ils sont tous efficaces pour pourchasser le quart-arrière si bien que ce sera un élément important duquel on devra se soucier », a-t-il conclu.

Terminons avec une note amusante : le dernier duel éliminatoire des Alouettes contre les Eskimos remonte déjà à 1996. Les Oiseaux l’avaient emporté 22-11 au Stade olympique et le receveur québécois Denis Montana avait notamment capté une passe de touché de Tracy Ham.