MONTRÉAL – Mercredi, les Alouettes de Montréal ont causé une certaine surprise en libérant le talentueux secondeur, Kyler Elsworth, mais cette décision a pris tout son sens avec la prestation déployée par Nick Shortill, vendredi soir.

En effet, l’Ontarien de 23 ans a brillé à l’importante position de secondeur intérieur sur l’unité défensive partante dans la victoire (22 à 15) des Oiseaux face aux Argonauts de Toronto au Stade Percival-Molson.

Shortill avait hérité de ce mandat puisque Bear Woods avait dû quitter l’organisation temporairement pour des raisons personnelles. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les souliers à chausser ne semblaient pas trop grands pour lui.

Vif et puissant, Shortill s’est révélé l’un des joueurs ayant le mieux répondu dans cette dernière audition avant le début de la saison régulière, le 24 juin à Winnipeg.

« À partir des lignes de côté, je considère qu’il a très bien fait. Il a été rapide pour réussir plusieurs jeux en défense. C’est un bon athlète qui est polyvalent et c’est pourquoi on l’a repêché aussi haut. On croyait qu’il était capable de faire ça », a commenté Jim Popp à propos de sa sélection en deuxième ronde en 2015.

« Je pense que j’ai bien joué, j’ai essayé de faire mon travail du mieux que je le pouvais et je crois que j’ai réussi », a interprété Shortill en économisant ses mots.

Ses compagnons de la défense étaient persuadés qu’il serait à la hauteur du défi.

« Depuis son arrivée, il a assimilé notre système de très belle manière. Il comprend tout ce qu’on veut faire. Quand Bear a dû partir, on avait une grande confiance en ce qu’il pouvait accomplir », a indiqué le vétéran ailier défensif, John Bowman.

« J’essaie de bien apprendre le jeu et ça rend les choses plus faciles sur le terrain. Je peux réagir plus rapidement puisque ça ralentit le jeu à mes yeux. Les gars m’ont aussi rendu le travail facile autour de moi », a répondu Shortill au sujet du compliment de Bowman.

Si jamais l’imprévu de Woods se prolongeait, Shortill le remplacerait comme partant. Cette éventualité avait déjà été envisagée par Popp quand fut le temps de le repêcher.

« Oui, on avait projeté que lui et (Chris) Ackie deviendraient des partants pour nous. C’est bien de le voir sur le terrain, il possède les habiletés pour être un partant », a convenu Popp.

Bien sûr, Shortill ne constitue pas le seul joueur à s’être démarqué dans cette dernière partie préparatoire. Parmi le lot, on retrouve aussi le Québécois Jean-Christophe Beaulieu. Le polyvalent centre-arrière a accompli avec efficacité les différentes missions venant des entraîneurs.

« Ça s’est bien passé, les entraîneurs me font confiance et ils me donnent beaucoup de responsabilités. Je pense que j’ai réussi, ça regarde bien pour la saison qui s’en vient », a noté Beaulieu avec le sourire.

« Je vais devoir regarder la vidéo du match pour bien juger le travail de chacun des joueurs, mais il est avec nous pour une raison, il travaille très fort et on a de grandes attentes pour lui », a exprimé Popp.  

L’athlète de 26 ans se réjouissait surtout de la prestation générale du côté de l’offensive. Il a décelé une amélioration évidente par rapport au revers encaissé à Winnipeg la semaine dernière.

« Oh oui et on a un peu plus ouvert notre cahier de jeux. On a vu de belles choses en attaque pour développer le synchronisme donc c’est merveilleux », a-t-il déclaré.

Beaulieu n’a pas nié que la pression reposait sur les épaules des joueurs de la ligne offensive pour ce duel contre les Argos et ils ont, eux aussi, été à la hauteur.

« Ça s’est super bien passé, je pense que c’était le gros doute (pour ce match). Ils ont accompli un beau travail, ça augure bien pour la suite », a souligné le produit du Vert & Or de l’Université de Sherbrooke.

Un gros jeu soulageant

Derrière la ligne offensive, les Alouettes ont envoyé les cinq premiers quarts-arrières  de leur hiérarchie sur le terrain. Kevin Glenn a réussi quelques jeux intéressants et il s’est surtout illustré par son long touché de 78 verges à Duron Carter.

Aux yeux de Popp, il se démarque surtout par ses passes complétées. Cette production n’est pas étrangère au fait que Glenn ait été présent avec l’équipe à partir du camp d’entraînement contrairement à l’an passé.

Une belle exécution au 2e quart

« Ça fait une grosse différence et on utilise une attaque complètement différente aussi. Il connaît si bien la LCF et il y a beaucoup de travail qui a été investi pendant la saison morte. Il paraît bien, il complète beaucoup de passes, on parle de plus de 70% durant le camp d’entraînement selon nos calculs », a vanté Popp.

Par contre, l’attaque ne roulait pas à vive allure en début de rencontre contre les Argos. Voilà pourquoi le touché de Carter a été fort apprécié.

« C’est toujours important de réussir de gros jeux, mais ce n’était pas aussi crucial dans un match préparatoire. L’objectif est plutôt de choisir les bons jeux et que les joueurs soient bien placés. Dans le fond, c’est comme le crémage sur le gâteau. On veut surtout que ces gros jeux se répètent durant la saison régulière », a précisé Glenn.

Outre Glenn, Rakeem Cato, Vernon Adams fils, Tajh Boyd et Brandon Bridge ont foulé le terrain. En raison des nombreuses blessures survenues la saison dernière, Popp a dit que l’équipe conserverait au minimum quatre quarts-arrières et peut-être cinq.