MONTRÉAL - Éliminé, le 23 novembre dernier, avec ses coéquipiers des Alouettes de Montréal, Jonathan Crompton trouve la saison morte passablement longue et il trépigne d’impatience à l’idée de bombarder Anthony Calvillo de questions pour poursuivre sa progression.

Même si le rôle précis de Calvillo n’a pas encore été annoncé dans l’organigramme des entraîneurs, le quart-arrière des Alouettes est ravi de son embauche. En fait, il ne se gêne pas pour affirmer, en riant, qu’il finira peut-être par le trouver dérangeant.

« J’ai l’intention de m’abreuver de ses connaissances et de regarder une multitude de vidéos avec lui. Je lui ai dit qu’il allait se tanner de moi tellement que j’allais le questionner pour apprendre de sa part », a raconté Crompton de passage à RDS. Anthony Calvillo

Pour le moment, Crompton n’a discuté avec le légendaire quart qu’à quelques reprises au téléphone, mais il sait déjà ce qu’il rêve de soutirer de son association avec l’ancien numéro 13.

« Je veux surtout développer cette constance qui était sa grande force. On sait tous que nous pouvons connaître de mauvais matchs, mais je souhaite éliminer mes performances les moins reluisantes pour qu’elles deviennent meilleures. C’est le niveau que je veux atteindre », a souhaité Crompton qui s’est arrêté à Montréal pour quelques jours.

À la suite d’une année à l’écart des terrains de football, Calvillo (photo) entamera le chapitre d’entraîneur de sa carrière et on risque de lui confier la gestion des quarts. C’est donc Turk Schonert qui tiendra les rênes de l’attaque. Nommé coordonnateur offensif mardi, l’ancien entraîneur des receveurs pourra augmenter son influence sur le visage offensif des Alouettes.

« Je ne sais pas encore quel genre de système il préconisera, mais je sais qu’il est créatif et constant dans son approche. Il possède des connaissances offensives très poussées et nous sommes heureux d’avoir la chance de continuer de travailler avec lui », a décrit Crompton sur ce stratège énergique et enthousiaste qui occupait, en 2014, un rôle plus important que son titre officiel.

Depuis qu’il a hérité du rôle de quart partant des Alouettes, Crompton s’est bâti une enviable réputation de gagnant avec un dossier de 9-3. Entouré d’excellents receveurs, le quart de 27 ans a trouvé des manières de l’emporter. Par contre, il devrait devoir renoncer au dangereux Duron Carter – qui devrait parapher un contrat NFL - et peut-être même à S.J. Green dont le retour n’a pas annoncé.

Crompton n’est pas du type naïf, il comprend la réalité économique du sport. Si jamais il devait se passer du redoutable Green, il aura à se tourner plus souvent vers Fred Stamps, la nouvelle acquisition montréalaise qu’il a connue durant son séjour avec les Eskimos d’Edmonton.

« Je pense qu’il peut encore connaître quelques bonnes saisons. Je peux vous assurer qu’il travaillera avec acharnement », a mentionné Crompton au sujet de l’athlète de 33 ans.

« Il veut tellement gagner et il se présentera avec un goût amer dans la bouche », a spécifié Crompton en faisant référence à son désir de prouver aux Eskimos qu’ils ont eu tort de se départir de lui.

Reconnu comme un meneur, Stamps s’amènera donc en terrain connu à Montréal. En plus de connaître certains joueurs comme Crompton, son ancien entraîneur, Kavis Reed, a hérité du mandat de relever le niveau des unités spéciales des Oiseaux.

À première vue, certains amateurs pourraient croire que cet ajout ne change rien dans la vie de Crompton, mais c’est plutôt le contraire.

« On a hâte de voir comment il pourra nous aider et je sais que notre attaque va en bénéficier avec un meilleur positionnement sur le terrain », s’est-il réjoui. « Je l’ai appelé pour lui souhaiter la bienvenue du bon côté de la force et il a fait un excellent boulot quand il s’occupait des unités spéciales dans le passé. »

Rien à faire des sceptiques

Humble et passionné de nature, Crompton ne possède pas encore le répertoire le plus impressionnant sur un terrain de football. Toutefois, ses facultés lui permettent d’éviter les erreurs les plus coûteuses et il détient l’intelligence pour bien gérer les attentes du sport professionnel.

Malgré son impact plus que positif sur le rendement des Alouettes, plusieurs sceptiques persistent par rapport à son potentiel pour reconquérir la Coupe Grey. Jonathan Crompton

« Je ne me soucie pas de ces personnes, je me concentre sur les gens qui m’encadrent. Je suis à l’aise avec cette réalité du sport professionnel. Il y aura toujours des gens pour nous critiquer et, de toute façon, je suis le plus grand critique de moi-même. Je veux seulement répondre aux demandes de mon organisation », a commenté Crompton.

Avec une année d’expérience de plus derrière la cravate, le quart à la longue chevelure et l’allure détendue se retrouvera dans un contexte pour élever son jeu d’un cran. Crompton s’attardera donc à peaufiner plusieurs aspects de son jeu dont son leadership, sa mécanique et son analyse des vidéos.

« Je suis mon plus grand critique et on a besoin de ça pour grandir surtout comme quart-arrière parce que sont les plus petits détails qui font la différence à notre position », a-t-il rappelé.

Question de ne pas abuser de son corps, Crompton patientera jusqu’en février pour recommencer à lancer des ballons selon une fréquence de trois fois par semaine. Certains coéquipiers iront sans doute le rejoindre pour bonifier la chimie jusqu’au résultat espéré.

« C’est long, je suis déjà tanné d’attendre. Je pense à la saison 2015 depuis le lendemain de notre élimination. Nous sommes plusieurs à être affamés de soulever la coupe Grey après notre conclusion décevante », a conclu le gaillard de six pieds quatre pouces et 225 livres.