MONTRÉAL - Sans être le plus gros ni le plus fort ou le plus rapide, Billy Parker s’est imposé comme un véritable modèle de fiabilité avec les Alouettes de Montréal et Jonathan Beaulieu-Richard essaiera d’en faire autant car il partage le même atout : une grande intelligence.

Le hic, c’est que l’ancien des Carabins de l’Université de Montréal multiplie les malchances depuis son arrivée avec les Alouettes. Après un seul match, une blessure est venue mettre un terme à sa saison 2013 et il est de nouveau tombé au combat durant le camp d’entraînement 2014.

Malgré tout, il n’a pas tardé à faire sentir sa présence sur les unités spéciales depuis son retour à l’action le 22 août. Cette traversée du désert n’a pas été de tout repos pour le secondeur originaire de Trois-Rivières.

« Ce fut une adaptation surtout au niveau mental parce qu’on finit par se remettre un peu en question. Mais j’ai fini par bien gérer cela pour revenir en force. Ça fait du bien de disputer quelques matchs en santé et ça me permet de retrouver mon rythme graduellement », a confié celui qui a étudié en pharmacie.

Après avoir entamé sa carrière professionnelle avec les Tiger-Cats de Hamilton, Beaulieu-Richard s’est amené avec les Alouettes où il a retrouvé un allié de taille : le coordonnateur défensif Noel Thorpe qui l’avait dirigé chez les Carabins.

Grâce à résilience, Thorpe se dit convaincu que l’athlète de 25 ans pourra remonter la pente afin de s’établir un jour comme secondeur, l’un de ses objectifs de carrière.

« Il est très brillant et il n’a pas besoin d’effectuer plusieurs répétitions pour comprendre un enseignement. Il ne lui reste qu’à acquérir de l’expérience puisqu’il sait ce qu’il doit accomplir pour hausser son niveau jusqu’à ce que l’occasion se présente », a souligné Thorpe.

Pour le moment, le numéro 43 se consacre à retrouver son aplomb tout en espérant inciter les entraîneurs à lui accorder un rôle accru en 2015. 

Jonathan Beaulieu-Richard« Les unités spéciales servent souvent à faire sa place et je veux continuer à bien faire à ce chapitre. Ensuite, je voudrais mettre la table pour la saison prochaine durant laquelle j’espère avoir une plus grande contribution », a confié Beaulieu-Richard qui espère être considéré pour un poste de position au prochain camp d’entraînement.

Les blessures font partie du quotidien des athlètes, mais Beaulieu-Richard a pu se tourner vers un visage familier pour partager son expérience.

« Je le comprends très bien parce que je suis passé par un chemin similaire en arrivant avec les Alouettes avant de devenir un régulier et je suis content de voir qu’il joue du bon football », a indiqué Marc-Olivier Brouillette qui a été son coéquipier chez les Carabins.

À l’époque, Brouillette évoluait en tant que quart-arrière. Devenu un rouage défensif avec les Alouettes, il peut transmettre son savoir avec humilité.

« Il est extrêmement intelligent et, une fois qu’il aura plus d’expérience dans la LCF, il sera dans une position pour aider les plus jeunes comme j’essaie de le faire. J’espère pouvoir lui procurer ce coup de pouce pour qu’il fasse de même plus tard », a-t-il ciblé.

Billy ParkerUn athlète loyal et apprécié

Beaulieu-Richard essaie donc de s’intégrer avec discrétion ce qui est justement la marque de commerce de Parker. Même s’il s’illustre depuis 2009 avec les Alouettes, l’Américain de 33 ans mérite rarement des compliments sauf que c’est loin de lui déplaire puisqu’il adore se tenir loin des projecteurs.

« Ce fut ainsi pendant toute ma carrière. Je veux accomplir ma tâche et aider l’équipe à obtenir du succès. Nous avons commencé à redresser la situation et c’est ce qui me rend heureux » a confié Parker qui a savouré l’ivresse de conquérir la coupe Grey lors de ses deux premières saisons avec les Alouettes.

« Disons que c’est une excellente façon de développer une belle relation avec une organisation, j’adore Montréal ! », a-t-il confié sans vouloir accepter une once de mérite.

« C’est un gars qui fait beaucoup de travail en arrière-scène, il ne cherche jamais à attirer l’attention », a confirmé Brouillette sur un ton élogieux.

Parker a débuté son association avec les Alouettes en 2009 après avoir passé environ deux ans dans la NFL au sein des Dolphins de Miami et des Panthers de la Caroline pour ensuite devenir un joueur vedette dans l’Arena Football League.

Ironiquement, il avait failli hériter d’un contrat avec les Alouettes avant ce parcours professionnel et le directeur général Jim Popp s’en souvient très bien. Billy Parker

« Je l’avais invité à Montréal après son parcours universitaire et il avait procédé à un essai, mais nous n’étions pas tous en accord sur le fait qu’il pourrait nous aider. Quand nous l’avons finalement embauché, nous étions dans une période de transition et je recherchais les meilleurs demis défensifs sur le marché. Nous avons mis la main sur lui et Jerald Brown », a raconté Popp à propos de celui dont il souligne les qualités humaines.

Loyal envers son organisation dans l’AFL, Parker a accepté de franchir les kilomètres le séparant de Montréal après la dissolution du circuit qui a revu le jour par la suite. Cette décision fait maintenant le bonheur de Thorpe qui peut se fier sur lui sans crainte.

« C’est le gars dont on ne parle jamais, mais qui accomplit un boulot colossal sur le terrain. C’est un exemple de constance qui s’est établi comme un leader silencieux puisqu’il est grandement apprécié », a décrit Thorpe au sujet du diplômé en sociologie.

Les dirigeants des Alouettes savent qu’ils pourront toujours compter sur Parker qui avait d’ailleurs réussi une interception cruciale pour aider les Alouettes à soulever la coupe Grey en 2010.

« Une chose évidente dans son cas, c’est que plus le contexte est important, plus il parvient à s’illustrer et ce sera la grande réussite de sa carrière », a conclu Popp en évoquant une caractéristique souhaitée pa chacun.